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Mali : les nouvelles têtes du RPM de Ibrahim Boubacar Keïta

 

Sur fond de transhumance politique, le Rassemblement pour le Mali (RPM) du président malien Ibrahim Boubacar Keita s'est restructuré en vue de la présidentielle de 2018, après la récente défection de 5 députés en septembre dernier.

Dimanche 23 octobre, à l’issu de son congrès ordinaire, le Rassemblement pour le Mali (RPM) a formé un nouveau bureau politique national de 80 personnes. Si le noyau dur du parti a été maintenu, de nouvelles figures émergent… Et non des moindres.

Car la plupart d’entre elles proviennent de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (ADEMA-PASJ), de l’ancien président malien Alpha Oumar Konaré. On retrouve ainsi Mohamed Ag Erlaf au poste de secrétaire à la planification stratégique et prospective. Ce haut cadre touareg de l’administration malienne, natif de Kidal, est l’actuel ministre de l’Administration territoriale de la décentralisation et de la Réforme de l’État. Il avait occupé le poste de ministre du Tourisme dans les années 90, avant de diriger l’Agence nationale d’investissement des collectivités territoriales (ANICT) pendant près de 15 ans.

Au-delà de l’Adema PASJ

Dans ce nouveau bureau, on retrouve également Bajan Ag Hamatou, issu de la puissante tribu touarègue des Iwouloumedène, qui est par ailleurs député de Ménaka. Autre figure de cette ville du nord-est du Mali : Ibrahim Ag Itbaltanat, président de l’ONG anti-esclavagiste Temet, qui vient de libérer le mois dernier 10 esclaves dans le village de Gossi. Mais la transhumance politique va au-delà du seul Adema PASJ.

Elle touche notamment Fare-Anka Wuli, le parti de l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, candidat malheureux à la présidentielle de 2013. Et notamment Zoumana Mory Coulibaly, Directeur général de l’Office national des produits pétroliers, qui occupe désormais le poste de secrétaire à l’information et à la communication du nouveau bureau du RPM.

À la liste des vieux routiers de la politique malienne s’ajoutent les noms de jeunes bien connus au Mali mais qui n’étaient encore membres d’aucun bureau de parti. C’est le cas, par exemple, de l’actuel ministre de la Culture, Ramatoullaye Diallo, et de l’ancien ministre de la Communication, Mahamadou Camara.

Le noyau dur et les promus

Le noyau dur qui a fondé le parti en 2002 est toujours là. On retrouve l’ancien ministre de l’Agriculture, Bokary Treta, qui devient le nouveau président du Bureau national, mais également Issiaka Sidibe, actuel président de l’Assemblée nationale (et beau-père du fils du président IBK), ou encore Ousmane Koné, ministre de l’Urbanisme, qui prennent tous deux des postes de vice-présidents.

« Nous avons amené les anciens aux postes de président et de vice-présidents et les jeunes qui militaient pour le parti en bas de l’échelle sont montés en grade, explique un cadre de RPM. C’est le cas par exemple de Baber Gano, tout nouveau secrétaire général du parti, ou encore du journaliste Sambi Touré, adjoint au secrétaire à l’Information, à la Communication et aux Nouvelles technologies ».