Les Soeurs Missionnaires de N.D. D'Afrique ("Soeurs blanches") ont donné dans le numéro 110 de "Voix d'Afrique" des informations sur la formation qui est donnée à leurs candidates.

Voix d'Afrique N°110.

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La formation aujourd’hui,
chez les Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d’Afrique


Le programme de formation pour les jeunes qui se joignent à nous aujourd’hui, recouvre les différents aspects de notre raison d’être. Nous avons besoin de former des « Femmes apôtres, consacrées et enracinées en Christ, saisies par le désir de Dieu, pour le monde africain d’aujourd’hui. »

 

Il vise le développement intégral de la personne, et sa transformation progressive dans la foi. Cela la rend « disponible » pour répondre à l’appel que Dieu lui adresse. L’amour du Christ et de l’Afrique nous lie dans une même vocation. La formation nous façonne pour vivre dans nos communautés locales, internationales et interculturelles, et dans la communauté globale. Prière, expériences d’apostolat ou d’études, cours ou sessions, enracinent en nous les valeurs de la rencontre, la réconciliation, l’engagement pour la justice, la paix et l’intégrité de la création.
 

 

Les différentes étapes au service de la formation

La Congrégation propose aux jeunes femmes qui expriment le désir de devenir Sœur Missionnaire de Notre-Dame d'Afrique, un itinéraire de formation. Chaque étape est au service de la croissance humaine et spirituelle de la personne, en vue de son choix de vie.

Premières découvertes.
Grâce au pré-postulat dans son pays ou dans un pays voisin, pendant 9 mois, la candidate découvre, petit à petit, la vie dans une communauté de Sœurs Missionnaires de Notre-Dame d'Afrique. Elle travaille et suit également des cours.

Le postulat international,

est une première étape spirituelle vécue avec d’autres jeunes de différents pays. Il dure deux ans, et permet une connaissance mutuelle entre la jeune et la congrégation. Tout en ayant une activité à l’extérieur, la postulante reçoit une formation au sein de la communauté, avec une initiation à la vie de prière, à la vie communautaire, à l’histoire de la congrégation et à sa mission. Cette 1ère étape est adaptée au parcours antérieur de chacune. Le postulat se déroule dans deux régions différentes, l’une francophone à Ouagadougou (Burkina Faso), l’autre anglophone, à Nairobi (Kenya).

Le noviciat international,
est l’étape fondatrice de notre formation initiale à la vie religieuse missionnaire. Il est vécu dans une communauté interculturelle en Afrique, et dure 18 mois. Actuellement, il y a un noviciat anglophone à Arusha (Tanzanie) et un autre francophone, à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso).
Ce temps de « désert » - temps d’écoute plus profonde de l’Esprit - permet à la novice de discerner l’appel entendu à suivre le Christ dans la congrégation des SMNDA. Il l'aide aussi à acquérir un attachement fort et ardent à Jésus-Christ et à sa mission.

Le premier engagement et l’envoi en Mission.
Au terme de ce parcours, la novice prononce ses premiers vœux. Puis elle est envoyée en Mission.
L’étape des vœux temporaires dure entre 6 et 9 ans. Elle permet à la jeune professe de s’enraciner dans sa vocation religieuse et missionnaire, en se mettant au service d'une Église d’Afrique ou d’ailleurs.
À cette étape, ou après l’engagement définitif, la congrégation lui proposera un temps d’études bibliques ou théologiques, (ou professionnelles, si nécessaire).

Le juniorat.
Après 6 ans de vœux temporaires, les jeunes professes de toutes nationalités, se retrouvent à Rome, pour vivre ensemble, durant 3 mois, un temps de préparation à l’engagement définitif. C’est à la fois un temps de relecture des années de vœux temporaires, et un approfondissement de la vocation religieuse missionnaire.

L’engagement définitif.
Les vœux perpétuels sont généralement prononcés dans le pays d’origine de la sœur. Ils marquent son engagement définitif dans la Congrégation.
Si la vie religieuse féminine n’est pas une nouveauté en Afrique, l’innovation, au début du XXème siècle, est la naissance de congrégations actives, exclusivement autochtones, et cela au fur et à mesure de l’implantation des « mis-sions », dans les nouveaux territoires évangélisés.

Actuellement, la congrégation compte : 13 pré-postulantes, 6 postulantes, 13 novices et 34 professes de vœux temporaires

Les 22 congrégations africaines que nous avons aidées

Les Srs Missionnaires de N.-D. d’Afrique ont collaboré à la formation de 22 CONGRÉGATIONS DIOCÉSAINES AFRICAINES, et les ont accompagnées juqu’à leur autonomie.
Aujourd’hui, elles sont toutes « de droit pontifical. »

C’est là une manifestation privilégiée de notre charisme pour les femmes, selon la volonté du cardinal Lavigerie, notre Fondateur.

Au départ, ce sont les évêques qui ont fondé ces congrégations, et ils ont demandé aux SMNDA de se charger de leur formation et de leur développement.

La première est née à Sumbawanga (actuelle Tanzanie) en 1903. D’autres fondations ont suivi tout au long du XXème siècle, en Ouganda, au Rwanda, au Congo, en Zambie, au Burundi, au Malawi, au Burkina Faso, au Mali, au Ghana, au Kenya.

Chacune d’entre elles a son charisme propre, sa spiritualité et ses caractéristiques particulières. Pourtant au départ, les obstacles n’ont pas manqué : opposition des familles devant une forme de vie incompréhensible pour elles, difficulté à vivre ensemble quand on est d’ethnies différentes, faible niveau scolaire, soucis matériels, difficultés relationnelles avec certains prêtres ou évêques. Malgré tout, les sœurs ont tenu bon !

En 1976, l’ensemble de ces congrégations africaines comptait 3000 membres. Aujourd’hui, les sœurs sont 5300.

Dans le même temps, plusieurs de ces nouvelles congrégations ont essaimé au-delà des frontières de leurs pays : du Rwanda au Tchad, en RDC, au Kenya, du Mali et du Burkina, en Algérie…
D’autres ouvrent même des communautés en Europe. L’esprit missionnaire insufflé dès les débuts, reste toujours bien vivant !

L’image de l’arbre représente ces congrégations africaines qui ont pour racine commune, le cardinal Lavigerie et Mère Marie Salomé, notre première Supérieure générale. Elles forment une grande famille dont les membres sont répartis dans plusieurs parties de l’Afrique et du monde.

Leur histoire fait partie de la nôtre, et nous avons le désir de progresser dans nos relations, de vivre en partenaires égales, dans la solidarité et le partage.

À l’occasion de l’Assemblée plénière de l’UISG, [Union Internationale des Supérieures Générales ] qui a lieu tous les trois ans, nous invitons toutes ces congrégations à notre Maison généralice de Rome, pour une journée de partages et d’échanges. Notre Conseil général réfléchit avec elles sur des sujets qui leur tiennent à cœur et qu’elles proposent, ou sur des actions possibles à mener ensemble, concernant la justice et la paix. Nous examinons aussi la possibilité de projets et de communautés inter-congrégations. Pour toutes, ces rencontres sont riches et permettent de renforcer nos liens de solidarité.

Parmi les exemples d'entraide et de collaboration vécus entre nous, on peut citer : Préparation du centenaire de l’arrivée de nos sœurs dans leur pays ; accueil de l’une ou l’autre sœur, pour l’apprentissage d’une autre langue ; participation aux célébrations de jubilés, hébergement de novices SMNDA pour un stage de travail apostolique ; entraide pour animer une réflexion ou un chapitre général.

Autant de signes concrets de confiance mutuelle et de collaboration. Ils sont sources d’espérance pour elles et pour nous. Il sont aussi une aide pour mieux répondre à l’appel que Dieu nous adresse dans le monde et en particulier dans l’Afrique d’aujourd’hui.

Sr Huguette Régennass