ÉDITO
Geste pénitentiel, geste d’espérance
Les évêques de France sont réunis cette semaine à Lourdes pour leur assemblée d’automne. Ils travaillent notamment sur les suites à donner au rapport de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase). Au programme de leur rencontre est prévu samedi matin un geste pénitentiel et un temps de prière sur le parvis de la basilique Notre-Dame-du-Rosaire. Un geste public donc, auquel les fidèles sont invités à s’associer.
Mais quel sens donner à un tel geste ? Le rapport Sauvé a eu pour mission d’objectiver ce qu’il s’est passé dans l’Église. Pour cela il a donné la parole aux victimes pour en faire des témoins. Mais il faut encore aller plus loin que les faits établis et documentés. Il s'agit de placer cette histoire douloureuse sous le regard de Dieu pour lui demander de nous éclairer sur ce qui a été raté et pourquoi, sur ce qu’il convient de faire pour réparer ce qui peut l’être, d’implorer son pardon pour avoir laissé trop longtemps les intérêts ecclésiaux l’emporter sur la protection des plus vulnérables, et sur l’écoute et les soins des victimes.
Cette histoire marquée par les violences, les silences, les aveuglements, les petits arrangements, les omissions, les manques de compassion, est celle de l’Église. C’est donc la nôtre, la mienne. Le geste pénitentiel est une invitation à se reconnaître solidaires de cette histoire et des victimes, indépendamment de notre culpabilité personnelle. Se confronter à un passé qui nous dépasse est un passage obligé pour accueillir l’avenir que Dieu veut pour son Église. En cela, le geste pénitentiel qui sera posé à Lourdes est un geste d’espérance.
Samedi, je m’y associerai.
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