Nous donnons généralement des informations plutôt en lien avec l'Afrique de l'Ouest. Cependant beaucoup de choses bougent en Afrique en ce moment.

 

Elections sud-africaines: les partis se disputent la figure tutélaire de Mandela

Le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa s'exprimait, le 16 juillet 2014, sur la préservation de l'héritage de Nelson Mandela.
© RAJESH JANTILAL / AFP
 

Les élections municipales se tiendront le 3 août prochain. Le Congrès national africain (ANC) pourrait perdre la gouvernance trois grandes villes du pays au bénéfice du principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique. Dans la dernière ligne droite avant le scrutin, les deux partis cherchent à s'attirer les faveurs des électeurs en se disputant l'héritage de Nelson Mandela.

Mais à qui donc appartient l'héritage de Nelson Mandela aujourd'hui ? La question est posée dans cette dernière ligne droite avant les municipales en Afrique du Sud. En début de semaine, l'Alliance démocratique a placardé des affiches portant ce slogan : « Honorez le rêve de Madiba, votez pour la DA ». Un message qui passe très mal auprès de l'ANC, qui a redoublé ses attaques contre le premier parti d'opposition.

Comme toujours, le Congrès national africain accuse l'Alliance démocratique d'être un parti blanc, qui souhaite ramener l'apartheid en Afrique du Sud. Le porte-parole du parti majoritaire a estimé qu'il s'agit d' « une initiative insensible pour la mémoire de Madiba, pour sa famille et son organisation, l'ANC ». Il rappelle que Mandela avait une fois évoqué l'AD comme « un parti de patrons blancs et de larbins noirs ».

Pourtant, Mmusi Maimane, premier leader noir de l'Alliance démocratique, estime que « son point de vue serait différent aujourd'hui ». Pour lui, ces attaques sont une preuve supplémentaire que  l'ANC, « incapable de créer des emplois, d'endiguer la corruption et d'offrir de meilleurs services publics », n'a plus d'autre choix que de jouer sur les divisions raciales du pays pour remporter les élections.

Le jeune leader de l'opposition préfère lui appeler les Sud-Africains à se réunir autour de « leur histoire commune ».

 

RDC: l’opposant Etienne Tshisekedi de retour à Kinshasa après 2 ans d'absence

L'opposant Etienne Tshisekedi lors de son retour à Kinshasa, RDC, le 27 juillet 2016.
© RFI/Sonia Rolley
 

L’opposant historique fait son grand retour en RDC après deux ans d'absence. Parti tôt ce mercredi matin de Bruxelles, l’avion d’Etienne Tshisekedi s’est posé comme prévu aux alentours de 14 heures, heure locale, à l’aéroport de Kinshasa. Depuis, c'est la liesse parmi ses partisans qui suivent le cortège qui l'amène jusqu'au siège de l'UDPS.

La rumeur courait depuis le matin : l’avion d’Etienne Tshisekedi devait avoir du retard, voire beaucoup de retard, pour son retour à Kinshasa. Finalement, c’est à l’heure prévue qu’il s’est posé à l’aéroport de Ndjili.

Un comité d'accueil assez limité, composé de plusieurs dizaines de personnes, l'attendait à l'aéroport. En revanche, tout au long des routes qui traversent les quartiers populaires menant jusqu'au siège de l'UDPS, étaient rassemblées des foules parfois très imposantes. Certains bloquaient les voitures en demandant : « Où est le président Tshisekedi ? » Les observateurs estiment qu'il y avait plus de monde pour son retour que pour celui du corps de Papa Wemba.

Entouré par le cortège de ses partisans, Etienne Tshisekedi a ainsi fait route vers son domicile dans la capitale congolaise, un parcours lent et plusieurs fois interrompu par les bains de foule de l'opposant. A Limete, l'enthousiasme qu'a fait naître ce retour d'Etienne Tshisekedi ne faiblit pas chez ses partisans. A la tombée de la nuit, les dizaines de milliers de partisans ont allumé des briquets. Régulièrement, l’opposant est sorti pour saluer la foule. La population de ces quartiers populaires qu’on sait acquise au président de l’UDPS paraît comme hystérique.

« Le père de la démocratie » revient

Les jeunes disent tous la même chose : Etienne Tshisekedi est une icône, c’est le père de la démocratie, ils se reconnaissent dans son combat même s’ils ne sont pas dans sa formation politique. Des militants disent également qu’il représente la politique congolaise elle-même.

Ce retour s’est ainsi transformé en grand meeting de l’opposition. Les militants de son parti l'UDPS étaient présents en masse, mais pas seulement, car les militants de toute l'opposition ont fait le déplacement. Une dizaine de cadres de l'UDPS et des responsables du Rassemblement, la plateforme d'opposition nouvellement créée en Belgique, étaient également présents pour l'accueillir.

Ce retour de l'opposant intervient alors qu'un grand meeting politique de la majorité est prévu vendredi 29 juillet à Kinshasa. Un meeting de l'opposition, qui serait présidé par Etienne Tshisekedi, est également programmé dimanche dans la capitale. M. Tshisekedi ne s'est pour le moment pas déclaré candidat au prochain scrutin présidentiel.

L’opposant historique fait son grand retour en RDC après deux années d’absence. En août 2014, victime d'un malaise, il avait été évacué de la capitale congolaise par avion médicalisé. Sa retraite en Belgique n'a pas été seulement médicale et dans la banlieue chic de Bruxelles où il résidait depuis près de deux ans, Etienne Tshisekedi n'a pas abandonné la politique.

 

 

Soudan du Sud: l'opposant Riek Machar sort de son silence

Le leader de l'opposition sud-soudanais Riek Machar est caché dans les environs de Juba, la capitale sud-soudanaise.
© REUTERS/Thomas Mukoya
 

L'opposant sud-soudanais Riek Machar s’est enfin exprimé. Depuis quinze jours, et les combats qui ont éclaté à Juba entre ses troupes et celles du président Salva Kiir, le vice-président se cache en dehors de la capitale. Ce mercredi 27 juillet, il a donné une interview par téléphone à Al-Jazeera, dans laquelle il estime que la nomination par le chef de l'Etat, mardi, de l'un de ses anciens collaborateurs pour le remplacer, est illégale.

« Je suis toujours le vice-président du Soudan du Sud. La nomination de Taban Deng Gai est illégale. Salva Kiir n'avait aucune autorité pour le nommer à mon poste ». Voilà en substance ce qu'a déclaré Riek Machar, depuis sa cachette des environs de Juba. Il affirme qu'il avait chargé, lors de son départ de la capitale, le ministre de l'Intérieur Alfred Ladu Gore d'assumer sa fonction en attendant son retour.

Riek Machar prévient : pour lui, Salva Kiir « a fait le premier pas vers l'effondrement » de l'accord de paix. Il exige une fois de plus l'intervention de la force d'interposition décidée au sommet de l'Union africaine pour revenir à Juba. Une force militaire pourtant catégoriquement refusée par son rival, au nom de la souveraineté nationale. « Si la communauté internationale échoue, conclut Riek Machar, l'accord de paix aura échoué. »

Entretemps, à New York, un porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a lui aussi émis des doutes sur la manœuvre de Salva Kiir pour mettre son adversaire à l'écart. « Les nominations politiques, a déclaré Farhan Haq, doivent être compatibles avec les dispositions énoncées par l'accord de paix. »