L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°4 du lundi 14 juin 2021.

"Quand vous ne rendez pas le mal pour le mal, Dieu prend votre défense": Rendez-vous avec les amis de Dieu

Kiye 2020 
Textes du jour :
2 Corinthiens 6, 1-10
Matthieu 5, 38-42
Bien-aimés dans le Seigneur, recevez nos salutations fraternelles depuis Kinshasa où nous sommes en vacances.
«Eh bien moi, je vous dis de ne pas riposter au méchant»
Est-ce que c'est faux, ce que nous dit le Seigneur Jésus? Que gagne-t-on à  rendre le mal pour le mal sinon monter une chaine de violence? Par contre ne pas leur riposter aux méchants nous obtient la grâce de l'assistance de celui-là même qui nous demande de ne pas leur résister. Ne pas rendre le mal pour le mal est un acte à travers lequel nous avouons au Seigneur que nous ne pouvons rien face à telle atrocité et qu'il vienne à notre secours pour combattre à notre faveur.
Bien-aimés dans le Seigneur, aujourd'hui, Jésus nous invite à abandonner toute haine ou tout esprit de vengeance envers les méchants. Si la loi du talion était une mesure de progrès car elle limitait le droit à la vengeance à une proportion équilibrée de sorte qu'on ne pouvait faire au prochain que ce qu'il nous avait fait, sinon on était coupable d'injustice, cette époque est révolue. Depuis que le Seigneur Jésus sur la croix a plaidé pour l'innocence de ses bourreaux  «Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font» (Lc 23,34) et prié pour eux, il a inauguré un nouvel esprit de la loi, fondé sur le pardon et la conversion de péchés des méchants. Il a fait du pardon de nos bourreaux le  huitième sacrement qui nous obtient la grâce protectrice. Dans l'Évangile, le Christ affirme le besoin de surmonter le désir de vengeance par la force de l'amour.
Néanmoins, le pardon doit être accompagné de la vérité. Nous ne devons pas pardonner uniquement parce que nous sommes incompétents et complexés. Souvent les gens confondent l'expression “tendre l'autre joue” avec  l'abandon de nos droits légitimes. Ce n'est pas cela. “Tendre l'autre joue” signifie dénoncer et interpeller celui qui a commis l'injustice avec un geste ou une action pacifique mais ferme, comme en disant: «Tu m'as frappé sur la joue, est-ce que tu veux aussi me frapper sur l'autre? Est-ce que ce que tu fais te semble correct?», Jésus a répondu avec calme et sérénité au serviteur insolent du grand prêtre: «Si j'ai mal parlé, montre ce que j'ai dit de mal; mais si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?» (Jn 18,23).
Nous voyons donc quelle doit être la conduite du chrétien: ne jamais chercher la vengeance, mais rester ferme, être ouvert au pardon et dire les choses clairement. Certes ce n'est pas un talent très facile, mais c'est le seul moyen de mettre une halte à la violence et mettre en évidence la grâce divine face à un monde qui bien souvent manque de grâce. Saint Basile nous conseil de prendre garde car: «La différence de conduite vous attire à vous et à votre adversaire des noms différents. Dans l'esprit de tout le monde, lui est un homme porté à injurier, vous, une âme grande; lui, un homme violent et emporté, vous, un homme doux et paisible. Il se repentira de ses discours, vous, vous ne vous repentirez jamais de votre vertu».
Seigneur donne-nous un cœur humble et sincères pour que nous aussi sans abandonner nos droits les plus légitimes nous soyons capables de pardonner sincèrement. Ne pas rendre le mal pour le mal est un acte d'ultime honnêteté à travers lequel nous sollicitons l'assistance de Dieu pour qu'il combatte à notre place. Et toi le méchant, est-ce que ça vaut encore la peine d'être méchant envers les enfants de Dieu si tu comprends combien Dieu est leur secours ?
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏽 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique (Père Blanc)
Paroisse de Nioro du Sahel au Mali
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