La FIDH célèbre ses 100 ans et met l’accent sur les droits de l’homme en Afrique
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La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) a fêté dimanche 23 octobre son centième anniversaire à l'Hôtel de Ville de Paris en présence de 300 invités, dont 180 militants venus du continent africain. Sur le continent, si l'ONG a favorisé le développement du réseau des militants et leur mission reste difficile sur le terrain.
Dans la grande salle de l'Hôtel de Ville de Paris, des portraits de militants incarcérés sont affichés. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) compte 39 ligues en Afrique : chacune d'entre elle fait remonter les informations sur les violences des pouvoirs en place ou les pressions exercées. Maître Drissa Traoré, secrétaire général de l'ONG, explique que des progrès ont été faits pour permettre aux militants de défendre leur cause : « Les responsables politiques aujourd’hui regardent par deux fois avant de menacer, et quand cela arrive, ils reculent rapidement parce qu’il y a une réaction qui instantanée et rapide. »
Comme d'autres pays du continent, depuis plusieurs mois le Tchad est particulièrement observé. Pour Agnès Idjima Lokam, présidente de l'Association tchadienne pour la promotion et la défense des droits de l'homme, la dernière manifestation réprimée dans le sang à Ndjamena est un exemple de la pression subie par les défenseurs et civils. Elle parle de « violation massive » des droits de l'homme :
Nous étions obligés de nous réunir en cachette, et quelques fois nous le faisons, non pas en présentiel mais avec les réseaux sociaux. Et quand ils savent que nous sommes sur les réseaux sociaux, ils les coupent également, on coupe internet pendant 48 heures, par exemple.
Chaque année, près de 300 défenseurs des droits de l'homme sont assassinés selon l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme.
Karim Khan, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), était l'invité d'honneur de la cérémonie : il a demandé aux militants de ne pas perdre espoir et a rendu hommage à leur travail sur le terrain.
Rien qu'en jetant un coup d'œil à toutes les situations qui relèvent de la juridiction de la CPI, ce qu'on voit ce sont des océans de larmes et de souffrance. Mais ce que vous faites à la FIDH, bien sûr, va beaucoup plus loin : vous vous rendez là où nous n'en avons pas le pouvoir, vous donnez une voix à ceux qui n'en ont pas. Nous savons les souffrances des Rohingyas, le malaise et l'absence d'espoir en Palestine et en Israël, ou encore l'explosion continue des violences sexuelles ou de genre, des violences sur les enfants, dans une très grande partie du monde. Peu importe que ce soit en Afrique du Nord, de l'est, en Afrique centrale ou de l'Ouest. Dans ce contexte, il y a pourtant de l'espoir, grâce à vos actions et à celles de ces âmes nobles qui vous ont précédé. Elles ont fait des différences. Donc, ce je vous dis, c'est : ne soyez pas déprimés, ne cédez pas au désespoir car vous avez vraiment de quoi être fiers.