Philippe DakonoJe suis heureux de recevoir toutes les nouvelles de la province, Merci. Je voulais aussi vous envoyer un petit article au sujet de mon expérience d’immersion à Dodoma, en Tanzanie, où je suis allé pour vivre cette période.

« Seule la charité sauvera le monde » comme dirait Don Orione.

Chers frères, je reviens juste de mon expérience d’immersion de 5 semaines.. C’était pour moi un temps riche et fructueux. Je suis resté dans un centre des Sœurs Missionnaires de la Charité de Mère Theresa, dans une petite localité de Tanzanie.


Ces sœurs ont la responsabilité de personnes âgées, d’orphelins et de lépreux. Nous étions deux dans ce centre et nous avons surtout travaillé avec les personnes âgées, spécialement les hommes, dont certains étaient aussi plus jeunes. Ils étaient tous très différents dans leurs personnalités. Certains avaient des problèmes psychologiques, certains aveugles, certains épileptiques.

En plus de cette maladie ou épilepsie, ils ont des blessures, de grosses blessures. Ces épileptiques blessés ont été projetés dans le feu par leurs convulsions en temps de crise. Les pansements de ces blessures étaient refaits chaque jour par les sœurs. Ainsi, durant ce temps d’immersion, j’ai été en contact avec ces personnes j'ai rendu différents services (laver les matelas, les pièces et différents endroits, servir la nourriture, laver la vaisselle etc.)


Ce n’était pas facile au début, un vrai défi, mais au fur et à mesure que je m’y habituais, c’était plus facile d’intervenir et de me mettre au service de ces personnes. Ils étaient aussi libres et heureux de répondre et de partager, bien qu’il y ait eu le problème de la langue locale pour mon compte personnel, ce qui limitait la communication. Mais je faisais de mon mieux pour rire quelques phrases et pour rester ouvert.

La vie de prière des sœurs nous a aussi aidés à mieux voir Jésus présent dans ces pauvres personnes. Je réalisais que dans ce monde, les personnes ont surtout besoin d’attention et d’amour, surtout celles avec qui nous travaillions parce que c’était un réel défi. Oui, un défi car cela me poussait à me laisser toucher par ces difficultés dans notre vie. Certains étaient là et ne pouvaient rien faire par eux-mêmes. Je me demandais alors : « de quoi ont-ils besoin ? » et Dieu m’a aidé à comprendre qu’ils attendent seulement de l’attention et de l’amour. Ils n’ont pas d’abord besoin d’argent ou d’autre chose matérielle, mais d’un peu de chaleur humaine à leurs côtés. Ils vivent en quelque sorte dans un monde différent, et c’est notre devoir de leur apporter notre monde en vivant avec eux et en leur donnant cette chaleur humaine dont ils ont besoin.

Que Dieu nous aide et nous donne la sagesse du cœur, et la force nécessaire pour aimer et nous occuper de ces personnes qui n’attendent que cela.

Que Dieu vous bénisse.

                   Philippe Dakono, finissant son année spirituelle à Arusha, Tanzanie,
                   année qui se terminera autour du 16 juillet 2013