Présidentielle au Mali : forte mobilisation aux meetings de campagne d’IBK et de Soumaïla Cissé
09 juillet 2018 à 08h31
Plus de 60 000 personnes ont assisté dimanche à Bamako au premier meeting de campagne du chef de l'État malien Ibrahim Boubacar Keïta, alors que son principal rival à la présidentielle du 29 juillet, Soumaïla Cissé, mobilisait également une foule de nombreux partisans.
Vingt-quatre candidats se présentent à cette présidentielle dont la campagne a été lancée samedi. La communauté internationale, présente notamment avec la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) et la force française Barkhane, en attend une relance de l’application de l’accord de paix signé en mai-juin 2015, qui accumule les retards, dans un pays où les attaques jihadistes se sont multipliées ces derniers mois.
Des cars et minibus ayant transporté les militants étaient garés tout autour du stade où flottaient banderoles et affiches à l’effigie du président Keïta, 73 ans.
« Je me présente pour ma succession, pas par amour du pouvoir mais par amour pour ce pays, pour sa sécurité et sa stabilité », a affirmé en langue bambara le président Keïta, en boubou et bonnet blancs. Il a demandé à ses partisans de « rester mobilisés pour la victoire ».
« Le pays va mal »
Son principal rival, l’ancien ministre Soumaïla Cissé, a de son côté tenu un meeting sur la Place de l’indépendance de Bamako (centre-ville), où étaient rassemblées des dizaines de milliers de personnes selon la presse. Son entourage parle de 30 000 à 50 000 personnes présentes.
« Je m’engage à tout mettre en oeuvre pour ramener la paix et l’unité, à redonner à l’État toute son autorité », a dit Soumaïla Cissé, 68 ans, un économiste de renom et l’un des vétérans de la politique au Mali.
« Je m’engage à lutter contre le clientélisme et la corruption. Je fais le serment solennel qu’aucun membre de la famille n’aura de postes officiels », a dit Cissé, en boubou blanc et au milieu de gros ballons gonflables à son effigie et de banderoles indiquant: « Soumaïla Cissé, l’espoir du Mali ».
« Le pays va mal. La vie est chère. Le centre du Mali brûle. Nous avons carrément perdu le Nord. C’est seulement Soumaïla Cissé qui peut nous sauver », a commenté Souleymane Kanté, 36 ans, diplômé sans emploi.