Sur le site de l'ARCRE les liens pour découvrir des homélies prononcées pour la veillée pascale 2018

 

Homélies de la veillée pascale 2018

dessin groupe

Pour les chrétiens, la fête de Pâques est la plus importante et les homélies de la veillée pascale sont donc souvent particulièrement bien préparées.
Voici donc quelques un petit florilège spirituel, composé de phrases sélectionnées, et le lien vers chacune des homélies.

Vatican – Homélie du pape François

[…] Et si hier, avec les femmes, nous avons contemplé « celui qu’ils ont transpercé » (Jn 19, 37 ; cf. Za 12, 10), aujourd’hui avec elles nous sommes appelés à contempler la tombe vide et à écouter les paroles de l’ange : « Vous, soyez sans crainte ! […] Il est ressuscité » (Mt 28, 5-6). Paroles qui veulent atteindre nos convictions et nos certitudes les plus profondes, nos manières de juger et d’affronter les événements quotidiens ; spécialement notre manière d’entrer en relation avec les autres. Le tombeau vide veut défier, secouer, interroger, mais surtout il veut nous encourager à croire et à avoir confiance que Dieu “vient” dans toute situation, dans toute personne, et que sa lumière peut arriver dans les coins les plus imprévisibles et les plus fermés de l’existence. Il est ressuscité de la mort, il est ressuscité du lieu dont personne n’attendait rien et il nous attend – comme il attendait les femmes – pour nous rendre participants de son œuvre de salut […]

Jérusalem – Basilique du Saint Sépulcre. Mgr Pierbattista Pizzaballa, admin. apostolique

[…] Il serait triste de s’agenouiller ici en ce Lieu, devant ce tombeau vide, signe de notre espérance et de refuser par la suite les « espérances » de nos frères. Si le Christ ressuscité, notre espérance, nous précède, alors, nous le trouverons au-delà de ce Tombeau. L’Espérance n’est pas ici : c’est Lui qui vit dans le Père et dans chaque créature qui a faim ou soif, qui est nue ou sans abri, qui est malade ou en prison. Le Tombeau nous conduit à un geste de piété tandis que le vivant nous demande de partir, de le précéder partout dans le monde. Le passé, les traditions, nos rites, resteront le lieu où ils l’avaient déposé, si nous ne nous ouvrons pas à une dimension de rencontre et d’annonce. Il nous précède en Galilée, c’est-à-dire partout dans le monde.
Nous devons donc sortir en courant, partant de ce lieu, pour annoncer et témoigner de cette grande nouvelle.
C’est ce que je pense pour notre Eglise. Ne nous contentons pas de nous replier sur des actes de piété devant ce tombeau. Ne nous replions pas sur nous-mêmes, sur nos problèmes, sur nos petites ou grandes espérances humaines. Ne construisons pas notre futur sur nos propres forces et nos propres stratégies. Nous construisons trop souvent des structures ecclésiales ou encore pastorales inutiles, et qui sait quoi d’autre.[…]

Notre-Dame de Paris. Mgr Michel Aupetit, archevêque

[…] Il y a une histoire des hommes avec Dieu, celle que nous venons d’entendre. Il y a une histoire sans Dieu, où l’homme se rend maître de sa propre histoire. L’histoire que nous apprenons à l’école est surtout faite de conquêtes : conquêtes de territoires, conquêtes de peuples entiers, plus récemment conquêtes sur la nature et aussi conquêtes de l’homme sur soi-même. Ses conquêtes sont essentiellement basées sur la volonté d’un homme ou de quelques-uns, sur la force, sur la puissance, qui chacune laisse derrière elle une traînée de misère […] Ce soir, nous avons entendu une autre histoire. Il s’agit bien là aussi, de l’histoire des hommes. Mais c’est une histoire d’amour. L’histoire des hommes devient une histoire d’amour quand elle se vit avec Dieu. Nous venons d’entendre l’histoire de l’alliance de Dieu avec les hommes.[…] Ce moment inouï que nous fêtons aujourd’hui est la rencontre de ces deux histoires. L’histoire des hommes, marquée de violence, a crucifié l’Amour le Vendredi Saint. Mais ce soir, l’Amour crucifié a fait jaillir la vie en cette nuit de Pâques. C’est tout le mystère de l’Alliance accomplie par Jésus.[…]

Bruxelles. Cardinal Josef De Kesel

[…] Lorsque nous aussi, chrétiens, nous fêtons Pâques, nous nous souvenons avec la Communauté Juive, de ce début: « lorsque nous étions esclaves en Egypte ». Pâques provient du mot pascha qui signifie passage. Il s’agit du passage des ténèbres à la lumière, de la haine à l’amour, de l’injustice à l’humanité, de la mort à la vie. Telle est la signification de la fête chrétienne de Pâques : que la mort qui est, comme le dit saint Paul, le dernier ennemi de l’homme, n’a pas le dernier mot ; que le Christ a vaincu la mort et qu’il nous invite à abandonner tout mal et tout péché, toute haine et toute terreur, toute désunion et toute division, toute banalité et tout non-sens qui conduit à la mort.[…]
[…] Chers amis, si nous célébrons Pâques aujourd’hui, c’est parce qu’à notre tour nous sommes prêts à risquer le passage des ténèbres à la lumière, de la haine à l’amour, de la mort à la vie.C’est bien pour cette raison que les nouveaux chrétiens sont baptisés à Pâques. C’est pour cette raison aussi que ceux qui sont baptisés renouvellent leurs promesses de baptême. Pour proclamer que nous croyons en Dieu qui est l’Amour même. Pour aussi nous engager pour une société où nous pouvons partager avec respect la vie. Non pas chacun pour soi, seulement préoccupé de soi-même, à la recherche de son propre profit. Mais ensemble, solidaires, sans exclure personne, surtout ceux qui sont dans le besoin, qui ont dû quitter leur pays sans avenir ou perspective. Dieu nous appelle à vivre, mais aussi à partager cette vie. Car en vérité, nous ne sommes pas des étrangers les uns pour les autres, nous ne sommes pas des rivaux mais des compagnons et des concitoyens, des frères et des sœurs, des enfants de Dieu, appelés à la vie et à la fraternité.

RCD – Cathédrale Notre-Dame du Congo, Kinshasa. L. Card. MONSENGWO PASINYA, archevêque

[…] Ressusciter avec le Christ, c’est être tiraillé entre deux lois : le fait que d’une part on est libéré du péché et d’autre part qu’on est traîné vers le bas, vers la chair, vers l’empire du péché. Ce que nous voulons faire, nous ne le faisons pas et ce que nous ne voulons pas faire est à la portée de notre action (Rm 7).

Pâques, c’est être libérés par l’Esprit qui opère en nous le vouloir et le faire (Phil 2, 13). « Renouvelé et transformé par l’Esprit de Dieu donné par Jésus, le croyant peut obéir à la volonté de Dieu qui n’est plus pour lui une contrainte extérieure, mais la loi intérieure de sa vie nouvelle» (TOB, pg 472, note 8°).

Désormais ce n’est plus l‘économie de la loi ni celle de la chair, mais l’économie de l’Esprit qui règle la vie du croyant.[…]