Chère Père Pierre Bene,
 
ici aussi une version Francaise (je vous ai déjá evoyé une version Anglaise il y a quelques jours). du programme provisioire de la cérémonie de la remise du prix 'la trompette de Jéricho' des mouvements Autrichiens de la réforme de l'èglise ( Nous sommes Église, Initiative des Laícs, Initiative des curés, prêtres sans office).
 
Comme je vous avais dit, je voulais obtenir le prix pour Theo van Asten, mais le jury a décidé de le donner à moi et j'ai l'accepté en representant tous les PB qui en 1971 ont pris la décision de quitter le Mozambique en protest.
 
Je sais bien, que c'est presque impossible de faire un voyage spécial pour assister le 7 d'Octobre à öa remise du prix, mais au moins je vous pries de disséminer le plus possible la nouvelle par tous les canaux et moyens que vous connaissez le mieux.
J'espère que le voyage du Pape au Canada repose fortement la question sur le rôle de l'église dans la colonisation et nous devons encourager le plus possible à faire face à notre histoire. Un grand merci pour tout votre travail important.
 
Fraternellement
 
Josef Pampalk
+43 - 650 937 0427
 
1120 Vienne
 
Eglseegasse 10A
 
 
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"Le prix la Trompette de Jéricho '22 "
Josef Pampalk: Un mot de remerciement et de signification

(1) Merci beaucoup à vous tous !  Merci à tous ceux qui m'ont nommé et soutenu et qui nous décernent aujourd'hui le prix de ‘la Trompette de Jéricho 2022.’

J'accepte ce prix d'honneur en représentation du défunt supérieur général Theo Van Asten et de tous les missionnaires Pères Blancs qui, en 1971, ont protesté ensemble contre la curie Romaine et la hiérarchie coloniale au Mozambique ; bref, pour les nombreux anonymes qui, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'Église, font preuve de courage pour marcher débout, hier comme aujourd'hui.

Cette remise de prix peut vous donner, à vous-mêmes les mouvements réformateurs, de nouvelles perspectives et une nouvelle dynamique. L'époque exige aujourd'hui des initiatives courageuses de votre part - comme à l'époque, et même de manière encore plus urgente - de l'optimisme et de l'engagement personnels ainsi qu'une meilleure interconnexion entre vous.

(2) Parce que nous étions tellement emportés par l'élan du Concile, il y a exactement 60 ans, je rappelle tout d'abord quelques personnes dont l'engagement a permis à l'Église de se remettre de la tête sur les pied :

La Constitution sur l'Église, préparée par la Curie a été centrée sur la hiérarchie et a été rejetée lors de la première session et remaniée jusqu'en 1964 de telle sorte qu'avant le chapitre sur la hiérarchie, il y a désormais clairement le chapitre sur le peuple entier de Dieu et la participation commune de tous les baptisés.

Non seulement les documents, mais aussi le règlement intérieur et la composition des commissions, tous préparés par la Curie dans son esprit, ont fait l'objet d'un bras de fer entre les forces anti-modernistes et centralistes et les forces ouvertes :

Dès la séance d'ouverture, le cardinal Liénart de Lille demanda la parole à la présidence, lorsque Tisserant la refusa, Liénart prit la responsabilité de prendre le micro et demanda de reporter l'élection préparée, de donner aux évêques la chance de se connaître et de faire leurs propres propositions d'élection.

Le cardinal Frings de Cologne a renversé tout le règlement dans son discours. Le cardinal Alfrink d'Utrecht, en tant que membre de la présidence, a fait couper le micro à Ottaviani, chef de la Congrégation pour la doctrine de la foi, lorsque celui-ci a poursuivi sans fin son opposition ...

Ces quelques exemples expriment la tension entre l'autonomie et la collégialité des évêques locaux face aux directives absolutistes dépassées de la Curie, ainsi que l'importance historique d'une résistance mûrement réfléchie et responsable.

(3) Le Mozambique était alors un tel réseau de résistants ! Cette tension était plus forte dans les colonies portugaises, car les raisons d'état et les contre-affaires diplomatiques portaient gravement atteinte aux droits de l'homme et à la liberté de la mission. Celle-ci ne dépendait pas de la Propaganda Fidei, mais de la Secrétairerie d'État au Vatican.

Au cours des 500 ans de droit de patronage, les papes avaient revendiqué le droit, en tant que soi-disant représentants de Dieu, de remettre aux rois du Portugal et d'Espagne des pays entiers à coloniser et à missionner par la force, subordonnant ainsi l'Église à des intérêts impériaux.

Selon les mots du professeur Wolfgang Treitler, "la christologie des premiers conciles a ainsi eu un effet direct, par lequel Jésus de Nazareth avait changé de camp - au lieu d'être du côté des opprimés, il est depuis lors officiellement aux côtés des oppresseurs...".

Le professeur Eric Morier-Genoud a nommé tout à l'heure l'arrière-plan des conflits et les fronts figés mentalement et institutionnellement, ainsi que quelques personnalités hors du commun qui ont osé appeler les contradictions ecclésiales par leur nom et en ont payé le prix, calomniées comme terroristes et taboues jusqu'à aujourd'hui.

Il ne s'agissait pas d'une simple initiative de prêtres ou de laïcs, mais d'une initiative générale. Je ne cite pas de noms, je suggère seulement combien les défis sont actuels et combien les anonymes dignes du prix sont innombrables.

(4) La souffrance du peuple ainsi que le changement de conscience à la base étaient grands mais ignorés par l'Occident. En 1964, la guerre d'indépendance a commencé. J'ai vu des évêques agir comme des agents de la police secrète, qualifier les massacres portugais de mensonges de missionnaires étrangers et répéter le lavage de cerveau colonial. J'ai aussi vu ceux qui ouvraient leurs yeux et leur cœur à l'injustice et à leur part de responsabilité, qui changeaient totalement et se rangeaient du côté du peuple.

Dans les années qui ont suivi le Concile, nous avons lancé de belles initiatives de réforme pastorale - mais cela ne suffisait pas ! Les signes des temps exigeaient une Église plus prophétique !

(5) La compréhension et le soutien de la direction de l'ordre étaient surprenants :

La qualité du leadership du supérieur général Theo van Asten s'est révélée : au lieu d'exiger l'obéissance aux autorités ecclésiastiques et séculières, il les a défiées.  Il écoutait systématiquement le cri du peuple comme celui des missionnaires et était constamment en dialogue avec les autres supérieurs généraux, en particulier avec Pedro Arrupe SJ.

Mais comme le Vatican s'entêtait à ne rien vouloir changer, il a lancé un ultimatum au secrétaire d'État. En mai 1971, il y eut la protestation commune et publique des tous les Pères Blancs, soutenue par le peuple et suivie de notre expulsion immédiate du pays.

                              
(6) Comme l'Eglise s'était rangée du mauvais côté, la contre-attaque a eu lieu en 1975 avec l'indépendance du Mozambique. Il aurait été urgent de voir la détresse des gens et de s'engager maintenant activement dans la construction du pays au-delà des vieilles clôtures de l'Église. Les évêques colonialistes ont certes fui le pays, mais l'héritage et l'image d'une Église réactionnaire, qui n'avait pas encore voulu affronter son histoire, sont restés.

De son côté, la révolution a réagi de manière excessive et a commis de graves erreurs, et comme les politiciens ne sont pas non plus prêts à affronter leur propre histoire, mais s'enrichissent par la privatisation des biens publics et la corruption, le peuple du nord du Mozambique subit aujourd'hui une nouvelle guerre civile !

(7) 50 ans après la première protestation mondiale de tout un ordre missionnaire, le silence est toujours gêné. Les évêques et l'université catholique du Mozambique se sont tus en 2021, y compris Rome (!).

Le professeur Eric Morier-Genou de Belfast nous a aidés à organiser un webinaire à ce sujet à Maputo. Et les mouvements Autrichiens de réforme de l'Église nous décernent  cette année leur prix „la trompette de Jerichó“. C’est un beau début de prise en compte de notre propre histoire, qui ne peut plus être reportée !

Je vous en remercie au nom de tous. Je vous félicite et vous souhaite le courage de saisir la 'chance épochale' d'une initiative synodale mondiale!

L'histoire ne s'arrête pas, elle est en marche, vous en êtes une partie active.

Oui, vous êtes les actrices et les acteurs de l'avenir !                   

 

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Remise du prix ‚La Trompette de Jericho 22‘

         Heure : Ve 7 oct. 2022 
  17:00 Arrivée des participants et accueil; 18:00  début;

Lieu : Vivaldi salle des fêtes de la maison ÖJAB
  1010 Vienne, Johannesgasse 8


Programme provisoire ( Modération : Margit Hauft / Peter Pawlowsky )

          - Ewald Benes
Pourquoi ce prix a été créé

         - Rudolf Mayerhofer-Sebera
Motifs de cette nomination faite

         - Margit Hauft
Signification que le jury donne à sa décision

         - Prof Paul Zulehner, Vienne :
Participation, communion et mission 2023 - Synode mondial, une chance épochale d'apprendre des erreurs et d'oser des réformes dans le cadre du système et au-delà.

         - Prof Eric Morier-Genoud, Belfast :
Laudatio : "la protestation et le départ des missionnaires Pères Blancs du Mozambique en 1971 était une première dans le monde catholique, qui a provoqué des ondes de choc dans l'Église".

         - N. N. Solo de trompette de l'Ouverture Leonore  III de Beethoven

         - Remise du trophée du prix (Martha Heizer, WSK) et du certificat (Ewald Benes LI) Félicitations de Helmut Schüller PI, Herbert Bartl PoA et de tous les participants au podium.

         - Josef Pampalk :
Remerciements et message du lauréat : Jésus de Nazareth a-t-il changé de camp ?
Rome fait-elle face à son rôle dans l’histoire de la colonisation ?

         - Agape : Herbert Bartl et son équipe ;
dans la mesure où les règles de la Corona en vigueur au moment  le permettent.