Bien chers frères, bonjour. Dans mon premier partage je vous avais présenté la fin du Noviciat et le début de mon stage apostolique par l’apprentissage de la langue. Je viens maintenant par ce présent message vous partager mon expérience après plus de six mois passés dans ma paroisse.

Lorsque je suis arrivé à Goma à la Paroisse Notre Dame d’Afrique de Katoyi, ma première impression était de voir les gens vaquer à leurs occupations sans aucune peur ni crainte d’une éventuelle invasion des rebelles du M23. Notons que ceux-ci avaient occupé la ville de Goma dans le mois précédent celui de mon arrivée c’est-à-dire le mois de Novembre 2012 avant de se réfugier à une trentaine de kilomètre de la ville. Ainsi, la vie était normale et c’était comme si les gens étaient indifférents de tout ce qui se passait. Or, dans cette attitude d’indifférence se cachait un sentiment très profond, la colère mélangée à la peur. Cette colère résultait du pillage et des viols qui ont eu lieu lors de l’occupation de la ville. Cependant, même si tout semblait reprendre vie, il y avait toujours des bandits qui, presque chaque nuit terrorisaient les habitants. C’est ainsi que j’ai appris à distinguer un coup de feu d’une explosion de pneu. En réalité, c’était ma première fois d’ entendre des coups de feu. Car depuis ma naissance, je n’ai jamais vécu dans un milieu insécurisé où on entend des coups de feu à n’importe quel moment.

Au début, j’avais peur mais petit à petit, je me suis habitué et même que c’est devenu comme normal. J’ai donc trouvé une ville en pleine reprise et dont les habitants se débrouillent pour la relance de leurs activités quotidiennes. J’ai trouvé une communauté qui m’a bien accueilli et qui m’a initié à la pastorale du milieu. Etant donné que le milieu est très christianisé, beaucoup d’activités sont organisées et très souvent il est difficile ou même impossible de prendre part à toutes ses activités. Notre Paroisse est très dynamique et les gens sont très accueillants. Je suis très content d’être dans cette paroisse, car elle est très vivante et les chrétiens sont très engagés.

Je pense que nous avons tout à Goma sauf l’essentiel : « la paix », Car, on peut tout avoir chez soi, mais s’il n’y a pas de paix, tout ce que nous entreprenons ne réussira pas. Ce mot de quatre lettre est si cher et doit être cultivé dans le cœur de chacun. D’ailleurs, la paix doit être une manière de vivre, un comportement comme le disait Houphouët. Mais tout cela doit s’enraciner dans une constante relation avec le Seigneur Jésus, car, c’est Lui seul qui est capable de nous donner la grâce d’aimer jusqu’à nos ennemis. Prions donc chers frères, pour que Dieu nous donne la grâce de pardonner à nos ennemis et de prier pour eux afin qu’ils comprennent les conséquences de leurs actes et qu’ils puissent rebrousser chemin.

Prions tous ensemble pour la paix partout dans le monde.

Paul SAMA

Merci à tous et à chacun.