En Côte d’Ivoire, Pulchérie Gbalet libérée sous condition

Incarcérée durant plus de cinq mois, la présidente de l’organisation Alternative citoyenne ivoirienne a notamment interdiction de s’exprimer publiquement.

Mis à jour le 7 février 2023 à 11:38
 
 
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Pulcherie Gbalet. © Facebook Pulcherie Gbalet

 

Elle est de nouveau libre. Le 6 février, à Abidjan, Pulchérie Gbalet a été entendue par un juge d’instruction qui lui a signifié sa remise en liberté sous conditions. Parmi elles, la confiscation de son passeport, l’obligation de se présenter régulièrement dans un commissariat pour vérifier qu’elle n’a pas quitté le territoire ivoirien, ou encore celle d’observer un devoir de réserve (qui consiste à ne pas s’exprimer publiquement comme elle en a l’habitude).

Interpellée à son retour du Mali

La présidente de l’organisation Alternative citoyenne ivoirienne était incarcérée à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) depuis le 22 août. Elle avait été interpellée à l’aéroport d’Abidjan le 3 août alors qu’elle revenait de Bamako.

Pulchérie Gbalet s’était rendue au Mali dans le cadre d’une invitation de la société civile malienne. Elle avait alors expliqué avoir « profité de ce séjour pour en savoir plus sur l’affaire des 49 soldats » ivoiriens détenus dans le pays. »

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Accusée d’ »entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire », la militante était notamment soupçonnée d’avoir rencontré des proches des 49 soldats ivoiriens.

Une libération saluée par Blé Goudé

Le communiqué du procureur de la République, Richard Adou, publié le 26 août, mentionnait également des poursuites pour « manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public », et « diffusion de nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population ».

L’ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé, s’est félicité de la libération de l’activiste, en partageant le communiqué de son parti, le Cojep, sur sa page Facebook. « Le Cojep se réjouit de cette libération qui participe, à n’en point douter, à la décrispation du climat sociopolitique ».

Opposition à Ouattara

Cette affaire n’est pas le premier passage devant la justice pour la militante, devenue une figure de l’opposition à Alassane Ouattara depuis 2016.

Après s’être insurgée contre la nouvelle Constitution du pays, elle s’est imposée comme l’une des détractrices du chef de l’État et s’était opposée à son troisième mandat, en 2020.

Incarcérée entre août 2020 et avril 2021 pour avoir appelé à manifester pacifiquement contre ce nouveau mandat de Ouattara, Pulchérie Gbalet avait passé huit mois à la Maca. Une affaire dont elle n’est pas totalement débarrassée puisqu’elle comparaîtra, le 23 février, devant la cour de cassation pour solder – ou non – ce dossier.