Climat : pourquoi tant d’écart de températures cet été ?
Après deux semaines très en dessous des moyennes saisonnières, les températures vont remonter, à compter de ce lundi 7 août, pour atteindre parfois plus de 35 °C dans la moitié sud et redevenir estivale dans le nord. Effet météo ou signe du dérèglement climatique ?
Le contraste s’annonce saisissant. Après deux semaines de fraîcheur dignes d’un printemps peu ensoleillé, à compter de ce lundi 7 août, les températures vont remonter en quelques jours au-dessus des minimales saisonnières. « Lundi, dans le sud de la France, on va gagner quelques degrés et, dès mardi et mercredi, on va retrouver les normales de saison, avant d’atteindre mercredi des températures de 35 ou 37 °C, explique Christelle Robert, prévisionniste à Météo France. Jeudi, ça va se maintenir en se décalant vers la vallée du Rhône, et on aura des pics à plus de 38 °C. » Toutefois, les minimales resteront plus modérées, ce qui atténuera l’effet canicule.
Dans le nord, cette embellie va être plus tardive et plus douce, « puisqu’on devrait atteindre 28 °C jeudi, qui sera la journée la plus chaude », poursuit-elle. Les températures devraient ensuite chuter à nouveau en dessous des moyennes de saison.
Faut-il voir dans cette météo en dents de scie un effet du dérèglement climatique ? Non, car, comme le confirme Christelle Robert, « on est là dans un phénomène purement météorologique. On a l’habitude de dire que c’est le vent qui fait le temps, car c’est le vent qui ramène des masses d’air qui sont soit froides soit chaudes. C’est typiquement ce qui s’est passé. Ces derniers jours, nous avons été face une masse d’air d’origine nord-océanique, et donc associée à de l’air froid, qui a rafraîchi les températures. Et à partir de ce lundi, une petite dépression remonte du Portugal en tournant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, ce qui ramène vers nous de l’air chaud des Tropiques. Puis à nouveau, à partir de jeudi, l’air océanique va refroidir les températures. »
Un mois de juillet très pluvieux
Ce qui ne veut pas dire que le réchauffement climatique n’est pas à l’œuvre. « Il faut bien faire la différence entre les phénomènes météorologiques qui œuvrent à court terme et les dérèglements climatiques qui induisent des tendances de long terme, sans empêcher les variabilités de mois en mois ou d’année en année », reprend Christelle Robert. Sur la France entière, rappelle-t-elle, Météo France a bien mesuré « une augmentation de 1,7 °C de la température moyenne annuelle depuis 1900 ».
« Le réchauffement climatique est aussi associé à une diminution des précipitations au sud et une augmentation des précipitations au nord », poursuit Christelle Robert. À cet égard, « le mois de juillet, très pluvieux au nord et très chaud au sud, peut s’inscrire dans cette tendance ». En juillet, dans le bassin parisien, les précipitations ont été de 50 % supérieures à la moyenne. En juillet 2021, c’était 70 %. Et en 2014, carrément 100 % ce qui signifie qu’il avait plu deux fois plus que la normale.
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