Voilà dans vos mains le 21è numéro du magazine « Pélican », réalisé par les étudiants Missionnaires d’Afrique de la Maison Lavigerie. Notre magazine apparaît vers la fin de l’année académique 2012/2013, une année riche d’événements. Bien sûr au niveau de notre communauté, ces événements sont liés à la formation dans les dimensions, académique, spirituelle, pastorale et humaine. Le programme d’année, ainsi que le rythme de notre vie quotidienne, sont composés de telle façon qu’il y a une harmonie entre ces différentes dimensions, sans discriminer ou favoriser l’une ou l’autre. Ainsi, chacun a une opportunité de s’épanouir en tant que croyant, penseur et chercheur, citoyen et homme. Et tout cela, en vue de la future vie missionnaire où toutes ces qualités sont requises.

L’événement qui a été remarqué par notre communauté et qui, certainement, nous a inspirés, c’est l’année de la Foi proclamée par le pape Benoît XVI. Nos réflexions, nos recollections, nos échanges tournaient souvent autour du thème de la foi, notre foi en Jésus Christ. La lettre apostolique,  «  Porta Fidei », écrite par le pape à cette occasion a été une source d’inspiration, pour qu’elle imprègne la vie de chaque croyant et que personne ne gaspille cette grâce qui devrait stimuler sa vie. C’est dans ce contexte qu’on peut considérer comme un défi les paroles écrites par Benoît XVI : «  Nous ne pouvons accepter que le sel devienne insipide et que la lumière soit tenue cachée. Comme la Samaritaine, l’homme d’aujourd’hui peut aussi sentir de nouveau le besoin de se rendre au puits pour écouter Jésus qui invite à croire en lui et à puiser à sa source jaillissante d’eau vive. Nous devons retrouver le goût de nous nourrir de la Parole de Dieu, transmise par l’Église de façon fidèle, et du Pain de la vie, offerts en soutien de tous ceux qui sont ses disciples »

Certainement les articles sur la foi que vous trouverez dans ce numéro du « Pélican » pourront servir comme témoignage de la foi professée, célébrée, vécue et priée.

Un autre événement qui marque cette année est la célébration du 125è Anniversaire de la campagne anti-esclavagiste entreprise par notre fondateur le cardinal Lavigerie. Cet événement dont le sommet sera la célébration de clôture qui aura lieu le 8 septembre à Ouagadougou nous a montré le courage et l’audace du fondateur des Missionnaires d’Afrique qui n’épargnait pas des forces, ni d’énergie, qui a mis toute son autorité pour combattre le fléau de son temps dont les premières victimes étaient des hommes et des femmes d’Afrique. Cet anniversaire a été commémoré par nous dans les manières différentes dont une conférence lavigérienne qui était animée par notre confrère Jean-Claude Cellier qui en s’appuyant sur les sources historiques, a présente le déroulement de cet événement qui touchait le cœur des chrétiens et bouleversait la société du 19 è siècle. Mais également cet événement nous a poussés à mener une réflexion sur l’esclavagisme de notre temps. Si, même au 21 siècle, l’esclavagisme existe- bien sûr sous une autre forme, mais avec des conséquences aussi tragiques que celles de l’esclavagisme du temps de Lavigerie. Les fruits de cette réflexion se trouvent dans un article de ce « Pélican ».

Alors, l’année de la Foi et le 125è anniversaire de la campagne anti-esclavagiste sont les événements clés qui ont marqué cette année académique. L’année prochaine sera aussi marquée par un événement qui concerne surtout notre communauté. Car la Maison Lavigerie va célébrer son jubilé d’argent-25 ans depuis sa formation. Nous consacrons quelques lignes de notre magazine pour parler de ce jubilé.

Comme chaque année, à sa fin nous allons dire au revoir à nos étudiants de la 3è année qui, après les vacances, vont poursuivre leur formation dans un de trois noviciats. La culmination de leur travail académique à la Maison Lavigerie est la présentation et la soutenance des Travaux de Fin de Cycle. Le résumé de leur contenu est également présenté dans ce numéro de « Pélican ».

Cette année ce ne sont pas seulement les étudiants de la 3è année qui quitteront les murs de la Maison Lavigerie ; ils seront joints par le père Charlin qui, après 8 ans de travail comme formateur et professeur, quitte notre communauté pour continuer la mission, cette fois-ci dans son pays natal, l’Espagne. Dans l’interview que le père Charlin accorde à notre magazine, il partage ses réflexions et ses sentiments après ce service grandement apprécié à la Maison Lavigerie.

En espérant que vous trouverez la lecture de ce numéro de « Pélican » intéressante, nous nous confions à vos prières, pour tout ce qui se vit et se fait à la Maison Lavigerie serve à l’épanouissement de tous les membres de notre communauté, étudiants comme formateurs. Pour que nous tous, nous puissions être des témoins crédibles deJésus-Christ ressuscité et vivant, vivant aussi au milieu de nous, ici à la Maison Lavigerie.

P. Jacek WROBLEWSKI

 Interview du Père Juan Manuel Perez Charlin

1) Avant de répondre à nos questions, permettez-nous de vous dire merci pour votre disponibilité. Ceci étant, pouvez-vous, dans un bref résumé, nous décliner votre identité ?

Je m’appelle Juan Manuel Perez Charlin. Je suis né au Nord-ouest de l’Espagne dans une famille catholique. J’ai connu les Missionnaires d’Afrique lors d’une retraite. J’ai décidé de servir l’Afrique en vivant le charisme de la Société des Missionnaires d’Afrique. Après le noviciat et la théologie, j’ai fait mon serment missionnaire en 1970 et j’ai été ordonné prêtre en 1971. Ensuite, j’ai été nommé au Burkina Faso, dans la paroisse de Konadougou. J’ai été chargé de formation en Espagne et aussi responsable de la Province d’Espagne. Je suis revenu au Burkina Faso en 2005, à la Maison Lavigerie.

2) Père Charlin, quelle expérience missionnaire avez-vous vécue au Burkina Faso, et que gardez-vous comme souvenir de ce pays ?

De mes différentes expériences missionnaires, j’en retiens deux grandes : l’expérience pastorale et celle de la formation. En ce qui concerne l’expérience pastorale, la rencontre avec les hommes de cultures, de races et de religions différentes m’a aidé à mieux connaître et à mieux accepter l’autre comme un frère, comme une sœur en Christ. Quant à mon expérience missionnaire à la Maison Lavigerie, je garde le souvenir de la richesse de la Parole de Dieu. En effet, je suis éclairé et nourri par le cours des Synoptiques que je donne. A mon avis, l’enseignement m’a fortifié et a renforcé ma connaissance de Dieu et des personnes.

3) Parlons maintenant de la Maison Lavigerie à laquelle vous avez consacré corps et âme pour la formation des futurs missionnaires. Quels sont les sentiments qui vous animent quand on vous parle de la Maison Lavigerie ?

Mon sentiment le plus profond, c’est la joie. En effet, je trouve une grande joie à vivre à la Maison Lavigerie avec les jeunes qui désirent se consacrer à Dieu. Cela me procure une grande paix dans ma mission et me fortifie davantage. Mieux encore, cette paix que j’éprouve avec ces jeunes me donne la conviction de l’espérance de la mission. Vous serez les missionnaires des Africains, ce qui était le vœu le plus cher de notre fondateur. Ainsi, connaissant les Africains, vous pourrez agir en foi et en acte avec l’Afrique et pour l’Afrique.

4) A la Maison Lavigerie, malgré le poids de l’âge, vous vous êtes montré très efficace en acceptant plusieurs tâches dont en occurrence celle de doyen des études. Alors pouvez-vous nous parler des raisons qui vous poussent à accepter de telles responsabilités ?

Il faut d’abord dire que mon titre de doyen des études, je le dois au P. Apollinaire. En effet, c’est quand il était recteur de la Maison Lavigerie qu’il m’a demandé d’assurer cette fonction à cause de la confiance qui nous liait. Le père Apollinaire et moi, nous nous sommes connus à la paroisse de Konadougou.

5) Quels sont vos apports, ainsi que vos rapports avec la communauté de la Maison Lavigerie ?

Chacun de nous est unique et différent. Mon apport a été celui de l’amour pour la Parole de Dieu et des étudiants en particulier. La vie en équipe m’a beaucoup plu ainsi que la vie communautaire. C’est une grande richesse que nous avons en travaillant ensemble. J’ai aussi reçu l’apport des jeunes ; car vous savez bien que vivre au milieu d’un tel monde entraîne de nombreuses questions enrichissantes.

6) A vous entendre parler, la Maison Lavigerie est un lieu impressionnant et fascinant. Alors que pouvez-vous dire comme mot spécial à la communauté de la Maison ainsi qu’a ses amis ?

Le sens de la Maison Lavigerie est de former, de préparer la rencontre avec le Christ afin de témoigner de sa Bonne Nouvelle. Je souhaite que la communauté de la Maison Lavigerie continue de progresser à la lumière de Jésus. A vous chers amis de la Maison restons toujours unis et fraternels. Que Dieu vous bénisse !

7) Merci Mon Père pour votre amabilité. Que Dieu vous bénisse également !

Interview réalisé par LALSAGA Bienvenu et MEDA Jean de Dieu