Le Père Dominique ArnauldDominique Arnauld, de Jérusalem

« L’an dernier j’étais allé à Bethléem à pied sous la pluie… ce matin il y a un Icône de Sainte Anne à Jérusalembeau soleil, j’espère qu’il va tenir jusqu’à la fin de l’après-midi. Avec un groupe d’amis, nous allons de nouveau marcher vers cette petite ville si proche de Jérusalem (une dizaine de kms). Je me joindrai aux francophones qui célébreront dans la grande grotte du ‘champ des bergers’ à 21.00h.

Nous allons tous nous souhaiter plein de bonnes choses pour cette fête et l’année qui vient. Permettez-moi de vous offrir ce conte de Noël qui m’a été raconté récemment :

Joseph et Marie viennent d’arriver à Bethléem. Parmi les bagages qu’ils avaient emmenés avec eux, Joseph avait évidemment pris son sac à outils (« on ne sait jamais ! »). Il l’a déposé dans un coin de la grotte. Alors qu’il était sorti pour chercher du bois, les outils dans le sac ont commencé à s’agiter et palabrer. Il n’y avait pas beaucoup de place dans le sac, il fallait exclure quelques outils. Un premier outil prit la parole : « il faut exclure notre sœur la scie ; elle mord et Vue générale de notre maison à Jérusalem, près de la porte des Liionsgrince des dents ; elle a mauvais caractère. » Un autre dit : « nous ne pouvons pas garder notre frère rabot ; il a le caractère tranchant et il épluche tout ce qu’il touche. » Et puis cet autre dit : « frère marteau est assommant et tapageur ; il cogne toujours et nous tape sur les nerfs, excluons le. » La palabre s’échauffait : « et les clous ? Peut-on vivre avec des gens qui ont le caractère si pointu ? Qu’ils s’en aillent ! Et la lime et la râpe ? Qu’elles s’en aillent aussi ! vivre avec elles ce n’est que frottement perpétuel ! Que l’on chasse le papier de verre dont la raison d’être semble de toujours froisser et gratter !  Tout le monde parlait à la fois et, à la fin tout le monde se trouvait exclu. La pagaille cessa brusquement… Joseph venait de rentrer… silence parmi les outils lorsque Joseph se saisit de son sac. Il avait une planche à la main et la scia avec la scie qui grince ; la rabota avec le rabot qui épluche tout ce qu’il touche. Notre sœur la râpe au langage si dur et le frère papier de verre qui froisse furent mis à contribution ; puis Joseph prit nos frères les clous au caractère pointu et le marteau qui fait du tapage. Il se servit de tous ces outils au méchant caractère et fabriqua… un berceau pour l’enfant qui allait naître.

            Voilà ! La sagesse populaire l’a bien compris, l’exclusion ne fait pas parti du plan de Dieu… et si nous croyons que nous n’avons pas notre place dans ce plan à cause de nos défauts… apparemment Dieu s’en accommode fort bien et a besoin de nous… si nous savons le laisser faire ! Bon temps de Noël et laissons Dieu être Dieu dans notre vie pour une belle année 2013 ! »
                                                                             

                                               Dominique


Jean Paul Guibila, du Mexique

« Marie quant à elle gardait et méditait tout cela dans son cœur. » Le fondement même Jean Paul avec un groupe d'amis au Mexiquede la maternité de Marie se trouve bien révélé dans cette phrase de saint Luc qui est ancrée en mon cœur. Savoir lire, discerner, et accueillir les signes des temps pour non seulement pouvoir accueillir Dieu naissant en chaque cœur, mais aussi et surtout s’accueillir comme personne faite chair avec des qualités et des vulnérabilités que le divin Enfant divinisera par sa grâce. Je nous souhaite d’être des êtres de chair sans cesse divinisés par l’Esprit et des personnes toujours à l’écoute et au recueillement avant toute action (apostolat, ministère, services etc.)

 

Oui il est passé les temps de fêtes, de retrouvailles et de partages de cadeaux divers. Mais l’amour lui doit demeurer en nous et à travers nous se propager aux autres. Je nous souhaite à l’instar de Marie d’être des donneurs de vie et que la Vierge de Guadalupe te protège.  De tout cœur à toi. »

                   Jean Paul Windbarka Guibila,

                   Missionnaire d’Afrique à  Guadalajara.

 

Le Père Jacques PoirierJacques Poirier,
notre ancien webmaster, de Rome.

En ce 125ème anniversaire de la campagne anti-esclavagiste de notre Fondateur, le cardinal Lavigerie, notre prière est que nous tous, les Missionnaires d’Afrique, avec vous, nous puissions continuer la lutte pour faire respecter la dignité de chaque être humain pour lequel Jésus est né. C’est le souhait que font les membres de notre Conseil général pour Noël 2012.

Peut-être que plusieurs ne le savent pas : notre fondateur a mené toute une lutte contre l’esclavagisme en Afrique. Aujourd’hui encore, l’esclavagisme est plus fort que jamais. Les enfants soldats, les petites bonnes, les femmes qu’on enlève pour les mettre sur les rues des grandes villes, les hommes, femmes, et enfants qui se tuent à travailler à l’exploitation du coltan sans lequel aucun téléphone mobile ne fonctionnerait. Et je ne parle ici que des esclaves d’Afrique. C’est sans doute pour cela que je ne possède pas de téléphone portable.

Le coltan est extrait de l’est de la République Démocratique du Congo et transporté en contrebande, en accord avec des entrepreneurs occidentaux (ou des intermédiaires), par les armées locales. Allez voir sur You tube à cette adresse si vous avez un ordinateur et vous comprendrez. http://www.youtube.com/watch?v=O4eTNOA-ywI&feature=player_embedded#!

Au temps de Jésus, aucun hôtel n’a voulu héberger Joseph et Marie qui devait accoucher. La sainte Famille a dû se réfugier dans une étable au fond d’une grotte. Et nous ? Allons-nous laisser dehors le Christ qui vient frapper à notre porte dans la personne de tous ces esclaves d’aujourd’hui ? Que nous soyons chrétiens ou non, nous n’avons pas le droit de faire semblant que ce fléau n’existe pas pour continuer à jouir d’une petite vie facile.

Je vous invite à réfléchir à cela durant ce temps de Noël qui nous rappelle que Dieu s’est fait homme, prenant la condition de serviteur, pour être plus près de nous et nous élever par sa pauvreté au rang d’enfants de Dieu.

Jacques Poirier

 

 

Ha-Jo Lohre, à BamakoHA-JO Lohre, de Bamako

« Bien chers amis,

  De nouveau une nouvelle année nous est donnée – même si le calendrier des Maya est terminé. Une occasion de regarder, avec plein de gratitude, une année riche en événements et rencontres. Bien sûr, vous avez tous entendu parler de ce qui s’est passé au Mali au début de janvier quand des Touarègues sont revenus avec beaucoup d’armes de la Libye pour établir l’état de l’Azawad dans le nord-est du Mali. L’armée malienne, mal équipée n’a pas pu faire face et s’est repliée – dans la nuit du 21 au 22 mars il y a eu un coup d’état et la fuite du président Amadou Toumani Touré. Les touarègues aidés de miliciens islamistes d’Ançar Dine (Kidal) et du MUJAO en ont profité pour s’emparer de 2/3 du territoire national – nos confères de Gao ont pu fuir de justesse (la veille du dimanche des rameaux) parce qu’on recherchait explicitement « les prêtres » … tous les chrétiens ont du quitter le Nord … pour se réfugier chez des parents ailleurs. Vous comprenez bien que cette année la célébration de la semaine sainte avec la passion/résurrection de Jésus, dans la semaine suivant ces événements, a pris une coloration spéciale. Carte du Mali illustrant le problème actuel

Ce problème des déplacés s’est ajouté au problème de nourriture étant donné que l’hivernage de l’an dernier a été très mauvais, beaucoup de villages n’ayant rien récolté. Des ONG et Caritas internationalis ont fait ce qu’ils ont pu en distribution gratuite ou en vente de grain subventionné. Merci à toutes les bonnes volontés qui ont envoyé de l’argent pour aider les plus démunis. Merci à Dieu, l’hivernage de cette année a été très bon, ce qui fait un gros souci en moins pour la population.

            Comment j’ai vécu ces événements ? C’était la première fois où j’entendais des tirs de mitrailleuses et d’artillerie … la nuit du coup. Pour le reste, j’ai fait comme tous les maliens : on continue à vaquer à ses occupations habituelles comme si de rien n’était. Et de fait, pour nous, ici au « sud » si on ne regarde pas la télé ou la radio, on ne se rend pas compte de la souffrance que subit la population au nord. Depuis, il y a des pourparlers entre putschistes – gouvernement – la communauté internationale – difficile à savoir ce qui se passe dans les coulisses, mais pour le moment nous ne voyons pas de résultat concret sur le terrain..

                                                          Ha-Jo

Matthieu Kane, photo prise à GhardaiaMatthieu KANE, candidat Malien, de Ghardaia,
où il est en stage

«  Bonjour chers lecteurs, je m’appelle KANE  Mathieu fils d’Eliza Traoré et d’Etienne. Je suis du Mali et je viens d’une famille chrétienne.

     Après mes études universitaires, j’ai reçu la réponse de ma demande d’entrer au premier cycle de la formation (Maison Lavigerie de Ouagadougou) au Burkina Faso. A la fin de la première étape de la formation, ma demande de poursuivre ma formation a été acceptée. Ainsi, je suis entré au noviciat de Samagan, Bobo-Dioulasso.

     Pendant les différentes années de formation, j’ai beaucoup apprécié la différence, la diversité religieuse, culturelle et raciale. Durant ses années de formations, j’avais le désir d’aller à la rencontre des gens d’autres religions, d’autres cultures… pour qu’afin de chercher à communiquer et témoigner les expériences de foi, de charité et l’amour inconditionnel de Dieu, en dialoguant avec les frères et sœurs, y compris des autres confessions chrétiennes et avec ceux qui ne croient pas ou qui sont indifférents.

     A la suite de ma demande, j’ai été envoyé en Algérie pour le stage. Je suis arrivé en Algérie depuis le moi de juillet 2012 et je m’y plais bien. L’accueil qui m’a été réservé à mon arrivée et qui continue de se renouveler m’a permis de m’intégrer facilement. Je suis à Ghardaïa, diocèse de Laghouat au sud de l’Algérie. »

                                                      Matthieu