Aubin KambirePrenant le vol à Abidjan le 24 Juillet à 20h, Paul sama, Gabriel Udo, Francois Xavier, Dominic Kapatamoyo et moi-même,  sommes arrivés à Kigali au Rwanda, le 25, après une brève escale à Bujumbura. Quelle ne fut pas notre surprise à l’aéroport de Kigali ! L’assistant provincial, lui-même avait effectué le déplacement de Bukavu jusqu’à Kigali pour nous accueillir. Cela nous confirmait le fait que nous sommes dans une famille de frères, où chacun à du prix aux yeux de Dieu, aux yeux de la société des missionnaires d’Afriques, et aux yeux du monde.  Après une nuit chez nos confrères de Kigali, nous sommes entré au Congo le 26 Juillet, direction, la maison provinciale, où nous avons fait deux semaines, puis une semaine à Goma. Après ce temps de congé et de visite, nous avons pris le vol, Fr Petit four,  Gabriel et moi, pour le Maniema, destination : Mingana.  Les autres confrères, Paul, Francois, et Dominic, ont dû patienter deux semaines, avant d’avoir un avion pour  Kipaka. Pourquoi ces voyages ? Pour le stage de langue, la première étape du stage qui est bien sûr incontournable.

L’accueil fut impressionnant à «  l’aérodrome » de Mingana par les villageois, car il est assez rare qu’un avion atterrisse là. Chaque fois qu’un avion atterri, cela provoque un engouement et une  joie sans précédent chez nos braves paysans. Une mobilisation euphorique pour voir cet appareil ailé, qui fait beaucoup de bruit au dessus de nos têtes.  A notre sortie de l’avion, les gens nous regardaient d’un regard naïf et franc, puis chuchotaient  entre eux, comme s’ils semblaient dire, qui sont-ils et d’où viennent-t-ils ? Pourquoi ils ne comprennent pas notre langue et n’arrivent pas à donner satisfaction à nos questions  ? Ne sont-ils pas des noirs comme nous ?

De l’aéroport, nous avons été conduits en communauté par un chauffeur doué d’une expérience assez profonde des routes, car la route était boueuse, glissante et exigüe. Au long du trajet,  nous ne rencontrions que des arbres d’une épaisseur et d’une immensité impressionnante, comparativement à nos arbres au Burkina, et quelques gros oiseaux du ciel qui nous faisaient entendre leurs cris de joie, pour nous souhaiter  la bonne arrivé.

Et enfin, nous avons débouché sur une clairière, et là se trouvait la paroisse, une maison toute blanche. «  La maison blanche de Mingana ! » En communauté, nous étions avec Joseph Kientega (Burkinabè), Pierre Petit Four (Francais), et Marcio (Brésilien). Une communauté animée d’un esprit de solidarité et de joie véritable. Une communauté fraternelle et paisible malgré les divergences de personnalité et nationalité. Nous avons commencé les cours de langue, le 04 septembre et nous avons achevé le 07 Novembre. Deux mois de cours intenses et  chauds. Après ce temps de cours, nous avons été invités à aller dans les « cherika », succursales, ou CCB comme nous l’appelons chez nous, pour la pratique, ce qui a duré deux bonnes semaines. Nous logions chez le catéchiste et nous mangions ce que lui et sa famille mangeaient, ce n’est pas magnifique ca ?! En tout cas, nous, nous avions apprécié le «  bougali », repas de base du milieu. Il fallait se faire l’un d’eux pour être accepté. Ce que je fus. Je me suis fait pauvre parmi les pauvres, pour  partager leur pauvreté, faible parmi les faibles, pour partager leur faiblesse, pour reprendre Saint Paul. J’ai beaucoup apprécié cette expérience, qui m’a permis de m’imprégner de plus près des réalités et du quotidien de la vie cette localité et surtout d’améliorer mot swahili parlé.

Ce fut une belle expérience, à tel point qu’à la fin des deux semaines, je voulais renouveler mon séjour ! Mais hélas, d’autres cieux et d’autres horizons m’attendaient, il fallait rentrer déjà se préparer pour rejoindre la paroisse dans laquelle j’étais envoyé comme serviteur « quelconque », ce que je fus. J’ai pris le vol à Kipaka, le 14 Décembre avec Paul Sama, pour Bukavu. Après une semaine à Bukavu, j’ai rejoint ma communauté le 22 décembre. Quel ne fut pas leur joie, de voir venir leur nouveau stagiaire, en pleine forme, après avoir mangé durant trois mois, le bougali du Maniema.

 

Les confrères cités par Aubin

 

 De Lubumbashi où je vous écris, je vous souhaite bonne année 2013 à tous et à toutes, et que Jésus Christ naisse définitivement dans nos cœur. Que nos désirs les plus profonds, les plus chers et les plus nobles, trouvent accomplissement en 2013 ! Amen

AUBIN KAMBIRE, Stagiaire à Lubumbashi