Tout est bien et qui finit bien. Nous voilà déjà la fin de l’année académique 2013. Ici, la fin de l’année académique coïncide avec la fin de l’année civile. Je rends grâce au Seigneur pour avoir terminé cette première année théologique en beauté. Malgré les contraintes climatiques et sociales, je suis arrivé néanmoins au terme de cette année avec joie. Gloire a Dieu ! Maintenant mes yeux sont tournés vers l’année académique 2014.
Ici en Afrique du Sud, comme partout ailleurs, il faut le rappeler, la vie n’est pas si simple. Mais chaque pays a sa particularité. Vous avez bien sûr entendu parler de l’apartheid en son temps et de la haute criminalité de ce pays de Chakra Zulu. Pour ainsi dire la vie sud-africaine est très chère. Comme vous le savez il y a toujours un contraste entre les riches et les pauvres. Ici en Afrique du sud l’écart est tellement grand. Ce qui complique la particularité des Sud-Africains est qu’ils vivent à “l’européenne”. Au village comme en ville, vous trouverez rarement des « marchés par terre », ou des marchands ambulants. Tout se vend dans les super-markets. Même le charbon de bois et le bois de chauffe qu’ils utilisent très rarement sont bien rangés dans des boutiques.
Mais cette cherté de vie n’empêche pas des milliers d’immigrants, de toute race et de toutes contrées de venir gonfler une population d’arc-en-ciel. Ce melting-pot, d'une manière positive contribue à l’essor économique du pays de Nelson Mandela, mais son aspect négatif est qu'il hausse le taux de chômage et de la criminalité. Cela fait que chacun a peur de l’autre. Mais les grands événements tels que la coupe du monde 2010, la coupe d’Afrique des Nations ainsi que d’autres événements phares qu’a organisé le pays, ont permis de réduire un tant soit peu le taux de la criminalité.
Cette criminalité qui s’ajoute aux problèmes de terre ainsi que l’insécurité en général, sont à l'origine par exemple des clôtures électriques des maisons. Sous ce même angle d’insécurité certains donnent leur confiance aux chiens comme gardes de corps et de leurs maisons. Mais malgré tout, cela n’élimine pas des attaques à main armée et les attaques à domicile. Les viols sont monnaie courante. Il est arrivé à plusieurs reprises que des voleurs essaient de couper notre clôture pour nous voler.
Un autre fléau de ce pays est bien le racisme et l'injustice. Le père de la nation Nelson Mandela en avait inéluctablement sonné le glas en travaillant fort pour éradiquer le mal. Il avait fait de l’élimination de ces maux son cheval de bataille. Mais jusqu’à nos jours, le problème est loin d’être complètement résolu. Ce phénomène se fait sentir aisément dans les places publiques, comme dans les écoles, les maquis et même dans les églises. Il semblerait à mon avis que les villes appartiennent aux blancs et que les noirs sont à la campagne.
Mais tous, pauvres et riches, noirs et blancs travaillent ardemment pour l’essor économique du pays. Etant entouré de part et d’autre par l’océan indien et l’océan atlantique, ce pays a plusieurs ports qui l'ouvrent facilement aux autres continents. Tous ces atouts font que l’économie de l’Afrique du sud reste et demeure la plus grande de l’Afrique. Elle bat de très loin celle du reste du continent. Des milliers de voitures et tracteurs sont fabriqués sur place et revendus a travers tout le pays. Certains sont exportés vers d’autres pays. Le charbon, l’or et d’autres mines sont très exploités. Les sud-africains utilisent régulièrement le chemin de fer, l’avion, le bateau ainsi que les autobus sur des autoroutes à l’intérieur du pays. Malgré le relief accidenté, les routes sont bien faites. Le chemin de fer électrique relie les différentes villes aux nombreux ports.
Dans le domaine de la santé, ils sont aussi très avancés. On trouve un docteur spécialisé dans chaque clinique. Beaucoup de médicaments sont aussi fabriqués sur place. Cela facilite l’accès aux soins. Alors, bon nombre de sud-africains ont un accès faciles aux soins. C'est seulement la maladie du siècle, le sida, qui continue d'éliminer de milliers de sud-africains.
Parlant de l’éducation, il m’est arrivé une fois de me poser la question de savoir s’il y a un enfant sud-africain qui ne va pas à l’école. Certainement qu’il peut y en avoir mais cela reste exceptionnel. Le gouvernement ANC de Jacob Zuma multiplie ses efforts pour que tout aille bien. Les élections couplées d’avril prochain pourraient être un signal fort pour tout sud-africain. Le père de l’anti-apartheid qui vient de s’éteindre laisse un grand vide pour ce pays multi-racial. Tous les regards sont tournés vers l’avenir car nul ne sait que ce qui deviendra cette puissance économique et industrielle après que le cordon ombilical se soit rompu avec la disparition de Madiba. Tous ensemble prions pour les cinquante deux millions de Sud-Africains, afin que les erreurs qu’a connu ce pays dans le passé ne reviennent plus jamais et que règnent la paix, la justice et l’égalité.
Puisse la venue de l’enfant Jésus, apporter au monde entier et surtout aux pays africains et à leurs dirigeants la volonté d'œuvrer pour la fraternité, la solidarité, l’humilité et l’unité de leurs peuples.
Bonne fête de Noël et de fin d’année.
Albert KONDEMODRE
Merrivale - South Africa.