« Les groupes armés sont nos ennemis à tous », rappelle Yves Boukari Traoré d’Amnesty international Burkina Faso
« Les groupes armés sont nos ennemis à nous tous. La preuve est que nous ne pouvons pas aller à Dori, Djibo… ce n’est pas très juste de penser qu’un activiste, que ce soit au nom d’une organisation internationale ou d’une association locale, peut ne pas choisir de condamner les actions de ces groupes terroristes ». Ce sont là, les mots du directeur exécutif d’Amnesty international au Burkina, Yves Boukari Traoré. Il répondait aux questions des journalistes, à l’issue de la conférence de presse sur la présentation du rapport 2022-2023 de son organisation sur les droits de l’homme.
Yves Boukari Traoré a tenu à clarifier les choses. Pour lui, il est inadmissible de demander à des terroristes de respecter les droits humains. « Qui peut parler à ces groupes terroristes ? Ce sont des terroristes et on ne peut que supporter l’action des FDS et du gouvernement pour éradiquer la menace. Il faut que les choses soient claires. Seulement, nous demandons à ce que les FDS et le gouvernement ne fassent pas comme ces terroristes. Ce sont des professionnels, des braves qui ne doivent pas faire comme ces monstres qui détruisent tout et s’en vantent », a plaidé le directeur exécutif d’Amnesty international.
A l’en croire, ce n’est pas du ressort d’Amnesty international de traduire qui que ce soit en justice. « Nous faisons des recommandations sur la base d’observation, de rapports que nous faisons. Ces rapports sont l’objet d’enquêtes sur le terrain, autant que faire se peut. Quand on parle de recherche à Amnesty, on touche tout le monde à commencer par les autorités. Ce ne sont pas des rapports faits sous le manteau. On prévient les autorités qu’on doit faire des enquêtes par rapport à un point précis. C’est important. Nous avons des méthodes que nous croyons assez objectives », pense Yves Boukari Traoré.
Pour Amnesty international, il faut faire la différence entre un rapport et un communiqué de presse. « Les communiqués de presse, on en fait constamment. Tant qu’il y a des violations massives, en temps X, on a un communiqué de presse. Ce communiqué s’appuie sur des faits reconnus par le procureur, pour revenir sur ce qui s’est passé à Nouna . Donc, nous n’inventons pas », rappelle Yves Boukari Traoré.
Il poursuit en précisant qu’avant de lancer un rapport définitif sur le Burkina Faso, une copie est soumise aux autorités. « Celles-ci peuvent dire qu’elles ne sont pas d’accord avec telle page. On fait un erratum. On met une page dans le rapport pour dire que les autorités burkinabè sont foncièrement opposées à tel point […] Nous sommes clairs et ouverts. Nous contribuons à notre manière au respect des droits humains, donc au développement du Burkina Faso. Tant qu’on ne respecte pas les droits humains, quelque part, les autres droits sont affaissés », conclut le directeur exécutif d’Amnesty international Burkina Faso.
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