Mali: l'armée française «neutralise» une vingtaine de «terroristes»
L'armée française annonce avoir « neutralisé » samedi 29 avril près d'une vingtaine de « terroristes » au cours d'une opération de la force Barkhane dans la forêt de Foulsaré, à la frontière entre le Mali et le Burkina Faso. Une opération qui a combiné des frappes aériennes et une attaque au sol menée par les commandos. C'est dans cette zone que seraient repliés depuis des mois les hommes d'un groupe terroriste burkinabè appelé Ansarul Islam.
L'opération baptisée « Bayard » par l'armée française a débuté par des frappes aériennes, menées par des Mirage 2000 venus de Niamey. Après le passage des avions de chasse, ce sont les hélicoptères Tigre qui ont sécurisé la zone, avant que les commandos montagne et les commandos parachutistes se déploient au sol.
Cette opération a permis de « neutraliser », selon la terminologie employée par l'armée française, près d'une vingtaine de « terroristes ». Les commandos ont par ailleurs récupéré de l'armement, des munitions, des lance-roquettes et du matériel destiné à fabriquer des engins piégés.
Selon Barkhane, ce sont les renseignements collectés durant l'opération Panga, menée fin mars début avril dans la région de Gao au Mali, qui ont permis de lancer l'opération Bayard. C'est durant cette opération Panga, qui avait mobilisé 1 200 hommes, qu'un militaire français avait trouvé la mort.
L'intervention de ce week-end s'est déroulée dans la forêt de Foulsaré au sud de la ville de Hombori, dans une zone à cheval entre le Mali et le Burkina Faso. L’endroit mesure 45 kilomètres de long et 20 kilomètres de large. Il devenait le nouveau sanctuaire du groupe Ansarul Islam, dirigé par le prédicateur radical du Burkina Faso, Malam Ibrahim Dicko. Un groupe qui a revendiqué en décembre dernier la mort de douze soldats burkinabè.
Une forêt stratégique pour les jihadistes
Selon les experts, des jihadistes du Burkina Faso, du Mali, mais également d’autres nationalités ont investi les lieux. Objectif : mener des opérations dans les deux pays voisins.
L’endroit est difficile d’accès. Les occupants auraient déjà construit sur place des tranchées. Les boules de feu qui se sont abattues sur la forêt lors de l’intervention militaire française ont permis de découvrir des caches de fabriques d’explosifs.
Une source sécuritaire sous-régionale explique que la forêt occupe une position stratégique. Le jour, les jihadistes peuvent se rendre dans les villages avoisinants en passant pour des civils, et la nuit pour des combattants.
La force française Barkhane, qui vient de porter un coup dur à ces jihadistes, a-t-elle totalement détruit cette forêt ? Non, selon plusieurs interlocuteurs.