L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°80 du dimanche 06 septembre 2020 XXIIe dimanche des Temps ordinaires (Année liturgique A)
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali.
« L’amour ne fait pas de mal au prochain ; l’amour est donc la parfaite réponse à la Loi. » (Rm 13,10)
Bien-aimés dans le Seigneur, qu’est-ce que l’amour pour le Seigneur en fasse le plus grand commandement ? la réponse à cette question est celle que saint Paul reprend à la fin de la deuxième lecture tirée de l'épître aux Romains, lorsqu’il dit que « L'amour ne fait pas de mal au prochain ; l'amour est donc la parfaite réponse à la Loi. »
Oui chers frères et sœurs en Christ, l’amour est cette force nécessaire qui pousse à agir bon et à vouloir le bien pour soi-même et pour l’autre. Il est au centre de toute action bonne. Voilà pourquoi, saint Paul nous dit « de ne rien devoir à personne, si ce n’est l’amour que vous vous devez entre vous » c’est cet amour qui fut au début de la création qui n’est rien d’autre que l’expression de l’amour de Dieu qui a voulu que l’homme soit son vis-à-vis. Après l’avoir créé, il le plaça dans le jardin d’Eden afin qu’il jouisse de tout l’univers créé en tant que lieutenant de Dieu. Il lui donnera aussi sa parole pour qu’il se souvienne de cette alliance que Dieu avait scellée avec lui. Mais l’homme trahira cet amour et cette alliance avec Dieu qu’il va rompre par la tromperie du serpent. Il se retrouvera désormais en dehors du jardin dans la perdition totale. Ici encore, c’est l’amour de Dieu qui le sauvera. Dieu décidera de se faire homme en Jésus Christ pour sauver l’homme déchu. Jésus-Christ en effet, sera l’expression parfaite de cet amour Créateur, ce Fils d’Homme que le Père envoie comme une sentinelle pour la maison d’Israël (Ez 33, 7). C’est ce même son de cloche que nous retrouvons dans l’évangile tiré de Saint Matthieu lorsqu’il dit que : « Si ton frère a péché, va le reprendre toi seul avec lui. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » (Mt 18,15). Jésus fera de toute sa vie un combat en faveur du relèvement de l’homme. C’est cet héritage qu’il va léguer à notre humanité afin que nous soyons nous aussi des sentinelles de nos frères et sœurs ; pour nous reprendre mutuellement et par là, avoir le salut. Où en sommes-nous ?
Oui chers frères et sœurs en Christ, si nous avons voulu vous proposer cette méditation c’est afin que nous puissions évaluer le degré de notre correction fraternelle. Une tâche parfois difficile mais lorsque nous y arrivons, elle nous ouvre grandement les portes du Royaume. Mais quel courage aurez-vous de vous approcher d’un frère ou d’une sœur qui déjà vous répond sans froid que vous commettez vous aussi des erreurs comme lui! Oui, nul n’est parfait. Mais être sentinelle de notre prochain reste une tâche noble que seul Dieu couronne de mérite. Car nous lui apportons la lumière sur ses zones d’ombres qu’il ne perçoit peut-être pas lui-même. Cela ne veut pas dire que l’autre est nécessairement parfait. C’est une grâce. Mais bien souvent nous manquons le courage de reprendre nos frères et sœurs. Nous nous faisons complices du mal. Pour une raison ou une autre, nous voilons le visage devant le mal de nos frères et sœurs. Nous ne pouvons surtout pas reprendre ceux ou celles qui nous font des cadeaux, qui nous achètent une bouteille de bière ou qui nous donnent le transport etc. Cela nous aveugle pour ne plus voir leurs erreurs ou leurs péchés. Nous devenons fanatiques. Et c’est ce fanatisme qui tue notre monde actuel, faisant que le mal ne fait que s’empirer par manque de prophète. On détourne les fonds alloués au développement de l’ensemble, d’une nation, d’un département ; personne n’ose le dénoncer. Le Seigneur nous dit aujourd’hui qu’il a établie chacun de nous sentinelle pour la maison d’Israël de sorte que dès que nous entendons une parole sortir de sa bouche, nous avertissions nos frères et sœurs de sa part… si nous ne le mettons pas en garde contre leur mauvaise conduite, les méchants mourront à cause de leur faute, mais le Seigneur nous demanderai compte de leur sang. » (Ez 33,8). Reprendre notre prochain est un bien et une preuve d’amour dont parle l'apôtre Paul. Ainsi donc, aimer et reprendre l’autre dans la correction fraternelle étant l’expression d’un amour vrai, l’on ne doit se fatiguer et il faut des stratégies pour y parvenir car c'est un exercice délicat qui nécessite également de la patience et de la méthode. Le monde n'a pas plus besoin de pain, il a plus faim et soif de l'amour et des hommes et des femmes courageux pour des corrections fraternelles, gages d’un nouveau départ.
Puisse Dieu nous accorder la grâce du courage, de la patience et de la clairvoyance pour reprendre nos frères et sœurs avec humanité et surtout sans complaisance.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
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