L'hebdomadaire de la Paroisse de Dyou, n°78 du 09 août 2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu.
Bien-aimés dans le Seigneur,
Recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou/Kadiolo au Mali, dans Diocèse de Sikasso.
« …je voudrais être rejeté et loin du Christ à la place de mes frères, je veux dire mes frères de race. Ils sont Israélites, du peuple adopté par Dieu ; sa Gloire est au milieu d’eux avec les alliances, le don de sa Loi, le culte et les promesses. Les grands ancêtres sont les leurs, et le Christ est des leurs selon la chair... » (Rm 9, 1-5)
Bien-aimés dans le Seigneur, cette reprise de l’extrait de la lettre de Saint Paul aux Romains renferme l’esprit de la liturgie de ce 19 ème dimanche des Temps ordinaires. Car, on peut avoir reçu les grâces nécessaires à s’auto-réaliser mais lorsqu’on n’y croit pas, l’auto-accomplissement devient quasi impossible. On coule au lieu de marcher sur l’eau comme le Maître. La foi reste l’élément déterminant dans la réalisation de tout projet de vie. Elle constitue le leitmotiv qui motive toutes les énergies de l’homme et le projette vers l’avant dans toute entreprise.
Mais qu’est-ce que la foi, faisant que dans toutes les religions du monde l’exigence de la foi revient avec insistance? Est-ce pour nous endormir? Non, répondrais-je. La foi dirais-je, est quelque chose de plus précieux que nous ne l’imaginons d’autant plus qu’elle est cette assurance que l’homme a d’avoir déjà obtenu ce qu’il demande ou espère de Dieu. Par contre lorsque le doute s’installe en nous, cette assurance se désactive et s’envole comme ce fut le cas dans l’expérience de l’apôtre Pierre que nous lisons dans l’évangile de ce 19 ème dimanche des Temps Ordinaires: “Seigneur, si c’est toi, donne-moi l’ordre d’aller sur l’eau jusqu’à toi.” “Viens !”, lui dira Jésus. Pierre descend donc de la barque ; il marche sur l’eau et s’approche de Jésus. Mais il voit que le vent est fort et il a peur, et comme il commence à s’enfoncer, il crie : “Seigneur, sauve-moi !” (Mt 14, 28-30)
N’ayons pas peur des vents contraires dans notre vie chers frères et sœurs. Ni de l’ouragan, ni des tempêtes. N’ayons peur de rien Dieu ne permettra jamais que l’œuvre de ses mains que nous sommes ne se perde si facilement. Crions vers lui comme Pierre : “Seigneur, sauve-moi !” Dieu ne nous a pas créés pour rien. Il a un projet sur chacun de nous quel que soit notre situation actuelle. Dans la foi, tu peux faire de ta souffrance un évangile vivant à travers lequel les autres lisent la main de Dieu sur toi. N’avez-vous jamais vu un malade alité guérir alors que tout le monde avait déjà désespéré ? N’avez-vous jamais vu un prisonnier sortir de la prison et briguer la magistrature suprême ? Confiance ! Que ton état de vie ne te plonge pas dans le doute au risque de faire envoler ton assurance en la réussite.
Oui bien-aimés dans le Seigneur, la liturgie de ce 19ème dimanche des Temps ordinaires, nous invite à être des hommes et des femmes de foi. Malheureusement, bien souvent nous croyons en Dieu mais le doute ne finit toujours pas. Voilà pourquoi nous demandons des choses au Seigneur et avons l’impression de n’être pas exaucé, à cause du doute. Nous n’arrivons même pas à faire fructifier les talents que Dieu nous donne parce que nous ne croyons pas en la présence agissante de Dieu sur nous. Nous confions notre destin à des consciences malheureuses - marabouts, féticheurs, amulettes, etc - incapables de nous garantir l’existence heureuse.
Oui bien-aimé, Dieu t’a donné de quoi te réaliser pleinement. N’en doute pas peu importe les vagues qui secouent la barque de ta vie à cause des vents contraires. Peu avant le lever du jour, il te rejoindra. Ces vagues sont toutes ces situations malheureuses que nous pouvons rencontrer soit par la méchanceté des hommes soit dû aux catastrophes naturelles. Croyons toujours en la présence agissante de Dieu en nous. Nous portons en nous les germes du Verbes de Dieu, capable de devenir des messies assistés par la grâce divine pour notre propre salut.
Malheureusement, souvent nous ressemblons au prophète Eli de la première lecture de ce dimanche qui attendait Dieu dans des évènements extraordinaires de la vie, dans le vent fort et violent, dans un tremblement de terre et dans un feu. Yahvé n’y était pas. C’est dans le murmure d’un souffle léger que la voix du Seigneur se fit entendre (1 R 19, 9-13). Cet Eli c’est chacun de nous qui cherchons Dieu dans les évènements plausibles de notre vie chaque fois que nous y mettons des doutes. C’est dans cette même simplicité du murmure d’un souffle léger qu’il s’invite dans ta vie pour te parler à travers les simples faits et gestes de ta vie. Ne le projette plus en dehors de toi pour croire à des consciences malheureuses.
Mais qu’est-ce qui arrive dans notre vie, au lieu de voir Dieu dans le quotidien de notre vie, nous voyons des fantômes. Lorsque l’emploi, le mariage, tardent à venir, lors que la situation politique du pays s’avère très préoccupante cela nous traumatise que nous ne lisons plus la présence agissante de Dieu dans notre vie. La vie devient fantomatique. Ce doute nous fait sombrer davantage. Dieu est toujours là. Crions toujours vers lui comme Pierre : «Seigneur, sauve-moi ! » De-même qu’il n’a pas laissé l’apôtre Pierre couler, il ne permettra pas non plus que la honte soit ta tunique de tous les jours. Voilà pourquoi dans la deuxième lecture, scandalisé par le manque de foi de ses compatriotes Juifs, Saint Paul nous met en garde lorsqu’il dit : « C’est pour moi une très grande peine et une souffrance continuelle au point que je voudrais être rejeté et loin du Christ à la place de mes frères, je veux dire mes frères de race. Ils sont Israélites, du peuple adopté par Dieu ; sa Gloire est au milieu d’eux avec les alliances, le don de sa Loi, le culte et les promesses. Les grands ancêtres sont les leurs, et le Christ est des leurs selon la chair, lui qui comme Dieu est aussi au-dessus de tout » (Rm 9, 1-5)
Oui, tu as toi aussi tout ce qu’il faut pour ton auto-accomplissement. Reviens vers le Seigneur afin qu’il t’inspire comment exploiter tes potentialités devant te permettre de te réaliser pleinement. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
✍ Père KIYE M. Vincent, Mafr,
Aumônier des jeunes de la paroisse de Dyou/Mali
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L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°79 : Spécial Assomption 2020 : Rendez-vous avec les amis de Dieu
« Pendant que Jésus parlait, du milieu de la foule une femme éleva la voix et lui cria : “Heureuse celle qui t’a porté et qui t’a allaité !” Lui aussitôt répondit : “Heureux, plutôt, ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! » (Lc 11, 27-28)
Bien-aimés dans le Seigneur, le 14 août soir déjà nous commencions la veille au soir de la solennité de l’Assomption. A cet effet, nous avons choisi l’évangile de la veille au soir comme texte d’appui à partir duquel nous développons notre réflexion sur la solennité de l’Assomption de la vierge Marie. Ce texte, aussi bref qu’il soit, recadre tout l’enjeu des mérites de la vierge Marie. Mais qu’est-ce que l’Assomption ? A quand remonte-t-elle, cette solennité dans la tradition de l’Eglise? Et qu’est-ce qu’elle peut bien signifier pour nous aujourd’hui ? Telles sont des questions qui fondent cette méditation spéciale.
En effet, l'Assomption de Marie, qui est appelée Dormition dans la tradition orientale, est la croyance religieuse orthodoxe et catholique selon laquelle la vierge Marie, mère de Jésus, n'est pas morte comme tout un chacun mais est entrée directement dans la gloire de Dieu (ce qu'on traduirait communément par « montée au ciel »). L'expression « après avoir achevé le cours de sa vie terrestre » utilisée par le Pape, laisse pourtant ouverte la question de savoir si la Vierge Marie est décédée avant son Assomption, ou si elle a été élevée avant la mort.
Sans fondement scripturaire mais très ancienne dans la Tradition des Églises d’Orient comme d’Occident (et fêtée liturgiquement dès le VIIIe siècle, la croyance en la montée au ciel de la vierge Marie avec tout son corps fut définie comme dogme c’est-à-dire vérité de foi chrétienne par le pape Pie XII par la constitution apostolique Munificentissimus Deus en 1950//pierrebene45%40gmail%Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.:993/fetch%3EUID%3E/INBOX%3E29042#_ftn1" id="_ftnref1">[1].
Oui, chers frères et sœurs, nous continuons à faire mémoire de cette reconnaissance, à célébrer les mérites de cette femme jusqu’à ce jour non sans raison. Marie s'est disposée tout entière au service de la volonté de Dieu que toute son existence devînt bénédiction: « je suis la servante du Seigneur, qu'il me soit faite selon ta parole », dira-t-elle (Lc 1, 38). Qu’elle nous obtienne également les grâces de nous conformer à la volonté de Dieu.
La théologie nous enseigne certes, que Marie fut préservée du péché originel depuis sa conception. Mais rendons-nous compte combien nous bénéficions nous aussi depuis notre naissance, des multiples grâces devant nous disposer également à nous conformer à la volonté de Dieu ! Créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, chacun de nous porte comme Marie, les semences du logos, « Logos spermatickos//pierrebene45%40gmail%Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.:993/fetch%3EUID%3E/INBOX%3E29042#_ftn2" id="_ftnref2">[2] », à entretenir, à faire grandir et à donner au monde par notre engagement chrétien de chaque jour. Qu’en faisons-nous ? A la différence de Marie, nous manquons de constance. Nous trahisons notre nature divine et perdons les grâces supérieures d'une humanité excellente, gage de forces nécessaires pour combattre toute figure de dragon, symbole du mal et de la mort.
La première lecture de ce 15 août nous présente juste l'image d'une femme qui aurait choisi de vivre en intimité avec Dieu toute sa vie, de conformer sa volonté à celle de Dieu au point de devenir la protégée de Dieu, impossible de se faire dévorer par le dragon : « Quant à la femme, elle a fui au désert ; Dieu lui a préparé là un endroit où on la nourrira durant 1 260 jours. » (Ap 12,6). Cette femme concevra un Fils. Qu'elle mettra au monde des pécheurs, des prédateurs symbolisés ici par le dragon qui cherchera à dévorer l'enfant. C'est la préfigure de Marie et de l'Enfant Jésus. Cette description des manœuvres du grand dragon symbolise les souffrances du Christ en notre monde. Élevé au ciel, il attirera vers lui, tous ceux qui se conforment à la volonté de son et qui deviennent ses frères et ses sœurs; et en premier lieu Marie sa mère : «“Heureux, plutôt, ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent ! »
Une femme, pas comme les autres, dont la volonté se confondait t avec celle de Dieu, humble et serviable bref, expression de toutes les valeurs du Royaume des cieux. Mère de Dieu dans son état, elle se lève et va en hâte vers la montagne de Judée visiter sa cousine Elisabeth et cela sans complexe. Voilà des valeurs à imiter si nous voulons nous aussi jouir de la faveur de Dieu.
Bien-aimés dans le Seigneur, célébrer l’assomption c’est méditer sur l’existence de cette Femme, devenue la figure de proue dans notre monde. C’est la contempler dans l’incapacité de l’imiter et exprimer par-dessus tout, notre désir d’y parvenir. Ce désir devient ainsi une prière humble qui nous obtient enfin la grâce de l’imiter.
Marie est enfin, celle par qui le salut est entré dans le monde : «Un homme nous avait amené la mort, et c’est un homme encore qui nous apporte la résurrection des morts. Tous meurent parce qu’ils sont inclus en Adam, et tous sont rendus à la vie quand ils sont dans le Christ. » (1 Co 15, 21-22) en acceptant la volonté de Dieu, Marie coopère à l’œuvre salvifique de Dieu pour l’humanité. Un mérite non négligeable pour l’honneur de Marie, qui confirme au plus haut niveau, le degré d’intimité de Marie avec Dieu. Force est d’affirmer ainsi, qu’après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, Marie est entrée directement dans la gloire de Dieu.
L’Assomption de Marie est ainsi, la récompense de la part de Dieu au corps qui a porté le saint des saints et à la femme qui s’est conformée à sa volonté de manière authentique. Amen
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr
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