Sœurs de NOTRE DAME DU LAC BAM à Timimoun :
Témoignage de leur première année en Algérie.
Sr. Bernadette Ouédraogo
Ta main me conduit ta droite me saisit
Tu as posé sur moi ta main.
Toi qui me sondes et me connais,
tous mes chemins sont devant Toi.
Tu perces toutes mes pensées et
Tu as mis sur moi Ta main
Nous pouvons dire qu’il y a eu plusieurs personnes ou des catégories de personnes qui ont facilité notre insertion :
D’abord Dieu faisant les choses selon son plan d’Amour, nous avons eu la chance de voyager avec notre ambassadeur du Burkina Faso en Algérie, dans le même avion. Nous ne le connaissions pas. Quand nous sommes arrivées à l’aéroport d’Alger dans la salle des bagages c’est lui qui est venu vert nous, pour nous saluer et se présenter à nous, et nous demander si nous sommes venues pour une mission. Après il nous a donné ses cordonnés et il nous a invité à passer à l’ambassade dès que c’est possible.
Quand nous sommes parties à l’ambassade, tout le personnel s’est mobilisé pour nous accueillir, et ils nous ont fournis tous les papiers qui nous sont nécessaires sur place. Nous avons eu un entretien avec l’ambassadeur qui nous a donné une assurance de sécurité. Nous pouvons dire qu’une partie de notre peur était tombée.
2ème Catégorie de personnes qui ont facilité notre insertion. C’est le religieux et religieuses :
Nos « mamans », les Sœurs Blanches nous ont accueillis à cœur et à bras ouverts. Ici à Alger, à Oran et à Ghardaïa, dans chacune des communautés nous avons trouvé un accueil très chaleureux et très fraternel. Elles n’ont ménagé au qu’un effort pour nous mettre à l’aise et pour nous faire découvrir le maximum des lieux et des choses importants dans les villes.
La preuve c’est que dès notre arrivé nous avons été invité part les Sœurs Blanches à participer à la fête des 40ème anniversaire de leur présence à ORAN. Cela nous a parmi de découvrir un des visages de l’Eglise dans ce Pays musulman. Notre passage à ORAN nous a permit aussi de rencontrer des étudiants Burkinabé. Nous étions très contentes de participer à cette grande fête.
Les Pères Blancs Johannes connu sous le nom Joani au Burkina, et père José que nous avons eu la grâce de connaitre au Burkina. Nos frères prêtres compatriotes Guy SAWADOGO et Jean Paul KABORE. Leur accueil, les encouragements, le témoignage de délicatesse, l’amour, et la joie, qu’ils nous ont manifesté depuis notre arrivée à beaucoup facilité notre insertion.
Après quelque jour entre Alger et Oran nous avons eu un accueil fraternel dans le diocèse de GHARDAIA par Notre Frère évêque avec tous ses agents pastoraux, les chrétiens et les musulmans. Qui nous attendaient avec impatience.
Nous louons le Seigneur pour son immense bonté, qu’Il nous fait voir à travers la vie de notre Père et Frère évêque à notre égard. Il est pour nous un père parce qu’il nous aime et il a le souci de notre bien n’être, humainement et spirituellement. Il est pour nous un frère dans sa simplicité, son humilité, son ouverture, nous permet d’être à l’aise avec lui et de l’aborder facilement.
Grâce à la disponibilité et la délicatesse de nos « mamans » : Sœur Renée est partie avec nous dans notre capitale à TIMIMOUN. Elle a passé un mois avec nous. Durant ce temps elle n’a pas eu une pierre où reposé sa tête. Elle était prise de la tête au pied. S’était le temps de l’enfantement et de l’éducation. Le temps les plus durs d’une maman. Mais cette « maman » elle est brave. Dans 30 jours elle a mis au monde 3 enfants toutes des filles, elle les a bien éduquées. Et à moins un mois les enfants de notre « maman » pouvaient se prendre en charge faire tout ce qu’elles voulaient, seulement dans la foi, l’espérance et la Charité.
3ème catégorie de personne qui ont facilité notre insertion, se sont toutes personnes rencontrées à Timimoun et hors et de Timimoun.
A travers les visites, dans les familles, dans Timimoun et les villages des alentours, notre maman nous a mise en relation avec les gens. Et rapidement nous nous sommes familiarisées avec ces familles. Qui nous ont bien accueilli et accepté comme leur propre enfants. Nous étions très étonnés de l’accueil, de la simplicité, la disponibilité, de l’ouverture et l’amour des gens de Timimoun, à notre égard. Vraiment ils nous ont fait savoir qu’ils nous attendaient. Dans toutes les familles que nous sommes passées et les gens que nous avons rencontrés et que la sœur nous les présentait. Ils nous demandaient vous allez rester ici avec nous ? Et dès que nous répondons oui ils nous donnaient des nouvelles accolades et ils disaient ces mots en arabe dari darkum, ou darna darkum. (Ma maison est votre maison ou notre maison est votre maison). Et ils ajoutent : vous êtes chez vous n’ayez pas peur, venez temps que vous voulez. A vrai dire nous avons trouvé nos familles, et nos parents dans cette ville de Timimoun. Nous sommes vraiment chez nous. Comment ne dirons-nous pas que tout cela a beaucoup facilité notre insertion et a comblées en partie nos attentes.
Dans notre culture Burkinabé, surtout chez les Mossis, un enfant a toujours deux mamans pour les filles et deux papas pour les garçons. Quel est le rôle de ce deuxième parent dans la vie de l’enfant ? Son rôle est très important dans la vie humaine et spirituelle, présente et future de l’enfant. Je ne donne pas ici les détailles. Par la grâce de Dieu cette attente en nous consciente, ou inconsciente a été comblée. Parce que après le départ de Sœur Renée, nous avons eu la visite de Sœur Marie Christine qui n’a duré que 3 jours, mais dont la valeur et la qualité en vaut aussi la présence d’un mois. Ce que nous avons accueilli d’elle durant ces 3 jours restera avec nous toute la vie. Comme ce que nous avons eu de la part de la Sœur Renée. Donc pour nous les 2 mamans chacune joue son rôle dans notre vie humaine et spirituelle. Le rôle de chacune est particulier.
Avec l’aide du Père Marek, nous avons eu 2 sessions intensives d’apprentissage de l’arabe dialectal, qui a duré en tout 2 mois et 3 semaines. Nous lui disons notre reconnaissance de nous avoir permis de bénéficier de sa connaissance de cette langue. Cet apprentissage nous a permis d’être un peu à l’aise dans nos relations.
Nous louons le Seigneur de nous avoir donné la grâce, de connaitre les lieux où Notre Bienheureux Charles de Foucauld est passé, vécu, et même où il se repose. Cela nous stimule dans notre vie spirituelle, et dans notre mission. Et nous pouvons dire que nous touchons du doigt une réalité, alors qu’au paravent nous connaissons la vie de cette personne comme une histoire quelconque (BENI ABBES, TAMARASSET, ASSEKREM, et enfin EL-MENIAA).
Pour nous BENI ABBES est le village de nos « oncles maternels ». Nous sommes ravies de partir à Béni Abbes. Parce que nous trouvons chez les Petits Frères, et Sœurs, les vieux et vieilles sages, les expérimentés. Toujours nous avons quelque chose à décortiquer et à grignoter. Chez nous, on dit que le vieil arbre est un remède.
VIE COMMUNAUTAIRE, SPIRITUELLE, ET D’ACTIVITE.
« Je suis la vigne : vous, les sarments. Celui qui demeure en moi, et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de moi vous ne pouvez rien faire », nous dit le Seigneur en Jn 15,5. Dans ce milieu musulman nous prenons encore plus conscience de l’importance de la PRIERE dans notre vie communautaire et personnelle. La PRIERE est notre 1er et notre dernière activité. Nous rendons grâce à Dieu pour cette expérience qu’Il nous permet de vivre.
Dans notre vie communautaire nous fournissons tous les efforts pour aller vers les gens. Nous unissons à eux, dans les évènements joyeux, ou douloureux. Dans les visites reçues et les services qu’ils nous demandent nous essayons d’être disponibles et de répondre le mieux possible à leurs attentes.
Nous avons commencé tout doucement les activités : Sœur Délwendé est responsable de soutien scolaire des enfants. Sœur Pauline s’occupe de la promotion féminine et Sœur Bernadette est chargé des visites des personnes vivant avec un handicap.
Actuellement nous continuons à apprendre l’arabe entre nous et pendant nos visites avec les gens nous profitons pour mettre en pratique ce que nous avons appris.
Les attentes qui ne sont pas encore comblées mais que nous espérions qu’ils seront comblés avec le temps :
La méconnaissance de la langue est un très, très, grand obstacle en partie pour l’accomplissement de la mission qui nous a été confiée. Sur ce point l’expérience que nous faisons de nous-mêmes. Nous nous sentons comme des personnes vivent avec un handicap. Nous voulons de tout notre cœur agir mais hélas.
Vaincre nos peurs reste en partie, parce que nous avons à vivre et à travailler avec des inconnus. A faire face à une culture, à une mentalité, à une manière d’être et de faire que nous ne connaissons pas pour le moment.
Nous rendons grâce au Seigneur, pour les merveilles, qu’Il accomplit dans notre vie de missionnaire. Pour les grâces visibles et invisibles, que son nom soit béni.
Nous disons nos sincères remerciements, à toutes les personnes que le Seigneur à mise sur notre route durant cette 1ère expérience. Et qui nous ont aidées d’une manière ou d’une autre. Que le Dieu d’Amour accorde à chacun et chacune les grâces que Lui-même juge nécessaires pour chaque personne. Soyez assurées de nos prières des pauvres.
Bénis le Seigneur ô mon âme n’oubli aucun de ses bienfaits.
Bénis le Seigneur ô mon âme bénis le Seigneur à jamais.