Au cours de cette année qui se termine, la Côte d’Ivoire a connu une période difficile. Il a fallu 5 mois (5 longs mois !) avant que le nouveau président (Ouattara) ait la possibilité d’exercer sa nouvelle fonction. Pendant cette période, environ 3.000 personnes ont perdu la vie. Des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leur ville ou village et ont tout perdu. Si en 2002, le début de la rébellion, le nord du pays (c’est là que je vis) a souffert le plus, cette fois-ci c’est le sud qui a été la victime de ces atrocités.
En mars, beaucoup de personnes ont fui Abidjan et autres villes du sud pour se réfugier à Korhogo et dans le nord en général. Ils vivaient vraiment dans une situation d’insécurité, et ils avaient de la famille ici au nord. Sur le territoire de la paroisse, nous avons, à la demande de la Caritas et de la Croix-Rouge, recensé plus de 5.000 réfugiés. Ces deux organismes ont ensuite donné une aide alimentaire à toutes ces personnes. Heureusement, la grande majorité a pu regagner son domicile, mais un petit nombre de réfugiés est toujours dans le nord.
Le 11 décembre dernier, il y a eu des élections législatives. Elles se sont déroulées dans le calme. La participation n’a pas été très élevée, environ 35%. Le RDR (parti de Ouattara) a obtenu 50% des sièges dans le parlement. Le FPI (parti de Gbagbo) a boycotté ces élections, ce qui est dommage !
La paroisse continue, petit à petit, à grandir. Depuis quelques années, nous mettons l’accent sur la responsabilité des paroissiens. Ils sont invités à s’engager pour faire fonctionner la paroisse. Nous avons de plus en plus des paroissiens pour aider à la Catéchèse, les Mouvements de Jeunes, la Liturgie, etc. Nous essayons aussi de leur faire prendre conscience de leur responsabilité pour l’aspect financier de la paroisse. Et ce n’est pas une mince affaire. L’électricité, l’eau, les quelques salaires, tout cela demande pas mal d’argent. Quelques villages veulent construire une chapelle. Nous continuons aussi avec notre dispensaire, où entre 20 et 30 malades sont accueillis tous les jours. Grâce à l’aide de beaucoup, nous sommes capables d’aider là où la communauté chrétienne ne peut pas encore se suffire par elle-même.
Que Noël, la fête de la venue du Prince-de-la-Paix, soit une occasion pour tous de prendre la résolution de vraiment collaborer à la Paix et la Réconciliation, ce que tout le monde désire.
Jozef de Bekker, à Korhogo.
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