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Le carême, temps de combat contre les légèretés pour la vie en Dieu
0.      Mise en place
Bien-aimés dans le Seigneur, depuis un certain temps, nous avons pris l’engagement de vous fournir un exposé sur les différents temps forts que nous vivons dans l’Eglise. Après vous avoir exposé sur la problématique des temps ordinaires, nous voici avec un nouvel opus cette fois-ci, sur le temps de Carême que nous commençons déjà demain mercredi 22 février, avec l’imposition des cendres. Vous êtes certes nombreux à vouloir nous lire sur cette problématique du Carême, temps de jeûne, de prières et de partages. Trois concepts qui expriment clairement cette problématique. Mais de quoi s’agit-il réellement ?
En effet, le carême est la période de quarante jours qui précède la Pâques, fête principale de la religion chrétienne lors de laquelle est célébrée la mort et la résurrection de Jésus-Christ. Dérivant du mot latin quadragesima qui signifie « quarantième » et institué au IVe siècle, il couvre en fait une période de quarante-six jours puisque les dimanches ne sont pas comptés. Mais quelle est la symbolique du chiffre quarante ?
 
1.      De la symbolique du chiffre quarante
Quarante est le nombre le plus utilisé dans la Bible, c’est le nombre de la foi : c’est le temps de l’épreuve, le temps qu’il faut pour approcher Dieu, se convertir et faire appel à sa miséricorde. Il fait référence aux quarante années passées par les Hébreux entre leur sortie d’Égypte et leur entrée en Terre promise. Dans le récit du Déluge, la pluie se déverse pendant quarante jours et quarante nuits (Gn 7,4.12.17 ; 8,6). C’est aussi la durée de l’embaumement de Jacob (Gn 50,3). Ou encore la durée pendant laquelle le Philistin Goliath vient défier les Israélites (1 S 17,16). C’est aussi le temps de paix qui s’écoule dans le livre des Juges entre l’intervention d’un sauveur suscité par Dieu et sa mort ouvrant à une nouvelle crise (Jg 3,11 ; 5,32 ; 8,28). Le chiffre quarante fait aussi référence aux quarante jours passés par Jésus-Christ au désert après son baptême, en quête de la volonté de Dieu son Père. Comme nous pouvons le voir, le carême s’avère un temps de combat contre les forces du mal, un temps de la traversée vers un mieux-être.
2.      Un temps de proximité avec Dieu
Comme nous pouvons le voir, dans l’Ancien Testament notamment avec les hébreux, ce mieux-être était la Terre promise ou le règne de paix à l’époque des Juges, dans le Nouveau Testament avec Jésus ce mieux-être est bel et bien la conformité à la volonté de Dieu. Tout cela nous montre que le Carême est un temps de combat contre les forces du mal afin de nous conformer à la volonté de Dieu. C’est un temps de proximité avec Dieu. Et ces forces du mal qui nous guettent sont souvent de trois ordres : l’avoir, le pouvoir et le paraître. Ce sont des désirs ou des plaisirs de ce monde qui nous aveuglent et nous éloignent de Dieu. Lorsque l’homme s’engage dans la recherche effrénée des plaisirs de ce monde il voit en l’autre de l’ombre qui l’empêche de voir et par conséquent, il cherchera à se débarrasser de l’autre par l’élimination physique ou spirituelle.
3.      Le carême, un temps de conversion
Le carême qui débute le mercredi des Cendres, est un temps que l’Eglise nous donne pour nous détourner de tout ce qui nous empêche de vivre en harmonie avec Dieu et avec notre prochain, de tout ce qui nous éloigne de Dieu. C’est cela la conversion dont le prophète Jonas avait donné le ton, lui qui fut envoyé par Dieu pour prononcer un oracle contre la grande ville de Ninive à cause de la méchanceté de ses habitants. Parcourant Ninive, Jonas proclamait : « Encore quarante jours et Ninive sera détruite. » (Jon 3, 5-10) Conscients de l’importance de vivre en harmonie avec Dieu, la réaction des Ninivites est inattendue : à commencer par le roi, toute la population se met à jeûner, se couvre de sacs et s’assoit dans la cendre, espérant que Dieu revienne sur sa décision. En voyant leur réaction, Dieu décide de ne pas exécuter le châtiment prévu. Dieu revient de sa colère pour quiconque renonce au mal antérieur comme le rapporte le prophète Ezéchiel, « Est-ce que vraiment je prendrais plaisir à la mort du méchant – oracle du Seigneur Dieu – et non pas plutôt à ce qu’il se détourne de ses chemins et qu’il vive ? » (Ez 18, 23).
C’est un temps que l’Eglise nous donne pour nous armer de sagesse, de vigilance et de promptitude à nous conformer à la volonté de Dieu. Cette sagesse nous permet de comprendre ce qui est conforme à la volonté de Dieu et nous rend agréables et dignes de Lui. La vigilance nous détourne des pièges de Satan et la promptitude nous donne de nous engager sans tarder pour ce qui rend l’autre à faire plus humain. Tout cela n’est pas idéologique. C’est un effort que chaque chrétien, de chaque disciple du Christ Jésus qui a lui-même fait des efforts pour se priver les plaisirs trompeurs et éphémères du monde. Tout chrétien est appelé à faire des efforts contre les légèretés à l’imitation du christ lui-même. Se refuser des légèretés qui ne font que plonger la conscience dans la tristesse et dans un dogmatisme des regrets. Jésus a su faire la part de choses entre les plaisirs sensuels et le vrai plaisir, la vraie gloire, celle de vivre en harmonie avec Dieu. Il a refusé le pain au moment il avait vraiment faim : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. ». Il a refusé la démonstration de la puissance, au moment où il en était un légitime détenteur : «  Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ». En dernier lieu, il refusa le prestige, la gloire bref le pouvoir de ce monde : « Arrière, Satan ! Car il est écrit : C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras. » (Mt 4, 1-11 ; Lc 4, 1-13). Voilà le combat que nous devons mener toute notre vie et de façon particulière, pendant ce temps de Carême. Résister aux tentations liées au prestige, à la gloire, au pouvoir berf, aux plaisirs désordonnés du monde qui ne garantissent pas la vie éternelle. Mais chercher en tout et pour tout, ce qui nous met en harmonie avec Dieu et avec notre prochain.
Tu auras beau te priver de manger et de boire pendant le Carême. Tout cela c’est bon! Mais il y a plus que cela ! Que Jésus ait refusé de manger voudrait dire plus. Cela voudrait dire qu’il s’est refusé tout plaisir qui corrompt l’esprit et distrait au moment on veut vivre en harmonie avec Dieu pour recevoir de lui les grâces dont on a besoin. Refuses-toi aussi toute légèreté qui te distrait au moment où tu veux vivre une relation intime avec Dieu pour recevoir de lui, les grâces dont tu as besoin pour ta vie sur terre.
Conclusion
Le carême est un temps où l’on se rapproche de Dieu comme Moïse sur la montagne, un moment de faire une halte dans notre vie pour rencontrer Dieu, comme Élie, dans une voix de fin silence. C’est aussi le moment de redécouvrir que l’homme ne vit pas seulement de pain qui représente tous les plaisirs sensuels, mais de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur. C’est encore le temps, à l’exemple des Ninivites, à travers le jeûne et la prière, de se convertir et d’implorer la miséricorde du Seigneur.
Le Seigneur soit avec vous !
✍🏾 Père KIYE M. Vincent, Missionnaire d’Afrique
Paroisse de Nioro du Sahel, diocèse de Kayes au Mali
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