Burkina Faso: ouverture du procès du directeur du journal Le Soir
Au Burkina Faso, l'ex-directeur de publication du journal Le Soir était face à la justice, ce jeudi 27 juillet. Il est poursuivi pour diffamation par six magistrats membres de la commission d'enquête du Conseil supérieur de la magistrature. Lookman Sawadogo devait s'expliquer sur le contenu d'une publication sur le réseau social Facebook où il faisait cas d'une enquête contre un membre de la commission d'enquête pour corruption. Après plusieurs heures de débats, le verdict du procès sera connu le 10 août prochain.
Pour les avocats des six magistrats, en publiant uniquement sur le réseau social Facebook, Lookman Sawadogo doit se voir appliquer le Code pénal et non la loi sur la presse en ligne.
« Les réseaux sociaux ne sont pas des organes de presse en ligne, donc le droit de la presse n’est pas applicable, en lisant l’écrit de monsieur Sawadogo, il était clairement dit qu’un des membres de la commission est coupable de corruption et que la commission s’emploie donc à ne pas donner suite à cette affaire », argumente maître Guy Hervé Kam, l'un des avocats des plaignants.
Selon maître Christophe Birba, l'un des avocats de la défense, c’est la loi sur la presse en ligne qui doit s'appliquer même si l'article incriminé a été publié sur la page Facebook du journal Le Soir. Et en portant une information au public, le directeur de publication n'est pas coupable de diffamation.
« Nous avons démontré clairement que monsieur Sawadogo Lookman est un journaliste, on ne peut pas lui appliquer le Code pénal qui est une règle générale qui ne peut pas s’appliquer quand il y a une règle spéciale qui régit la matière. Même dans le fond, il n’y a rien, même le président de la commission lui-même l’a répété, qu’effectivement l’un d’entre eux a été visé par une plainte. Le parquet, les plaignants ont tous reconnu que cette information était exacte ».
Le procureur a requis 12 mois de prison contre l'ex-directeur de publication du journal Le Soir et une amende de 300 000 francs CFA. Le verdict est prévu pour le 10 août prochain.