Burkina Faso : hélicoptères de combat, redéploiement militaire… Damiba renforce le dispositif sécuritaire

Sous pression face au regain de violences djihadistes, le président de la transition améliore les capacités opérationnelles de l’armée burkinabè et planche sur sa réorganisation.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 29 août 2022 à 17:43
 
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Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, le 2 mars 2022, lors de son investiture à la tête du pays. © Sophie Garcia/HANS LUCAS

Afin de faire face à la recrudescence d’attaques terroristes, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba va d’abord redéployer les soldats burkinabè. Selon un haut gradé, de nouvelles entités militaires vont être installées à Boromo ou à Kongoussi. La dissolution de certaines unités, comme le groupement central des armées basé au camp Guillaume Ouédraogo, à Ouagadougou, a été actée. Leurs hommes seront donc réaffectés. De nouvelles structures, dont deux régimes d’infanterie, vont d’ailleurs être créées afin de permettre un meilleur maillage du territoire.

Ce dossier est piloté par le ministre de la Défense, le général Barthélemy Aimé Simporé, en étroite collaboration avec le patron des armées, le colonel-major David Kabré et le commandant des opérations du théâtre national, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni.

Commande en Serbie

Selon nos informations, les autorités burkinabè ont déjà passé commande en Serbie pour l’achat de trois hélicoptères de combat, dont la livraison est attendue sous peu. D’après un responsable sécuritaire, l’enjeu est d’accroître considérablement la réactivité de l’armée de l’air en cas de survenue d’incidents sur n’importe quelle partie du territoire. « Nous voulons être capables, en quinze voire dix minutes, de réagir », poursuit cette même source. Au total, les autorités ont débloqué plusieurs dizaines de milliards [de francs CFA] pour l’acquisition de matériel militaire, dont une partie a été déjà livrée : drones turcs, infrastructures aériennes, radars de surveillance, véhicules blindés…

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Par ailleurs, les discussions avec les groupes armés, supervisées par Yéro Boly, le ministre de la Réconciliation nationale et de la cohésion sociale, commencent à porter leurs fruits. Plus de 60 combattants djihadistes issus du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans ont déposé les armes. Le 1er avril dernier, Damiba avait annoncé l’ouverture de ce dialogue soutenu par des comités locaux et promis d’en évaluer, cinq mois plus tard, les résultats. Il devrait s’exprimer début septembre devant ses compatriotes à ce sujet.