SAP
Le Père Serge St Arneault

 

 

 

 

 

Serge St-Arneault

L’esprit de créativité persiste

Du Malawi, je suis arrivé en Zambie en 2012 et, au mois de juin, j’ai repris la tâche de secrétaire provincial assumée jusqu’alors par Georges Lauzon. Venir dans la capitale de la Zambie après dix années de mission au Congo, et autant d’années au Malawi, s’est révélé pour moi un changement heureux et bénéfique. Je me rappelle encore mes premières années missionnaires au Congo. Ce fut pour moi l’expérience de la plus grande proximité jamais vécue avec une population. Aujourd’hui, ce genre de rencontre n’est plus réalisable dans mon service. De même que l’étude de la langue, des coutumes et les visites dans les communautés chrétiennes villageoises demandaient alors un effort et un engagement, je sens que ce même esprit de créativité est à l’œuvre aussi maintenant.

Je suis heureux d’être à Lusaka et j’apprécie mon travail de secrétaire provincial. La vie en milieu rural que j’ai beaucoup aimée n’est plus une réalité pour moi. Mais l’esprit de créativité demeure. Il s’exprime différemment. Cela peut paraître curieux, mais j’aime écrire les rapports des réunions. La manière d’assembler les mots peut être comparée à une œuvre d’art. Parfois, je sens le stress causé par les délais. Je le ressens aussi quand d’autres tâches, ou des demandes imprévues, m’arrivent. Il m’est impossible de prévoir un quelconque ordre du jour ; des confrères frappent à la porte du bureau pour une aide en vue d’obtenir un permis de travail, pour aller à l’hôpital, pour conduire quelqu’un à l’aéroport ou pour aller l’y chercher, etc.

De plus, je suis aussi le Supérieur de la communauté de Woodlands qui a sa propre démarche. En bref, mes activités sont multiples, mais je ne peux pas me plaindre. Autant que possible, j’essaie de trouver le temps pour faire un minimum d’entretien dans la maison en fin de semaine.
Woodlands accueille tous les confrères et leur offre divers services. Je profite d’être dans cette communauté accueillante pour les rencontrer, prendre des photos, actualiser des renseignements de leur dossier et, parfois, réaliser un entretien pour le blog de la SAP. De fait, en plus de l’Echo magazine Motomoto, le blog est devenu un moyen très utile du secrétariat provincial pour diffuser l’information dans les quatre secteurs de la Province. Le blog répond à une demande importante et il aide les confrères de la SAP à mieux se connaître les uns les autres, même si la connexion internet est faible en général.

La méga Province du sud, telle qu’elle se présente aujourd’hui, est née, il y a quelques années, de la SAP précédente (Malawi, Mozambique et Afrique du Sud) et de la Zambie. Nous sommes encore en train d’apprendre comment aller de l’avant en tant que Province intégrée et unifiée, en sachant que chaque secteur a sa propre histoire, son identité et ses projets. Heureusement, je peux témoigner que beaucoup s’est déjà réalisé en termes de soutien mutuel entre les secteurs, et ma fonction me permet d’y collaborer.

Mon année sabbatique, en 2000, m’a aidé à découvrir la créativité, cette partie cachée de moi-même. J’ai beaucoup écrit, même des poèmes, pendant les sessions suivies à Rome et ensuite à Jérusalem. J’ai aussi été inspiré par le Père Claude Boucher, Directeur du Centre Kungoni d’Art et de Culture, à Mua. Il a consacré sa vie à étudier les cultures locales et à en exprimer les éléments de manière artistique.

Quand j’étais en paroisse, je n’avais pas perçu aussi clairement que maintenant combien le ministère de service à l’intérieur de la Société est important pour tous les missionnaires en vue de la réalisation de leur mission. Aujourd’hui, tout en étant dans un bureau, je reste très proche des confrères qui travaillent dans le ministère paroissial ou dans des Centres. Je découvre une nouvelle dimension de proximité, essentiellement spirituelle. C’est probablement ce que nous appelons notre “esprit de famille Pères Blancs”, tel que nous l’avons hérité de nos prédécesseurs.

Je suis reconnaissant aux confrères qui m’ont demandé de devenir le secrétaire provincial de la SAP. J’espère que mon travail répond à leurs désirs et à leurs attentes. Je suis impressionné par la manière de “ramer” de chacun de nous. Cela fait avancer le bateau de la SAP dans la bonne direction, malgré les vents contraires ou les vagues. Puisse le Seigneur nous aider à développer notre esprit de créativité pour le bien de notre commune mission ! Amen !

Serge St Arneault