L'hebdomadaire de la paroisse de Dyou n°97 du vendredi 12 mars 2021 : Rendez-vous avec les amis de Dieu
Textes du jour :
Première Lecture : (Osée 14, 2–10)
Psaume : (Psaume 81, 6c–11a, 14, 17)
Évangile : (Marc 12, 28–34)
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
« Quel est le premier de tous les commandements ? » (Marc 12, 28)
Bien-aimés dans le Seigneur, que nous reprenions cette question de ce vaillant Scribe n’est pas anodin d’autant plus que sa préoccupation rejoint souvent la nôtre aussi. Chaque jour qui passe, nous voulons nous approcher davantage de Dieu par la pratique de ses commandements et particulièrement de l’amour. Cependant, nous nous apercevons que certains aspects de ce commandement nous échappent. Nous ne savons pas aimer comme Dieu nous aime, si bien qu’il nous a partagés également sa divinité. Aujourd’hui, revenir sur ce commandement, présenté non pas seulement comme le premier mais le plus grand de tous, nous donne de réfléchir sur les enjeux de notre façon d’aimer. Qu’est-ce qu’aimer l’autre ? est-ce lui chanter chaque jour que je t’aime ou bien l’aider à devenir meilleur ? Si cette deuxième assertion est la plus probable, comment aider l’autre à devenir meilleur ? Quel en est le préalable ?
Chers frères et sœurs en Christ, aujourd’hui, Saint Marc nous fait entendre, de la bouche de Jésus, le commandement nouveau par excellence, qui est comme le cœur et le résumé de l’Évangile, et le programme de chacune de nos vies. Dieu nous a créés par et pour l’amour. Et cet amour peut prendre plusieurs visages ou peut s’exprimer de plusieurs manières, en l’occurrence dans le service rendu, dans la cohabitation pacifique, dans tel ou tel acte de bienveillance etc. Tout cela doit avoir un seul objectif : rendre l’autre meilleur, non pas nécessairement par rapport au monde présent mais par rapport à la fin pour laquelle il a été créé : Aimer, servir et louer Dieu. Tout le reste est contingent. C’est ce que nous pouvons lire à travers les signes que Jésus accomplissait. Même lorsqu’il chasse les marchands au Temple, il veut les emmener à comprendre que l’acte qu’ils sont en train de poser est périlleux et que les laisser ainsi c’est échapper à la mission pour laquelle il a été envoyé : le salut du genre humain. Il veut les soustraire au mal, de l’idolâtrie pour les conduire à l’adoration du Dieu vivant et véritable. Aimer l'autre devient ici cet effort de conduire l'autre à incarner les valeurs d'une humanité intelligible et non caresser dans le sens des poils. Se taire devant les erreurs de notre prochain n'est pas synonyme de l'aimer soit disant pour éviter qu'il ne se fache. L'interpeller serait mieux encore pour l'arracher du péril. On n'élève pas un enfant avec des bombons seulement. Ce serait l'exposer à la carie.
Oui bien-aimés dans le Seigneur, en nous créant, Dieu a tout disposé en nous : notre corps, notre esprit, notre sensibilité, notre volonté, notre âme, notre cœur, pour que tout notre être puisse aimer. Et d’autre part, il nous a faits de telle manière que nous venions au monde comme des touts petits vivants très démunis, ayant un besoin vital, non seulement d’être nourris mais d’être aimés par nos mamans, ne pouvant se développer et atteindre notre maturité comme personne que dans et par des relations d’amour. Sans l’amour des parents et /ou maternel, nous ne saurions devenir ce que nous sommes aujourd’hui. L’amour devient ainsi, un impératif vital que Jésus présente comme le premier et le plus grand commandement de tous. Malheureusement, plus nous avançons dans la vie, plus nous expérimentons combien il est difficile d’aimer, d’aimer vraiment avec désintéressement, d’aimer du fond du cœur, Dieu et nos frères. S’il fallait aimer Dieu simplement, cela passerait encore puisque nous ne le voyons pas ; nous n’avons pas à nous heurter à lui. Mais il s’avère que nous ne pouvons l’aimer réellement qu’en aimant nos frères et sœurs, qui nous heurtent ou que nous heurtons souvent. C’est là que l’équation devient difficile. Qui de nous échappera à cette réalité ? Cela demande toutes sortes de purifications, et ne s’apprend pas dans les livres. La seule manière d’apprendre à aimer, c’est de nous laisser aimer par Dieu, car on ne peut aimer qu’en étant aimé soi-même, et il n’y a que Dieu qui puisse nous aimer en vérité, parce qu’il est « l’unique Seigneur » et qu’il est « Amour ».
Nous osons croire que pour bien aimer l’autre il faut savoir qu’il est capable du pire comme du bon. Cela nous munis des amortisseurs solides pour minimiser le choc en temps de crise sociale. C'est ce qui se passe dans notre relation avec Dieu lorsque nous l'offensons, comme nous le révèle la première lecture de ce jour. Malgré la trahison d'Israël, Dieu juré de lui accorder son pardon inconditionnel en ces termes : "Je les guérirai de leur infidélité,
je les aimerai d’un amour gratuit, car ma colère s’est détournée d’Israël. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis, il étendra ses racines comme les arbres du Liban."(Osée 14, 2-10) c'est là un exemple qui nous est donné. Puisse Dieu nous donner la force et la manière la meilleure d'aimer.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Mafr
Paroisse de Dyou dans le diocèse de Sikasso au Mali
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