Nous reproduisons ci-dessous la présentation du Père Meynet faite par le Père Charles Sarti lors de la célébration qui a eu lieu à la Chapelle St Paul proche du 31 rue Friant dans le XIVème arrondissement à Paris le 17 Décembre à 14h00.


Le Père Pierre Meynet a vu le jour à Bellevaux, en Haute Savoie et il en était très fier, plaisantant parfois ses confrères, nés en bas, dans la plaine.

Son père Alphonse était boulanger. Sa maman, Jeanne, née Meynet elle aussi, décédée à 34 ans l'a laissé orphelin alors que lui n'en avait que 6. Il était le dernier né d'une famille de 3 enfants. Ses deux sœurs Odette et Nicole sont toujours de ce monde. Nous communions à leur peine et nous nous unissons à leur prière pour Pierre, qui est notre frère à nous tous les Pères Blancs.

A 11 ans , Pierre entre au petit séminaire de Thonon les Bains. Son père aurait aimé qu'il s'engage dans le clergé séculier afin de le garder auprès de lui ; cependant quand Pierre entre au noviciat de Gap, chez les PB, il ne contrarie en rien la vocation missionnaire de son fils.

Après son engagement définitif à Vals près le Puy en juin 1967, il est ordonné prêtre le 13 juillet de l'année suivante, dans sa paroisse natale de Bellevaux. Il est d'abord nommé à Strasbourg pour y faire une Maitrise en Lettres modernes.

En 1972 il part pour la Haute Volta d'alors. Il fait deux ans de ministère dans la paroisse de Bomborokuy. Il y a apprend la langue dan'humu. Puis il est nommé professeur au Petit Séminaire de Tionkuy, dans le diocèse de Nouna. I1 y restera de 1974 à 79 ; c'est à Tionkuy que, personnellement, je ferai sa connaissance.


Lors d'un conseil Provincial

En 1979 : il est envoyé comme vicaire dans la jeune paroisse de Solenzo qui avait été fondée quatre ans auparavant.

En 1981 il vient à Paris pour y effectuer deux années d'Etudes Sociales qu'il couronne par un mémoire sur la vie et la mentalité des paysans de la région de Solenzo.

De retour au Burkina, selon les besoins, il fera la ronde entre Bomborokuy, Solenzo, Dedougou, parfois comme vicaire, parfois comme Curé : il était toujours disponible. En 1987, il s'arrête pour faire la session-retraite de trois mois à Jérusalem.


Aux Journées d’Amitié AAPB à Paris

En 1991, il est nommé à l'animation missionnaire à Paris, rue du Printemps, et Responsable de la revue Voix d'Afrique. Il fait alors une formation dans le journalisme; il sort major de sa promotion.

En 2004, il est nommé à Ouagadougou, la capitale du Burkina, comme vicaire à la paroisse Jean XXIII. C'est de là que le 7 novembre 2007 il doit rentrer en France en catastrophe. Le docteur lui donnait 5 chances sur 100 d'arriver vivant à Paris.

Cela ne l'empêchera pas d'oeuvrer pendant 8 ans à Voix d'Afrique, malgré ses épreuves de santé qu'il supportait vaillamment. Ce n'était pas le genre 't'as mal où ?' Il était patient, autant pour lui-même que pour les autres. Pour réconforter celles et ceux qui étaient dans des épreuves il avait coutume de dire : « Dieu est grand, soyez, soyons patients »

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Il était assez direct, très compréhensif, surtout vis-à-vis des situations de familles en difficultés. Ceux qui ont travaillé avec lui, ont apprécié son ardeur à l'ouvrage. Chaque fois qu'il fut secrétaire de réunion, le compte rendu était rédigé le jour même et remis aux intéressés illico.

Il s'est impliqué dans de nombreux mouvements entres autres au service de Justice et Paix. Il était à l'aise avec tous, mais avec une préférence pour les jeunes et les enfants. A la paroisse Jean XXIII, il avait constitué un groupe de servants de Messe de plus d'une vingtaine de garçons et filles qui donnaient un certain faste aux célébrations eucharistiques.

Car il aimait ce qui est beau, en particulier les fleurs dont il ornait non seulement la chapelle mais toutes les pièces où il vivait et travaillait, et même ses calendriers de Voix d'Afrique.


Pierre aimait les fleurs.

Il savait écouter et même provoquer les confidences par l'intérêt qu'il portait à ceux qu'il rencontrait.

En mission, il était aussi à l'aise avec les paysans qu'avec les fonctionnaires et savait s'attarder avec tous et chacun, une calebasse de bière de mil en main.

Sur la fin, il était conscient de son état. A sa sœur Nicole, chez laquelle il passait tous ses congés, il a confié : « si on ne se voit plus en ce monde, on se reverra dans l'autre » Ce sont là ses dernières paroles.

Pierre, nous sommes tous là, autour de toi, pour un dernier A Dieu Tu as raison : 'A Dieu'... c'est le raccourci de :

A nous revoir auprès de Dieu

Charles Sarti