L'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°11
"Purifions plutôt nos regards pour voir dans l'engagement de l'autre, le doigt de Dieu au lieu d'accuser par sentiment malsain": rendez-vous avec les amis de Dieu
Textes du jour:
1ère lecture : Jl 1, 13-15 ; 2, 1-2
Évangile : Lc 11, 15-26
« Si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous » (Lc 11, 15-26)
Que de fois n'avons-nous pas diabolisé nos frères et sœurs dans leur engagement chretien, pour des raisons que seule notre conscience appréhende les enjeux ou par sentiment malsain ? Si c'est par le doigt de Dieu qu'ils ont rendu des tels témoignages que nous avons refusé de reconnaître et pour lesquels les avons accusé faussement, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à nous. Jésus s'est fait présent et à de nouveau souffert la haine des hommes dans cette fausse accusation.
Bien-aimés dans le Seigneur, aujourd'hui, nous contemplons avec stupéfaction comment Jésus est accusé de manière ridicule de chasser les démons «par Béelzéboul, le chef des démons». Il est difficile d'imaginer un plus grand bien, celui d'éloigner les âmes du démon, l'instigateur du mal, et d'entendre en même temps une accusation encore plus grave comme celle-là. Nous pensons ici à ces nombreuses personnes qui aujourd'hui encore à travers le monde, qui sont accusées faussement pour le bien qu'elles font au nom de leur foi, tous ceux qui souffrent pour le bien qu'ils font mais que les ennemis du Christ utilisent contre eux. Nous appelons ennemis du Christ ici, tout celui où toute celle qui refuse de reconnaître Le mérites ou les qualités des autres et qui les accuse faussement. Ne les craignons pas. Car comme il est écrit, l'accusateur de nos frères sera de nouveau rejeté.
Revenons sur l'évangile de ce vendredi 08 octobre 2021. Nous réalisons que c'est vraiment une accusation gratuite, qui laisse entrevoir un grand aveuglement et une grande jalousie de la part des accusateurs du Seigneur. Aujourd'hui encore, même sans nous rendre compte, nous coupons à la racine les droits des autres à être différents et à avoir leurs propres opinions parfois contraires et opposé a nôtre. Hum ! Pose-toi la question de savoir à qui tu ressemble lorsque tu te comportes ainsi ? Erreur ! Voilà pourquoi dans la première lecture, le prophète Joël nous invite à faire pénitence, car dit-il, "la maison de votre Dieu
ne reçoit plus ni offrandes ni libations" sinon, des crimes odieux même par les serviteurs de l'autel.
Oui chers frères et sœurs, celui qui vit enfermé dans un dogme politique, culturel ou idéologique, méprise facilement celui qui est différent de lui, en discréditant ses projets et en niant sa compétence et même son honnêteté. Alors, son adversaire en politique ou en idéologie devient un ennemi personnel. La confrontation dégénère en insultes et agressivité. Le climat d'intolérance et d'exclusion mutuelle violente peut, alors, nous conduire à la tentation d'éliminer d'une manière ou d'une autre celui qui représente pour nous un ennemi.
Dans ce climat il est facile de justifier n'importe quel attentat contre la personne humaine y compris l'assassinat, si celui qui meurt n'est pas un des nôtres. Combien de personnes souffrent de nos jours dans des milieux d'intolérance et refus d'autrui comme celui qui existe souvent dans nos institutions publiques, sur nos lieux de travail, dans les assemblées et confrontations politiques!
Nous devons tous travailler pour créer des conditions et un climat de tolérance, respect d'autrui et confrontation franche où il est possible de trouver un terrain d'entente et de dialogue. Et nous chrétiens loin d'endurcir et sacraliser faussement nos opinions en manipulant le Seigneur et en l'identifiant à nos propres positions, nous devons suivre ce Jésus qui,
quand ses disciples voulaient empêcher que d'autres, à part eux, expulsent les démons en son nom, les corrige en leur disant: «Ne les en empêchez pas, car celui qui n'est pas contre vous est pour vous».
Oui chers frères et sœurs en Christ, l'heure est grave. mettons un vêtement de deuil, et pleurons sur nos crimes ! Voici venir le jour du Seigneur, il est tout proche, dit le prophète Joël. Jour de ténèbres et d’obscurité,
jour de nuages et de sombres nuées. Hâtons-nous car le jour du Seigneur est proche.
Le Seigneur soit avec vous !
Père KIYE M Vincent, Missionnaire d'Afrique
Paroisse de Nioro du Sahel
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« Vous avez dit Justice et paix. N’est-ce pas purifier l’extérieur de la coupe ? Approche analytique de la réalité en face.» Un article du Père KIYE M. Vincent dans le cadre de l’hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel n°12 du mardi 12 octobre 2021 : Rendez-vous avec les amis de Dieu.
Textes du jour :
1ère Lecture : Rm 1, 16–25
Évangile : Luc 11, 37–41
« Vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais votre intérieur à vous n’est que soif d’argent et méchanceté ! Insensés ! » (Lc 11,39)
Oh Seigneur ! De qui parlez-vous ? De ceux-là ou bien de nous tous ? Car tout ce qu’on peut connaître de Dieu, nous l’avons sous les yeux : Dieu nous l’a montré. Seigneur, vos paroles percent le cœur comme une épée. Qu’elles nous donnent d’en prendre conscience et de nous convertir réellement sans nous en prendre au prophète de la vérité.
Frères et sœurs en Christ, de qui se moque-t-on lorsque l’on se met à laver l’extérieur de la coupe pendant que l’intérieur de celle-ci reste sale? Comment peut-on interpréter ce texte au quotidien ? Osons dire haut ce que beaucoup murmurent. Qui sont ces pharisiens aujourd’hui ? N’est-ce pas chacun de nous qui nous disons chrétiens, prêtres, religieux et religieuses ? Nous qui sommes visiblement reconnus comme des familiers des écritures saintes, des hommes des prières mais qui parfois faisons de notre position sociale, une arme efficace pour éliminer l’autre, celui que nous n’aimons pas assez ; nous qui faisons de nos constitutions et lois, mieux de nos règlements une sorte de muraille pour cacher nos sentiments machiavéliques d’injustice et de haine multiforme. Notre identité de chrétien, de religieux ou religieuse, de prêtre est devenue pour ainsi dire, l’extérieur de la coupe qui bien visible à tous, cachant nos sentiments les plus noirs qu’on ne peut attendre d’un chrétien et ces sentiments sont ainsi cette rouille qui détruit progressivement notre âme. Et pourtant, dit Saint Paul, «Tout ce qu’on peut connaître de Dieu, nous l’avons sous les yeux : Dieu nous l’a montré. » (Rm 1, 19) Réveillons-nous.
Bien-aimés dans le Seigneur, si ce douzième numéro de notre hebdomadaire semble avoir un ton fort, disons-le, il est surtout le sentiment de révolte contre des injustices que nous rencontrons dans le monde religieux. Oui, nous sommes tous humains, nous pouvons tous commettre des erreurs. Ce qui est normal ! Cependant, préméditer ou planifier un comportement machiavélique qui détruit ou élimine l’autre ne relève pas d’une erreur mais d’un crime. Et cela nous révolte. Et comme le dit Saint Paul, « je n’ai pas honte de l’Évangile. C’est une force de Dieu, et c’est le salut pour tous ceux qui croient (…) L’Évangile révèle comment Dieu nous fait “justes”, à partir de la foi, et pour une vie de foi, comme il est dit dans l’Écriture : Il vivra, celui dont la justice vient de la foi. » (Rm 1, 16-17) N’avons-nous pas honte ni peur du jugement dernier lorsque nous nous établissons dans des comportements indignes de notre foi et les légalisons au nom de certaines idéologies machiavéliques ? Nous n’avons pas d’excuse, poursuit Saint Paul. Parce que nous connaissons Dieu mais ne lui rendons ni l’honneur, ni l’action de grâces dus à Dieu par notre comportement. Au contraire, dit-il, nous nous perdons dans nos discussions, et notre conscience aveugle est devenue ténèbres. Pour Saint Paul, tous ceux qui cautionnent des telles injustices en évoquant toutes les raisons possibles sont des fous qui passent pour sages ; ils ont même remplacé le Dieu de la Gloire, le Dieu qui ne passera pas, par des images de tout ce qui passe, des images d’hommes, d’oiseaux, de bêtes ou de serpents, d’une justice par la loi et non par la foi, ajoutons-le. « Oui, ils ont préféré le mensonge à la vérité de Dieu, ils ont préféré servir et adorer la créature plutôt que le Créateur, lui qui est béni pour tous les siècles : Amen ! » Ils ont préféré servir et adorer la créature que sont des principes établis par des hommes limités par leurs sentiments de haine, d’antipathie, de xénophobie, de tribalisme, de rivalité, de jalousie et de complexe plutôt que de servir le Créateur de justice par la foi, lui qui est la vérité et l’amour sans parti pris ni favoritisme. L’injustice n’a jamais eu le dernier mot. Dieu finit par la transformer en très grand bien : la vie éternelle pour les innocents.
Demandons la grâce de l’intelligence des Ecritures mais surtout celle de la sagesse que désira Salomon lorsqu’il dit : « J’ai prié, et l’intelligence m’a été donnée ; j’ai supplié, et l’esprit de sagesse est venu à moi. Je l’ai préférée aux sceptres et aux trônes, et j’ai tenu la richesse pour rien à côté d’elle. J’ai vu qu’elle valait plus que les pierres précieuses » (Sg 7, 7-9). Notre position sociale n’est rien sans la sagesse que Dieu communique à ceux qui la désirent.Le Seigneur soit avec vous !
Père KIYE Mizumi Vincent, MafrAumônier paroissial des jeunesParoisse de Nioro du Sahel, diocèse de KayesE-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. : (+223) 72 65 74 82