Burkina Faso: sit-in au ministère de l'Economie,
le bras de fer se poursuit
Après avoir observé une grève la semaine dernière (du 21 au 25 mai), les fonctionnaires du ministère de l'Economie et des Finances sont de nouveau en sit-in depuis hier et vont poursuivre toute cette semaine. Des sit-in pourtant interdits par le gouvernement, qui affirme suivre un avis du Conseil d'Etat. Au-delà de la satisfaction de leurs revendications qui concernent notamment des primes, des avantages acquis et la retenue à la source des cotisations syndicales, les syndicats exigent la levée « des sanctions abusives et autocratiques », prises à leur encontre.
Mercredi dernier, lors du Conseil des ministres, deux directeurs du ministère de l’Economie et des Finances ont été relevés de leurs fonctions. Ils s'étaient mis en grève au début de la semaine. « Des sanctions arbitraires », selon Mohamed Savadogo, un des responsables syndicaux au ministère. Les syndicalistes s'appuient sur un avis du Bureau international du travail (BIT) qui stipule que « tant que la grève reste pacifique, les piquets de grève et l’occupation des locaux devraient être permis ».
A l'avis du BIT, le gouvernement oppose celui du Conseil d'Etat qui a déclaré le sit-in illégal dans la fonction publique parce qu'il n'est pas expressément autorisé dans la loi. Le porte-parole du gouvernement Remis Fulgance Dandjinou met d'ailleurs en garde les contrevenants : « ils doivent savoir qu'ils risquent des sanctions administratives qui peuvent aller jusqu'à la révocation. » Et le ministre d'expliquer : « L'an dernier, il y a eu pas moins de 45 jours de grève dans ce ministère, ce qui paralyse notre économie. Nous ne pouvons l'accepter alors qu'un processus de dialogue est en cours. »
« Les sanctions ne font qu'envenimer les choses, rétorque Mohamed Savadogo. Nos sit-in vont se poursuivre toute la semaine et la semaine prochaine encore, si nos revendications ne sont pas prises en compte. »