Environnement : « La ville de Ouagadougou produit plus de 2 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, dont 356 tonnes de déchets plastiques » (spécialiste)

Accueil > Actualités > Environnement • LEFASO.NET • samedi 29 avril 2023 à 00h09min 
 
Environnement : « La ville de Ouagadougou produit plus de 2 500 tonnes d’ordures ménagères par jour, dont 356 tonnes de déchets plastiques » (spécialiste)

 

Le Mouvement international interafricain pour la vie (VIIM), dont le cheval de bataille est l’éducation et la promotion de l’environnement, a organisé dans la soirée de jeudi, 27 avril 2023 au collège Saint Jean-Baptiste de La Salle, Ouagadougou, une conférence publique sur l’« Impact des déchets plastiques sur l’environnement ».

Les communications ont été assurées par des spécialistes, Hamadou Ouédraogo, inspecteur de l’environnement, de la DGPE (Direction générale de la préservation de l’environnement), et Hamidou P. Savadogo, expert environnementaliste à l’Institut de génie de l’environnement et du développement durable (IGEDD) de l’université Joseph Ki-Zerbo. Ils ont développé trois sous-thèmes en lien avec le thème général : « Impact des déchets plastiques sur l’environnement ». Un véritable moment de cours sur l’environnement qui a suscité de nombreux questions et commentaires au sein des élèves participants, venus non seulement de l’établissement hôte, mais également du lycée municipal Bambata, du lycée municipal Vénégré et du lycée professionnel régional du Centre (ex-Collège d’Enseignement technique de Ouagadougou, CETO).

La conférence publique a enregistré également l’intervention du conseiller technique et représentant du président de la délégation spéciale de la ville de Ouagadougou, Mahamadou Sidi Cissé. Ingénieur d’Etat du génie de l’environnement, ancien directeur de la propreté de la ville de Ouagadougou, M. Cissé est globalement revenu sur la situation des déchets à Ouagadougou, révélant entre autres que la commune de la Ouagadougou génère environ 922 000 tonnes d’ordures ménagères par an.

 

Ce qui représente environ 2 500 tonnes d’ordures ménagères par jour. Dans ce volume, les déchets plastiques représentent 14%, soit une proportion évaluée à 130 000 tonnes par an. En clair, ce sont plus de 356 tonnes de déchets plastiques qui sont produites chaque jour dans la capitale. Ce qui pose un véritable problème de santé publique et d’environnement.

« Vous faites le tour de la ville de Ouagadougou, chaque soir, vous verrez des gens qui procèdent au brûlage de déchets plastiques à l’air libre ; ce qui émet des éléments très toxiques qui portent atteinte à la qualité de l’air que nous respirons. Il y a une étude qui a établi que 20% des patients admis en consultation à l’hôpital Yalgado Ouédraogo souffrent de maladies respiratoires liées à la mauvaise qualité de l’air que nous respirons dans notre ville. (...). Une autre étude révèle que 30% du cheptel au niveau du sahel burkinabè meurent après avoir consommé le plastique sans pouvoir le digérer », soulève M. Cissé, représentant le président de la délégation spéciale de la commune de Ouagadougou, invité de VIIM. D’où ses félicitations et encouragements aux responsables de l’organisation pour le « noble » combat d’éducation et de promotion de l’environnement.


Selon le représentant du directeur de l’établissement hôte, le Collège Saint Jean-Baptiste de La Salle, Sylvestre Ahoué, la pollution de l’environnement est un problème qui touche tout le monde. « Nous nous trouvons dans le secteur de l’éducation, dans toutes les classes, nous menons la réflexion sur cette préoccupation. Nous avons ici, plus de 1000 élèves. Si chaque jour, un élève boit un sachet d’eau et qu’il jette par terre le sachet, imaginez l’impact. Nous avons donc pris cette question comme un défi : comment faire pour que les élèves soient sensibilisés pour ne pas jeter au hasard les sachets qu’ils manipulent chaque jour », présente-t-il, invitant également les parents d’élèves à sensibiliser les enfants pour un cadre de vie et un environnement sains, propres.


A en croire son président, Rayangnêwendé Martin Rouamba, VIIM œuvre à l’éducation et à la protection de l’environnement, en ciblant les jeunes, notamment les élèves. Créé en mai 2022, VIIM est une organisation qui brasse également l’intégration africaine. « Nous faisons de l’éducation environnementale, notre cheval de bataille ; parce que pour nous, il ne suffit pas de poser des actes ponctuels et de retourner chez nous, mais de prendre le soin d’enseigner aux enfants, le bon réflexe et pour qu’ils l’adoptent dans leur mode de vie et deviennent de bons citoyens pour l’avenir de la nation », justifie M. Rouamba.


La conférence publique s’inscrit à la fois dans le programme annuel d’activités de l’organisation et dans le cadre de la commémoration de la journée internationale de la terre 2023, 22 avril. « En marge de cette journée, nous avons organisé un atelier de formation en fabrication de sacs écologiques. Donc, ensemble, nous avons essayé de trouver des solutions pour pallier au problème de sachets plastiques qui polluent l’environnement. Les jeunes, avec les sacs écologiques, laissent tomber les sacs en plastique », confie le président de VIIM.

En moins d’une année d’existence, VIIM a déjà plusieurs actions à son actif, dont un reboisement à Koubri, des activités de curage de caniveaux, des formations et ateliers avec des élèves.


La conférence publique a été placée sous le parrainage du ministre de l’environnement, de l’eau et de l’assainissement, Dr Augustin Kaboré, et le co-parrainage du directeur de l’IGEDD (Institut de génie de l’environnement et du développement durable), professeur Bila Gérard Segda.

O.L
Lefaso.net