Les transformatrices de lait local ont le sourire ! L’autre jour, j’étais à Ouagadougou avec la Présidente de l’Union Nationale des Mini Laiteries du Burkina. Elle avait le sourire. Tous ses produits laitiers se vendaient bien. Elle n’avait plus à chercher les clients ! « La demande en lait frais a explosé ! » me disait-elle. A Koudougou aussi, la présidente de la laiterie « Le lait du Boulkiemdé » a le sourire. Elle me dit qu’on ne trouve plus à Koudougou des yaourts ou du dégué fabriqués à partir de lait en poudre. Le mois passé, les ventes de la laiterie aux commerçants revendeurs ont augmenté de plus de 50 %. A cela, une seule et bonne raison : l’augmentation du prix du lait en poudre. Les chiffres sont clairs. Il faut distinguer les sacs « industriels » de 25 kg, et les boîtes familiales de 400 g, 900g ou 2,5 kg. Aujourd’hui, il faut compter au moins 75 000 F pour un tel sac (parfois 100 000 F, suivant le lieu et la marque). Avec un tel sac, vous pouvez reconstituer 192 litres de lait. Ce qui nous met le prix du litre de lait reconstitué à 390 F. Alors que le plus souvent le lait local arrive à la laiterie à un prix variant de 250 F à 300 F. Il est loin le temps où pour 200 F de poudre de lait vous pouviez reconstituer un litre de lait ! Le prix du lait en poudre conditionné dans les emballages familiaux doit être comparé, lui, au prix du litre de lait pasteurisé en vente dans les boutiques d’alimentation. A Koudougou, le litre de lait pasteurisé « Le lait du Boulkiemdé » est commercialisé dans les boutiques à 500 F le litre. Alors qu’une boîte de 2,5 kg de poudre de lait est vendue 10 500 F, ce qui nous met le prix du lait reconstitué à 547 F ! Si vous achetez des boîtes de lait en poudre plus petites, le prix du litre de lait peut atteindre 600 F ! Pas étonnant que la demande en lait frais (pasteurisé) explose ! Et la demande ira encore croissante pendant longtemps, pour peu que le circuit de distribution soit amélioré et la chaîne du froid renforcée.
Maurice Oudet Visitez le site www.abcburkina.net
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