Bonjour chers Parents et amis !
Je voudrais partager avec vous quelques éléments de ce que j’ai vécu pendant cette année à la Fraternité Lavigerie d’Abidjan. Nous sommes 26 étudiants et 4 formateurs, venus partout dans le monde. Pour une bonne marche de notre communauté, nous nous sommes repartis les différentes tâches entre nous. C’est ainsi que j’assurais l’intendance, une tâche que j’ai beaucoup aimée car je surprenais toujours les femmes au marché qui parlaient le Dioula entre elles, en disant qu’il faut augmenter le prix parce que ce sont des étrangers. Alors quand je répliquais en bambara, elles étaient couvertes de honte. C’est là je me suis rendu compte que si tu ne connais pas la langue du milieu où tu vis, tu es vraiment défavorisé sur beaucoup d’aspects. C’est une invitation pour moi à bien apprendre la langue du milieu où je serai envoyé pour la mission.
Mes études théologiques de cette année m’ont beaucoup aidé à approfondir davantage le mystère de Jésus-Christ. Oui je dois l’avouer au début, ce n’était pas facile car il y a certaine expression de ma foi que je prenais comme vérité historique, mais au fur et à mesure qu’on avançait, je me rendais compte que la réalité était toute autre. J’ai trouvé les études théologiques intéressantes, elles sont interconnectées à beaucoup d’autres disciplines. Ainsi, j’acquiers une connaissance holistique.
En plus des études, nous faisons l’apostolat. Dans cette perspective, la possibilité est donnée à tout un chacun de choisir l’endroit lui-même. Etant donné que nous nous sommes installés dans le quartier le plus pauvre d’Abidjan, et, c’est aussi le quartier qui était le plus touché par les troubles lors des élections passées, alors j’ai opté de faire mon apostolat dans un endroit qu’on appelle « Club de la paix ». Qu’est ce que nous faisons concrètement ? Nous réunissons les enfants du quartier chaque samedi pour leur parler de la paix et la nécessité du bon voisinage. Il n’est pas question de mentionner le nom de Jésus, puisse que les enfants sont mélangés : musulmans et chrétiens. A travers les échos que nous entendions ça et là, les gens apprécient cette initiative. Car les enfants font moins de bagarre entre eux.
Pour diversifier mes expériences, j’ai pris contact avec les responsables de la prison où je ferai mon apostolat l’an prochain. J’ai déjà fourni tous les papiers nécessaires en vue de l’obtention de la carte de visite des prisonniers. Bien sûr je suis conscient que c’est un apostolat à risque mais j’ai la ferme conviction qu’avec la grâce du Christ tout ira pour le meilleur. Je suis convaincu que les prisonniers ont besoin de notre fraternité et de notre sympathie. Cela s’inscrit directement dans la visée même de l’évangile comme le dit Jésus « chaque fois que vous l’avez fait à l’un des plus petits, c’est à moi que l’avez fait… ». Oui chaque individu, quelque soit le degré de sa perversité, a toujours quelque chose de bon en lui, donc susceptible de changer son comportement. En plus parmi les prisonniers il y a beaucoup d’innocents. Dans cette optique, il m’arrive des fois de penser à la construction d’une prison catholique, dans laquelle les prisonniers pourraient au moins purger leur sentence tout en jouissant de leur dignité humaine, qu’aucun Homme ne devrait perdre autrement il devient animal.
Je suis actuellement en vacances de trois mois qui sont répartis comme suit : je ferai un mois en communauté pour assurer la permanence. Ensuite du 15 juillet au 15 Août, je serai au Burkina-Faso pour ma retraite de trente jours. Je compte faire une relecture générale de ma vie et y déceler tous les bienfaits dont le Seigneur m’a toujours comblé. Après ma retraite j’irai en famille pour quelques jours, mais je ne suis pas sûr si j’arriverai à Bamako.
Je ne pourrais pas terminer ce message sans vous dire un sincère merci, chers parents, pour tout ce que vous êtes en train de réaliser pour nous. Merci pour vos multiples soutiens, et que le Seigneur vous le rende au centuple.
Fraternellement votre fils
Simplice TRAORE.