Kiye 2020
L’hebdomadaire de la paroisse de Dyou, n°100 du lundi 05 avril 2021.
Thème : « La résurrection du Christ comme conséquence de sa persévérance et de son attachement à la volonté de Dieu ». Approche d'une pastorale en contexte de première évangélisation (Isaïe 52, 13—53, 12, Hé 4, 14-5,4 ; Jn 20, 1–9)
« C’est qu’ils n’avaient pas encore compris l’Écriture : il fallait’ qu’il ressuscite d’entre les morts !» (Jn 20,9)
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis la paroisse de Dieu dans le diocèse de Sikasso au Mali.
Que peut-on retenir de la résurrection du Christ, sur le plan pastoral ? Le Père Vincent KIYE tente d’y apporter quelques éléments de réponse aux chrétiens de la paroisse de Dyou au Mali. La résurrection du Christ reste un événement sans précédent et est très liée à la vie publique de cet homme de Nazareth. Une vie dont la qualité de son humanité ne laissa personne indifférent et ne devrait qu’être couronnée de gloire et d’honneur à son terme. Et aux dires de saint Jean : « …il fallait qu’il ressuscite d’entre les morts » (Jn 20, 9). Ceci dit, la résurrection du Christ devient ainsi, une école de persévérance et de confiance indéfectible en Dieu qui récompense ceux qui s’attachent à lui en tout temps sans se lasser. Pour une meilleure compréhension, revenons sur le récit de la passion du Christ.
En effet, au numéro précédent de notre hebdomadaire consacré à la passion de notre Seigneur Jésus-Christ, comme véritable remède à nos découragements et à nos frustrations, nous avions montré, comment la passion de Jésus s’avérait un remède contre nos découragements, lui qui a reçu une mission pas moindre ni facile et l’a menée jusqu’au bout, toujours tourné vers son Père pour recevoir de lui les forces nécessaires d’y tenir. Malgré la souffrance, les calomnies, les tortures et la croix, il est resté fidèle à sa mission jusqu’au bout. Et toi ? Et moi ? Où en sommes-nous ? Relire la passion de Jésus redynamise notre détermination à la volonté de Dieu d’agir selon le bien, peu importe les vicissitudes de ce monde. Elle devient ainsi un remède incroyable contre nos manques de courage et de persévérance, contre nos manques de maîtrise devant les situations angoissantes, surtout les échecs, contre nos découragements etc. La relecture du récit de la passion du Christ, nous inspire ainsi, les vertus de la persévérance et de la confiance en Dieu dans la souffrance ; mais surtout le sens du pardon de ses bourreaux. « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. » (Lc 23, 34)
Jésus a vécu tout cela de façon authentique. Condamné injustement et maltraité par ceux-là même qu’il avait nourris et guéris de toutes maladies et de toutes infirmités ; ceux qu’il avait délivrés des esprits impurs ; humilié jusqu’au dernier point de la considération ordinaire, il ne proféra aucune menace ni vengeance. Et pourtant il en avait le pouvoir. Essoufflé et écrasé par la souffrance mais surtout bouffé par la douleur, il ne s’était nulle part révolté contre celui qui l’avait envoyé. Il est resté fidèle à la mission reçue de son Père, se remettant toujours à lui à chaque instant. C’est parce qu’il n’avait nulle part démissionné de la mission reçue de son Père, parce qu’il ne s’était nulle part révolté contre son père en déclinant cette mission si lourde pourtant, parce qu’il était resté toujours fidèle et en relation avec son Père à tout instant, bref, parce qu’il avait fait de la volonté de son Père sa nourriture quotidienne, l’être de Jésus tout entier devint incompatible à la corruption du tombeau et la terre ne pouvait que éjecter son corps. Voilà le message que nous pouvons tirer de la résurrection du Christ qui devient ainsi, une école pour apprendre la persévérance dans la souffrance du Christ et à sa fidélité à la volonté de Dieu qui ressuscite.
Certes, nous avons, nous aussi, chacun dans le cadre qui est le sien, reçu une mission de la part du Seigneur. Qu’en faisons-nous ? Comment nous y prenons-nous ? Tu es père ou mère de famille, époux ou épouse, consacré, prêtre ou laïc, tu as toi aussi reçu une mission de la part du Seigneur à exercer avec persévérance et fidélité, toujours tourné vers le Maître de toute mission. Lorsque tu renvoie ta femme simplement parce que tu as envie d’aller voir ailleurs et tu te permets d’inventer des raisons fallacieuses pour convaincre l’opinion, tu compromets ta résurrection. Lorsque tu ne trouves plus le temps de prier pour rester en constante intimité avec le Seigneur comme le fît Jésus sur son calvaire, tu compromets ta délivrance parce que tu n’appelles pas celui qui délivre et sauve du péril. Lorsque tu te révoltes contre Dieu parce que tu as tenté ceci et cela n’a pas marché, parce que tu as échoué au bac, au DEF ou à tel ou tel autre concours ; lorsque tu te révoltes contre Dieu parce que tu es atteint de telle ou telle maladie, pense à l’attitude du Christ dans sa souffrance et imite-le. C’est là que se trouve le secret de la résurrection et de la délivrance de tous tes problèmes Pourquoi te montres-tu incapable de mener à bon port cette mission que le Seigneur t’a confiée,  de guider dans la droiture, l’amour et la justice, ce peuple que le Seigneur t’a confié ? Pourquoi ces enfants dans les rues, ces orphelins et veuves des guerres ? Simplement parce que nous sommes dans la plupart des cas des démissionnaires à la volonté de Dieu et à la mission qu’il nous a confiée. Nous faisons des victimes sans nombres. Là, nous ratons notre visa pour la résurrection à venir.
Oui chers frères sœurs en Christ, célébrer Pâques devient pour nous un moment transformatif qui nous incite à l’engagement à la suite du Christ. Tu veux ressusciter pour la vie éternelle, fais de la persévérance et de la fidélité dans la mission reçue de Dieu, ton cheval de bataille au point que  ton entourage arrive à dire: Vraiment cet homme/cette femme était le fils/la fille de Dieu ! Dieu n’abandonne jamais ceux qui se réfugient sous sa constante protection.
Les derniers instants de la vie de Jésus en lien étroit avec sa résurrection nous emmène à affirmer sans peur d’être contredit, que la persévérance dans la foi conduit à la résurrection. Ce que Saint Jean affirme en disant qu’«…il fallait’ qu’il ressuscite d’entre les morts !» (Jn 20,9) Puisse Dieu nous donner la force pour un tel témoignage de vie dans la souffrance de notre temps. Amen
     Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique
Paroisse de Dyou
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