Mali: Kayes se languit du retour de ses trains de voyageurs

Carte postale de la gare de Kayes datant de quand la ville était capitale du Soudan français (jusqu'à 1899).
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La ville de Kayes, dans l'ouest du Mali, était jadis surnommée la cité du rail, connue du Mali jusqu'au Sénégal grâce à son train de marchandises et de voyageurs qui reliait les deux capitales. Depuis des années, le train marche au ralenti.

Des locomotives poussiéreuses s'entassent dans la gare de dépôt de Kayes. Pas besoin de les réparer, le trafic est de toute façon au ralenti depuis des années. En cause, la déliquescence des voies de chemin de fer. Mais dans la région de Kayes – enclavée – le train était parfois l'unique moyen de quitter le village.

« Chez nous aujourd’hui, nous avons des malades qui ne sont pas en mesure de rejoindre Bamako pour les soins parce qu’il n’y a pas de train. C’est la seule manière de rejoindre Bamako et de revenir », insiste Amadou Diallo, vice-président du collectif Sauvons les rails.

L'âge d'or de la cité du rail

Bakoro Coulibaly est un ancien cheminot, 40 ans de service. Il a débuté en 1974 et se souvient de l'âge d'or du rail. Aujourd’hui encore il prend le thé à quelques pas de la gare. « A l’époque on avait le train dans tous les sens : les trains de voyageurs, les trains de marchandises, il n’y avait aucun problème. Les fruits frais, les céréales arrivaient de partout. Mais aujourd’hui, la ville de Kayes souffre », regrette-t-il.

Si le chemin de fer malien se meurt, c'est parce que les investissements à réaliser pour réhabiliter les voies sont colossaux : plus d'un milliard d'euros pour l'ensemble de la ligne qui relie Dakar à Bamako. L'Etat ne veut pour l'instant pas mettre la main à la poche.