Je suis Théo SAM, je viens de finir mon année pastorale en Ouganda. Je voudrais partager avec vous de mon expérience de stage. Si on me demandait de présenter brièvement l’Ouganda, je dirai que c’est un beau pays béni par la nature dans sa grande partie. hormis le nord et le nord-est, le pays connaît une abondance de pluie et un climat favorable. Durant ces deux ans j’ai servi dans le diocèse de Mbarara dans le sud-ouest du pays. De nos jours c’est la seule communauté des Missionnaires qui nous reste dans l’archidiocèse et dans tout le sud-ouest du pays. C’est une communauté missionnaire vivant ensemble l’idéal missionnaire avec divers services rendus hors de la communauté comme aumôniers dans un lycée, une université, et quelques congrégations de sœurs. Dans cette partie du pays coulent le lait et le miel au vrai sens du terme et constitue le grenier du pays grâce l’élevage et à l’agriculture. D’ailleurs un de leurs proverbes traduit clairement cette réalité car disent-ils : otaine ente na rutokye tashwera ce qui signifie que sans vache ni un champ de banane pas de mariage.
L’Eglise catholique est bien enracinée, l’archidiocèse de Mbarara est l’ancien vicariat apostolique du Ruwenzori confié aux missionnaires d’Afrique. Maintenant c’est une église dynamique et missionnaire. Les célébrations sont vibrantes et priantes. Aussi dans cette partie la moisson est abondante avec un nombre croissant dans la vocation à la vie religieuse, toutes congrégations confondues.
Personnellement sur le plan de la pastorale j’ai beaucoup travaillé avec le clergé diocésain. Mais La première des choses fut l’apprentissage de la langue le Runyankore-Rukiga qui est la langue du milieu. Le début n’était pas facile surtout quand à la pratique même de la langue du fait que nous ne sommes pas dans une paroisse. Alors j’ai commencé à pratiquer dans la rue avec les enfants qui retournaient de l’école, ensuite, je visitais les voisins et rencontrais les gens dans leurs champs. C’est ainsi que j’ai pu améliorer ma pratique de la langue. Les gens sont très gentils et accueillants mais avant tout il faudrait qu’ils te connaissent.
Après la langue je me suis lancé dans l’apostolat de home visit et tout au début j’étais toujours accompagné du catéchiste (the Head Catechist). Nous visitions les familles et nous partagions ensemble leurs joies. Nous communions à leurs peines nous leur donnons des conseils si nécessaires et nous prions avec eux.
Avec les prêtres de la paroisse cathédrale nous visitions les centres surtout les dimanches pour les messes. Après chaque messe il y avait une rencontre avec la communauté chrétienne. C’est le moment où l’on partage les problèmes et les préoccupations dudit centre. Parfois, ces rencontres occupent le restent de la journée du dimanche. S’il y a besoin j’apporte la communion aux malades ou aux personnes âgées qui ne peuvent plus aller à la messe. Dans la cathédrale avaient lieu tous les samedis les célébrations de mariages qui pouvaient prendre toute la journée. La raison est plus simple c’est qu'ils se célébraient l’un après l’autre, rarement ensemble.
A plusieurs occasions, en compagnie avec sœurs « Daughters of Mary and Joseph » nous apportions notre soutien moral et spirituel et la distribution de médicaments aux personnes séropositives et les malades du SIDA. Toutes ces activités m’ont rendu proche des gens de tout genre et de toute religion. J’étais devenu un ami de tous. . .
J’ai eu la grande chance de participer au lancement de « international ecumenical fellowship, launching the African Chapter » avec pour thème « healing wounded history » au mois de janvier 2013. Ce fut un moment où des leaders religieux surtout chrétiens ont pensé sur les plaies du passé et dont beaucoup portent les séquelles même de nos jours .Les blessures en nous nous affectent et affectent l’autre et même peuvent paralyser les relations et ne peut laisser indifférent notre environnement. Il y avait des témoignages de certains leaders religieux, de victimes venues de l’Ouganda, de l’Afrique du Sud, du Rwanda….
Un des points qui m’ont marqué aussi c’est le chemin de croix fait ensemble durant le Vendredi Saint.
En ce jour l’unité de l’église était une réalité et l’on pouvait contempler sa beauté dans la diversité de ses membres. Tout ce qui se dit chrétien était présent avec leurs leaders : les catholiques, les anglicans, les orthodoxes les pentecôtistes et plein d’autres dénominations chrétiennes. On se remplaçait pour le port de la croix, on cheminait ensemble avec le Christ souffrant signe de notre unité en tête. Que tout cela en dit long, que ça touche et que c’était priant.
Je ne peux pas finir mon partage sans mentionner Namugongo lieu du grand martyre. Vous savez qu’au début de l’évangélisation (de 1885-1887) des ougandais ont versé leur sang au nom de leur foi. Parmi eux on comptait 22 catholiques. Ce sont nos ancêtres dans la foi. C’est un lieu de pèlerinage d’une envergure internationale et qui pourrait attirer la curiosité, augmenter le courage et en même temps la fierté d’être chrétien et le courage de porter sa croix surtout quand on y va dans le but de célébrer la foi. J’ai eu des temps de prières personnelles des fois quand je me rendais à Kampala. Ce fut pour moi de rencontre vraie avec le Seigneur et chaque fois je retournais plus confiant, plus affermi dans la foi et un grand zèle pour la mission. Ces martyrs de l’Ouganda que nous célébrons le 3 juin de chaque année sont connus sous le nom de St Charles Lwanga et compagnons. Cette année mon diocèse était l’organisateur du pèlerinage, les gens venaient de partout : du Nigeria, des pays voisins par tous les moyens. Une vielle de 95 ans a effectué le pèlerinage à pieds depuis Mbarara à Kampala. Tous sont venus célébrer la foi. Soyez le bienvenu à Namugongo, marchez sur les pas des saints martyrs.
Salut fraternel à tous
Union de prière
Théo SAM