L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°82 du vendredi 09 octobre 2020, 27e semaine des Temps ordinaire
« Ceux qui se réclament de la foi sont bénis avec Abraham, le croyant » (Ga 3, 96-14)
Textes du jour:
Première Lecture : (Galates 3 7–14
Évangile : (Luc 11 15–26)
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso
Frères et sœurs en Christ, ce vendredi 09 octobre 2020, l’Eglise nous propose de faire mémoire de saint Denis, évêque, et ses compagnons, martyrs (†~258). La liturgie de ce jour nous invite à réfléchir sur le principe qui guide nos actions quotidiennes et les conséquences qui en découlent. Est-ce la foi ou la peur de la loi ?
Chers frères et sœurs en Christ, pas plus tard que hier, l'apôtre Paul s'exclamait devant le comportement des Galates au sujet de la foi, au regard de toute la richesse de grâces qu’ils ont reçu dans le Christ, disant : « Galates stupides, qui donc vous a ensorcelés ? » (Gal 3, 1). Parce que, faisait-il remarqué, les Galates, devenus croyants dans le Christ, ne vivaient plus selon la foi mais plutôt selon la chair avec tout le poids de la corruption de la chair.
Aujourd'hui, il nous révèle de façon claire, les conséquences de ce détournement, de cette vie selon la chair lorsque l’on ne vit pas selon la foi mais dans la peur de la loi. Dieu n’est plus le Maître et le principe premier de nos actions mais les mortels. Ces Galates aujourd’hui, c'est nous ; c’est chacun de nous. L'apôtre Paul veut nous rendre responsables de nos actes, nous demandant de rentrer en nous-mêmes pour voir si nos actions sont édictées par la foi ou bien par des lois temporelles, souvent fondées sur des bases égoïstes?
Bien-aimés dans le Seigneur, force est d'avouer qu'aujourd'hui nous sommes nombreux qui craignons les hommes par les lois temporelles plutôt que de craindre Dieu. Nous avons peur de poser tel ou tel acte non pas parce que c’est mauvais devant Dieu mais par peur de l’autorité de l’Etat, de la police qui malheureusement ne voit pas dans le secret. La conséquence est que l’homme se cache toujours pour faire le mal. Pour tuer, avorter, critiquer, commettre l’adultère, la fornication, voler etc. Nous sommes loin de craindre la face de Dieu qui scrute les cœurs et les reins, ce Dieu qui voit dans le secret, avant même qu’une idée ne traverse la pensée d’une personne, il la voit. Ce législateur qui a le pouvoir de tuer et le corps et l’âme, et de jeter dans la géhenne, nous l’ignorons. La foi quant à elle, conduit à Le savoir présent dans notre vie en tout temps et en tout lieu ; à agir tenant compte de sa présence à nos côtés. Cela rend l’agir humain responsable et juste, à l’exemple d’Abraham qui crut à Dieu, et fut regardé comme juste. (Gal 3, 6)
Oui chers frères et sœurs en Christ, nous craignons plus, ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme. Voilà le sens de cette lettre de Saint Paul aux Galates et à nous aujourd'hui. Et la conséquence de cette façon de faire, il nous la révèle lorsqu'il dit que : « ceux qui se réclament de la pratique de la Loi, ils sont tous sous la menace d’une malédiction... » Il veut par-là, souligner le caractère oppressif et hypocrite de la loi et nous trahi devant Dieu, Maître de l’existence. Ainsi poursuit Saint Paul, « Il est d’ailleurs clair que par la Loi personne ne devient juste devant Dieu. »
Ce dernier en effet, a créé l'homme libre afin qu'il puisse, par un dédoublement de sa conscience, appréhender le fondement de son existence, aimer et servir son Créateur, et par-là, sauver son âme. La foi en effet, naît dans le contexte d'une conscience libre qui opère des choix relatifs à sa raison d'être. La vie selon la foi qui permet de sentir Dieu avec nous en tout temps et en tout lieu, nous donne de voir la main de Dieu à l’œuvre dans le monde. De nous épargner du péché de ces juifs dans l’évangile qui voyaient dans l’engagement de Jésus, la force démoniaque, disant: «Il chasse les démons avec l’aide de Béelzéboul, le chef des démons ! » (Lc 11, 15)
Demandons la grâce de la foi qui rend l’agir humain responsable et juste, grâce à une conscience de la présence réelle de Dieu dans sa vie, en tout temps et en tout lieu, inspirant son agir. Amen
"En vérité je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tout le monde. Elle a donné tout ce qu'elle avait pour vivre." (Lc 21, 1-4)
L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou du lundi 12 octobre 2020
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
Textes du jour :
1ère Lecture : Galates 4, 22-24.26-27.31 – 5, 1
Évangile : Lc 11, 29-32
« À cette génération, il ne sera donné que le signe de Jonas » (Lc 11, 29-32)
Pourquoi Jésus tient-il ces propos et de quelle génération s'agit-il si ce n'est pas la nôtre ? Voilà les deux questions que nous pouvons nous poser face à cet évangile de Luc 11, 29-32.
Oui chers frères et sœurs en Christ, l'exigence de la conversion n'est un secret pour personne dans l'église du Christ qui ne veut perdre aucun de ceux que son Père lui a confiés. D'où, tout l'enjeu de cette série d'exhortations morales que nous entendrons toute semaine dans la lettre aux Galates. L'apôtre Paul s'investit à les inviter à revenir au Seigneur, en se laissant conduire non par la chair avec ses convoitises mais par l'esprit qui inspire les réalités d'en haut, garanties pour leur salut. Cette démarche couronne sans détour, toute la mission du Christ, envoyé pour nous faire faire ce voyage de la chair à l'esprit, pour nous apprendre à vivre selon l'esprit. Il est venu nous restituer la liberté des fils et filles de Dieu, la liberté de la prison de la chair. Jésus devient ainsi, non seulement l'initiateur d'une nouvelle humanité, mais aussi et surtout l'incarnation et l'inspirateur des valeurs d'une nouvelle humanité. Vivre en lui et dans lui, c'est devenir également participant de cette nouvelle humanité qu'il est venu inaugurer. Et à ce point, on n'a plus à chercher d'autres signes tellement il incarne l'idéal d'une humanité sans cesse renouvelée et à laquelle tout le monde aspire.
C'est cette affirmation forte que nous retrouvons dans la première lecture de ce jour, dans cette image de deux femmes qui symbolise les deux Alliances: celle du mont Sinaï et celle que nous avons dans le Christ, représentée par la Jérusalem d'en haut. Le Christ est venu faire de nous des participants de la nouvelle alliance, les fils et filles de la femme libre, en raison d'une promesse; des fils et filles membres de la Jérusalem d’en haut qui est notre mère. Ainsi donc frères, conclue Saint Paul, "nous ne sommes pas les enfants d’une servante,
nous sommes ceux de la femme libre." Et comme nous portons en nous l'ADN de la femme libre, la Jérusalem d'en haut, nous devons vivre conformément à cette constitution génétique (ADN) que nous portons en nous. Autrement dit, nous devons vivre des réalités d'en haut pour authentifier notre appartenance à cité Céleste, notre appartenance au Christ.
Oui frères et sœurs en Christ, il ne nous sera donné autre signe que celui de Jonas, ce prophète envoyé pour annoncer la conversion des Ninivites. Pour dire que le Christ ne nous demande rien d'autre que de nous convertir, de nous détourner des tendances de la chair et vivre sous l'impulsion de l'esprit qui inspire les valeurs d'en haut. Pour ce faire, nous sommes sans cesse invités à être des témoins des valeurs du Royaume des Cieux. La nature corruptible peut nous tirer vers le bas, mais lorsque nous prenons conscience que nous sommes citoyens de la Jérusalem d'en haut et que nous devons agir conformément aux réalités d'en haut, la grâce du très haut viendra au secours de notre désir d'agir selon les exigences d'en haut. Amen.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique (Père Blanc)
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
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