L’enquête sur l’enlèvement d’Olivier Dubois au Mali confiée à des juges antiterroristes français

Le journaliste français a été enlevé il y a maintenant 21 mois dans le nord du Mali et l’avocat de sa famille s’est félicité de l’ouverture de cette information judiciaire.

Par Jeune Afrique
Mis à jour le 10 janvier 2023 à 15:18
 
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Projection du portrait d’Olivier Dubois lors d’une manifestation de soutien organisée par Reporters sans frontières (RSF), le 3 juillet 2022 à Paris, sur le Panthéon. © Amaury Blin / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP.

 

Les investigations sur l’enlèvement du journaliste français Olivier Dubois, correspondant de LibérationJeune Afrique et Le Point au Mali, ont été confiées à des juges d’instruction du pôle antiterroriste du tribunal de Paris, a-t-on appris le 10 janvier de source judiciaire. Le journaliste indépendant de 48 ans, qui vit et travaille au Mali depuis 2015, avait lui-même annoncé son rapt dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), lié à Al-Qaïda.

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Le Parquet antiterroriste français (PNAT) avait ouvert une enquête préliminaire pour « enlèvement en bande organisée » et « en relation avec une entreprise terroriste ». L’information judiciaire confiée à des juges d’instruction du pôle antiterroriste a, elle, été ouverte le 3 octobre dernier, précise le même source judiciaire.

Une deuxième vidéo après un an de silence

L’avocat de la famille d’Olivier Dubois, Me Laurent Bayon, s’est félicité « de l’ouverture de l’information judiciaire qui permet d’accéder aux investigations conduites par le PNAT » lors de l’enquête préliminaire. Dans le dossier figure également la procédure de la justice malienne, a-t-il précisé.

Après quasiment un an de silence, une deuxième vidéo d’Olivier Dubois avait été diffusée le 13 mars dernier sur les réseaux sociaux, sans indication sur la date à laquelle les images avaient été tournées.

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Dans la vidéo, l’otage, qui semblait en bonne santé, s’était adressé à sa famille et au gouvernement français, auquel il demandait de « continuer à faire son possible » pour sa libération. Le journaliste mentionnait également les messages de ses proches, qualifiés de « bouffée d’air frais », qu’il recevait via Radio France Internationale (RFI). Mais la junte malienne d’Assimi Goïta a suspendu le 17 mars la diffusion de RFI et de la chaîne de télévision France 24 dans un contexte de tensions avec la France.

Le seul otage français dans le monde

« Depuis les otages au Liban, dans les années 1980, il y a plus de trente ans, aucun journaliste n’a été retenu en captivité aussi longtemps », avaient rappelé quarante rédacteurs en chef de médias francophones dans une tribune publiée par le quotidien Libération en octobre, soit dix-huit mois après l’enlèvement d’Olivier Dubois.

La famille de ce dernier a lancé en 2022 une pétition en ligne pour demander sa libération et réalisé une vidéo pour le premier anniversaire de son enlèvement afin de sensibiliser le public. Les autorités françaises assurent régulièrement rester mobilisées pour mettre fin à sa captivité.

Olivier Dubois est le seul otage français recensé non retenu par un État dans le monde depuis la libération, en octobre 2020, de Sophie Pétronin, également enlevée au Mali.

(avec AFP)