«Revenu des ténèbres», l'Africain Kouamé
couronné au salon du livre de Nancy

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Kouamé, dans une vidéo publiée sur son compte Facebook. Capture d'écran / Facebook


Le prix « Livre et droits de l'homme » de la Ville de Nancy, créé en 2002 par le maire d'alors, André Rossinot, et dont la première présidente était Simone Veil, a été remis ce week-end à Kouamé pour son témoignage, Revenu des ténèbres (XO éditions). Le jeune homme y raconte la fuite de son pays en Afrique, dont il préfère taire le nom par peur de représailles. Suite à l'assassinat de ses parents, il a dû tout quitter à l'âge de 14 ans. Sa vie est alors devenue un enfer.

Avec notre envoyée spéciale à Nancy, Catherine Fruchon-Toussaint

Aujourd’hui, il a 20 ans, il a un travail, il est en sécurité. Mais Kouamé n’a pas oublié les quatre années terribles où, fuyant son pays après l'assassinat de ses parents, il a connu l’horreur, le désert, la faim, le cynisme des passeurs, la violence des camps de réfugiés, les canots bondés, et les morts sur son chemin vers l’Europe.

Il a écrit pour sortir toute cette douleur en lui, mais aussi pour témoigner. Ce prix, « Livre et droits de l'homme », récompense aussi son courage.

« C’est une joie totale, confie Kouamé. Ça prouve que les droits de l’homme existent vraiment ! Parce que mes droits ont été bafouillés en Libye et au Maghreb. Aujourd’hui, j’ai été récompensé pour ça. Ça prouve que les droits de l’homme existent vraiment. Ce prix, je suis trop content de l’avoir, de continuer à défendre mes frères et sœurs et de continuer à expliquer aussi au peuple français que derrière le mot "migrants" existent des êtres humains. »

Idéalement, l'auteur souhaiterait-il que son livre soit lu aussi en Afrique ? « Bien sûr, répond-il, cela peut aider beaucoup de jeunes, aussi. Qu’ils sachent que ce n’est pas facile. C’est la vie ou la mort. Ce que j’ai vécu, je ne le souhaite à personne. »