Adam et Ève : histoire d’une légende sacrée
Entretien avec Stephen Greenblatt

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Les questions posées lors de cet entretien:

  • Vous présentez l’histoire d’Adam et Ève comme un chef-d’œuvre de storytelling. Pourquoi ?
  • Mais cette histoire est-elle identique dans le judaïsme, le christianisme et l’islam ?
  • Ce récit, dites-vous, est pourtant un conte de fées. Comment expliquer que la plupart des chrétiens (et aussi un certain nombre de juifs et de musulmans) y ont vu une vérité littérale ?
  • À vrai dire, les premiers chrétiens, comme les juifs, ont émis différentes opinions sur ce texte : certains en ont proposé une interprétation littérale ; d’autres y ont vu une allégorie. À l’évidence, ce récit contient en effet la plupart des éléments caractéristiques des contes de fées : un serpent qui parle, un arbre magique, un jardin hors du temps… Au temps de Rome, les païens s’en moquaient. Et des penseurs chrétiens ont défendu ce récit, en disant qu’il devait être lu comme les allégories de Platon.
  • Et l’érection de saint Augustin a tout changé…
  • Cette histoire n’est-elle pourtant pas fondamentalement misogyne ?
  • Plus de dix siècles après saint Augustin, un peintre et un écrivain vont réussir, dites-vous, là où il a échoué. Par quel miracle Dürer et Milton vont-ils rendre Adam et Ève vivants à leurs contemporains ?
  • Et un siècle plus tard vient Milton. Qui était-il ?
  • Adam et Ève sont-ils toujours présents dans nos vies ?
  • Vous êtes spécialiste de Shakespeare, et c’est plutôt inattendu de vous voir écrire sur Adam et Ève. Ce choix relève-t-il de cette école d’écriture que vous appelez le new historicism ?

[ Extrait de « Adam et Ève : histoire d’une légende sacrée. Entretien avec Stephen Greenblatt », propos recueillis par Laurent Testot sur Sciences Humaines, 08/01/18].