Sénégal: rentrée parlementaire
sans l’opposant Khalifa Sall toujours en prison

Khalifa Sall, le maire de Dakar, le 13 mars 2013 à Niamey (Niger).
© AFP PHOTO SEYLLOU
 

Au Sénégal, c’est la rentrée parlementaire pour les députés élus aux législatives du 30 juillet dernier. L'hémicycle est largement dominé par la mouvance présidentielle avec 125 sièges sur 165. L'opposition, elle, va tenter de se faire entendre malgré l'absence de deux ténors : l’ancien président Abdoulaye Wade et le maire de Dakar, Khalifa Sall toujours en prison. Les travaux de cette nouvelle Assemblée ont pris du retard, ce jeudi matin, et en attendant, ce sont les partisans et les sympathisants de Khalifa Sall qui se font entendre.

A l’extérieur de l’Assemblée, les forces de l’ordre ont eu des difficultés à contenir la foule. Des sympathisants de Khalifa Sall qui demandaient la libération de leur chef. Dans les travées de l’Assemblée, Madické Niang, cadre du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade, dénonce lui aussi cette absence : « C’est un grand absent et je regrette son absence. Je pense que la réponse du peuple sénégalais, en élisant Khalifa Sall comme député, est une réponse que le pouvoir, ainsi que la justice, doit prendre en compte ».

Khalifa Sall ne siégera donc pas pour sur cette séance d’ouverture qui sera présidée par le doyen Abdoulaye Makhtar Diop, qui est aussi le grand serigne de Dakar et qui fait partie de la coalition au pouvoir : « En fait, le problème ne se pose pas en termes de Khalifa Sall, le problème se pose en termes de présence des députés ».

 

Aïssata Tall Sall, elle aussi membre de l’opposition a été un temps avocate de Khalifa Sall, au début de sa détention. Elle estime que la justice aurait dû prendre ses responsabilités pour lui permettre d’être à l’Assemblée nationale : « Les juges auraient dû le laisser venir siéger et accomplir son mandat de député, le mettre sous contrôle judiciaire. C’était bien possible, mais il faut l’intelligence et la générosité pour le faire comprendre ».

Cette séance d’ouverture de l’Assemblée nationale, sans Khalifa Sall, a donc débuté avec plus de deux heures de retard.