Les préjugés sur les autres nous empêchent d'un comportement chrétien à leur égard (Une réflexion du Père Vincent KIYE, Mafr dans le cadre de l'hebdomadaire de la paroisse de Nioro du Sahel)
Textes du jour :
1ère lecture : 1 Jn 3, 11-21
Evangile : Jn 1, 43-51
« Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »— Jn 1, 43-51
Que peut-on retenir de cet échange entre Nathanaël et Jésus qui aboutit par cette affirmation audacieuse de Jésus sur sa gloire à venir ?
La pointe de l'épisode est intéressante. Elle nous invite à évangéliser notre regard et nos pensées sur les autres en vue d'un comportement chrétien. C'est là être humain. Autrement, nous commettons des graves injustices envers des peuples tout entier sans trop le savoir. André rapporte un fait avéré à Nathanaël qui non seulement ne croit pas, mais aggrave encore son incrédulité en l'étendant à tout un peuple: « De Nazareth
peut-il sortir quelque chose de bon ? »
Quel dénigrement envers tout un peuple ! Quel déterminisme !
Croyez-vous que Dieu puisse être injuste jusqu'à ce point, condamnant d'un coup tout un peuple qu'il a créé par amour?
Voilà le péché des préjugés dont plusieurs d'entre nous souffrent encore aujourd'hui. Peu importe nos préjugés sur les autres, la gloire que Dieu a prévu pour ses élus, personne ne peut l'empêcher de se manifester.
Le préjugé dans les rapports humains est une expression du manque d'amour qui nous rapproche de l'attitude de Caïn. Voilà pourquoi dans la première lecture, Saint Jean nous invite à l'amour mutuel qui se moque des préjugés lorsqu'il dit : "aimons-nous les uns les autres. Ne soyons pas comme Caïn : il appartenait au Mauvais et il égorgea son frère."
Oui bien-aimés dans le Seigneur, la liturgie de ce premier jeudi de l'année 2023 nous donne d'entrer réellement dans une nouvelle vision des choses, à repartir sur les nouvelles bases en mettant en _épochè_ toutes les mauvaises idées sur les autres nations ou peuple, nous empêchant par ce fait à leur faire du bien. Transcender ces préjugés c'est accepter de mourir en quittant ce vieil homme des préjugés pour un comportement humain envers les autres, parce que nous les aimons. Soyons humains.
Le Seigneur soit avec vous !
Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'Afrique
Paroisse de Nioro du Sahel
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Pour celui où celle qui a vécu dans le bien et en harmonie avec Dieu, la nature et le prochain, la mort est une entrée dans la vie et la vie éternelle.( Exhortation du Père Vincent KIYE à l'occasion de la messe d'action de grâce de sa maman Agnès KITUKU Mikany décédée le 24 déc 2022)« Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore venue. » (Jn 2, 1-11)Oh! Comme il était dur envers sa mère ! On aurait cru qu'il était insolent envers sa mère. Mais loin de là ! L'intention de Jésus n'est pas d'humilier sa mère ni de la déconsidérer. Le souci de Jésus dans cet extrait était de lui rappeler qu'il faut toujours chercher la volonté de Dieu en tout, laquelle volonté qu'il identifie ici à son heure. Et lorsque l'homme recherche cette volonté de Dieu dans sa vie, il trouve des réponses aux énigmes de la vie. L'eau se charge en vin et les gens retrouvent le sourire. Ce que Marie a vite compris, surtout l'exigence de la mission du Christ pour le genre humain : celle de sauver le genre humain et de donner la vie en abondance. Pour cette raison, il ne peut pas ne pas donner satisfaction aux convives de noces, il ne peut pas les laisser sombrer dans la tristesse. Consciente de cela, Marie s'en va dire aux serviteurs: "Faites tout ce qu'il vous dira."Quand la complicité entre la mère et le fils est au bon fixe, on retrouve le vin, synonyme de la joie. On retrouve la vie. Mais quand on ne fait pas confiance au fils, voyant en lui, un homme dur et on refuse de l'écouter, on périt. Le miracle ne s'accomplit pas. On meurt de soif, on meurt de faim, on meurt de maladie. Alléluia !Bien-aimés dans le Seigneur, Marie savait qu'en Jésus, Dieu s'est fait homme pour sauver l'humanité de la dégradation universelle, pour nous montrer le chemin de la vie. Il agissait toujours dans le sens de la volonté de Dieu son père. Comme le dira le Pape Benoît XVI, "Jésus est descendu du ciel pour nous apprendre l'art de vivre". Pour ce faire, il fallait l'écouter et faire ce qu'il nous dit pour vivre. Voilà pourquoi Marie l'écoutait et recourait à lui avec confiance. Et nous, que faisons-nous aujourd'hui ? Écoutons-nous le Fils présent au milieu de nous, à travers sa parole et ses ministres ou bien nous nous obstinons? Si nous voulons avoir le vin qui manque dans notre vie, écoutons ce que nous dit le Fils, le prêtre par excellence. Sinon nous périrons. Et Jésus nous parle aujourd'hui à travers plusieurs médiations dont nos frères et sœurs. Les écoutons-nous ?Nous voici réunis aujourd'hui pour rendre grâce à Dieu pour le témoignage de vie chrétienne et humaine de maman Agnès KITUKU Mikany qui nous a quittés le 24 déc 2022. Que puis-je vous dire à cette circonstance, sinon, nous inviter à réfléchir sur un dilemme simple qui pour moi, vaut plus qu'une exhortation théologique à pareille circonstance.La mort reste certes, une fatalité. OUI, toute âme goûtera à la mort. Et le psalmiste renchérit en disant, "aussi cher qu'il puisse payer, toute vie doit finir." Mais comment cette vie finira-t-elle?Quel sort le destin réservera-t-il à mon âme au soir de ma vie?Méditant sur le témoignage de vie de maman Agnès tout le temps qu'elle avait le pouvoir de guider la barque par elle-même, j'ai eu la certitude que j'ai partagée avec plus d'un, dans le mot de remerciement posté sur le réseau sociaux après le jour de son inhumation, que quittant cette terre des hommes le 24 déc, au moment où Jésus naissait sur terre, Y'Agnès elle, naissait au ciel. Applaudissez pour vous-mêmes en raison de cette foi qui nous anime. Heureuse celle qui a cru.Oui, Y'Agnès était une femme de foi, au regard de ce que nous retenons d'elle ; hormis ce dont on ne peut parler. C'est le domaine de Dieu seul. S'y référant, voici deux choses à retenir pour nous qui sommes restés encore sur cette terre :Pendant notre séjour ici sur terre, si nous vivons dans le bien, c'est -a-dire en relation équilibrée avec Dieu, avec le prochain et avec la nature, cherchant la paix et l'unité entre les hommes, bref, portant sans cesse en nous, le souci du renouveau de l'humanité, le jour où notre pèlerinage sur terre prendra fin, nous retournerons au Père Céleste et nous entrerons dans la vie. Nous ne mourrons pas. Ceux qui intègrent les valeurs du Royaume des cieux dans le quotidien de leur vie, ne meurent pas. Ils entrent dans la vie.Par contre, si nous passons notre vie sur cette terre qui n'est pas notre patrie définitive mais l'empire des violents, des menteurs hors-norme, si nous y passons notre vie dans une indiscipline intolérable, sans pudeur et sans tenir compte des autres avec qui nous partageons certaines croyances, si nous passons notre vie sur cette terre dans le vol, le viol, la division, dans la recherche effrénée des plaisirs désordonnés, dans des rivalités, des jalousies les plus ridicules, bref dans des contre témoignages que la duperie du monde ironise en nous les présentant comme des valeurs d'une inventivité pressente, nous mourrons malheureux au soir de notre vie et le doute sur le sort de notre âme attristera les coeurs de nos proches.Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende.Le Seigneur soit avec vous !Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d'AfriqueParoisse de Nioro du SahelE-mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. 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