3e dimanche ordinaire B  : Jésus appelle ses premiers disciples

Dès le début de sa prédication, Jésus se constitue une communauté. À son appel, Simon et André, puis Jacques et Jean, lâchent leurs filets, leurs barques et même leur père pour le suivre. Méditons et prions la parole de Dieu avec sœur Bénédicte Rollin, de la communauté des religieuses de l’Assomption de Vilnius (Lituanie).

3e dimanche ordinaire B  : Jésus appelle ses premiers disciples

L’évangile (Mc 1, 14-20)

Après l’arrestation de Jean le Baptiste, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ; il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Passant le long de la mer de Galilée, Jésus vit Simon et André, le frère de Simon, en train de jeter les filets dans la mer, car c’étaient des pêcheurs. Il leur dit : « Venez à ma suite. Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. » Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent. Jésus avança un peu et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque et réparaient les filets. Aussitôt, Jésus les appela. Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers, ils partirent à sa suite.

Autres lectures : Jon 3, 1-5.10 ; Ps 24 ; 1 Co 7, 29-31.

Comprendre

Après un bref prologue théologique où il annonce d’avance qui est Jésus – le Christ, le Fils bien aimé habité par l’Esprit, en qui s’accomplissent l’attente d’Israël et la vocation d’Adam –, Marc commence son récit proprement dit par une mise en route abrupte. À peine Jésus a-t-il inauguré l’annonce du Royaume qu’il s’adjoint aussitôt des compagnons, les quatre premiers disciples. Comme s’il ne pouvait pas vivre sans communauté ! À partir de ces versets, l’évangéliste va conduire son lecteur de page en page sur un chemin parfois exaltant, parfois ardu et bousculant. En route, à travers les yeux et l’expérience des disciples, le lecteur va peu à peu être introduit au mystère de Jésus jusqu’à pouvoir dire à la fin, avec le centurion : « Oui, cet homme était Fils de Dieu. » En ce dimanche de la Parole accueillons l’appel de Jésus qui porte son regard sur nous et nous convoque à redevenir ses disciples. Prenons l’évangile de ce jour comme une invitation au voyage.

Méditer

Se mettre en route avec le Christ, suivre le Christ, qu’est-ce que cela veut dire ? Écoutons Isaac de l’Étoile, moine cistercien du XIIe siècle, qui parle à ses frères de ce chemin, chemin à la fois intérieur et extérieur et qui fait de la vie tout sauf un long fleuve tranquille :

« Bienheureuse l’âme qui peut suivre partout le Seigneur Jésus, partout où il va, montant dans le repos de la contemplation, paisiblement occupée à voir qu’il est Dieu, et descendant par l’exercice de la charité, le servant lui-même jusqu’à s’abaisser dans le service, aimer la pauvreté et supporter la faim, la soif, la fatigue, le travail, les pleurs, la prière et finalement la compassion et la passion, lui qui est venu obéir jusqu’à la mort et servir, non pas être servi, et donner, non de l’or ou de l’argent, mais son enseignement et son assistance à la multitude, et donner sa vie pour la multitude.

Que ce soit donc pour vous le modèle de la vie ; telle est la règle véritable de la sainteté : vivre avec le Christ par la pensée et le désir dans cette patrie éternelle, mais au cours de ce laborieux pèlerinage ne refuser pour le Christ aucun exercice de charité ; suivre le Christ en montant vers le Père, s’affiner, se simplifier, s’unifier dans une paisible méditation ; suivre le Christ en descendant vers son frère, être distendu par l’action, se partager en mille morceaux, se faire tout à tous, ne rien sous-estimer de ce qui touche le Christ ; n’avoir soif que d’une chose, ne s’occuper que d’une chose, quand il s’agit du Christ unique ; vouloir être au service du Christ, quand il s’agit du Christ multiple » (Sermon 12).

Prier

Accueillir ton regard posé sur moi. Me laisser à nouveau surprendre au beau milieu de mes occupations quotidiennes, au beau milieu de ma médiocrité, de mes sécurités fragiles, de mes recommencements routiniers. Me laisser réveiller, étonner, séduire, mettre en route. Où vas-tu me conduire, au-delà de mes désirs, de mes peurs et de mes résistances ? Je ne sais pas, je renonce à le savoir. Mais j’accepte l’aventure puisque tu marches devant moi, ô toi, le Chemin.