Forces et faiblesses
de la démographie en Afrique
A l’occasion de l’ouverture de l’Assemblée générale des Nations unies à New York ce mardi, la fondation Bill Gates a publié son rapport annuel sur les progrès en matière de développement. Le milliardaire américain y appelle à une aide à l’Afrique, un continent qui fait face à une croissance démographique sans précédent. Sa population va doubler d’ici 2050 pour atteindre 2,4 milliards d’habitants, dont la moitié aura moins de 25 ans.
Les grands fabricants de certains produits de consommation scrutent à la loupe le marché africain, où l’on parle depuis quelques années de l’éclosion d’une classe moyenne. Le continent le moins avancé a aussi connu les trois dernières décennies une croissance économique soutenue, mais qui reste inférieure à sa croissance démographique.
Dans son rapport 2018, Bill Gates fait le constat que la pauvreté régresse dans le monde depuis 20 ans, avec un milliard de personnes dont le quotidien s’est amélioré, notamment en Afrique. Et c’est grâce, entre autres selon le rapport, à l’aide des pays développés.
Mais il exprime aussi une inquiétude : la forte croissance démographique dans certains pays du continent pourrait freiner la réduction de la pauvreté, voire inverser la courbe, le nombre d’Africains vivant dans une très grande pauvreté repartant à la hausse. Le milliardaire appelle donc les pays riches à poursuivre leurs investissements dans les pays pauvres afin de les aider à atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), fixés par les Nations unies pour 2030.
Le bon choix des domaines où investir pour réduire la pauvreté
Aux côtés des investisseurs en quête de marchés rémunérateurs en Afrique, Bill Gates exhorte les décideurs, du Nord comme du Sud, à investir dans le capital humain. Son inquiétude est que la croissance économique dans certains pays pourrait échouer à résorber la pauvreté.
Pour éviter ce scénario, il appelle donc à « des investissements dans la bonne direction ». Pour Bill Gates, il faut « investir dans la santé et l’éducation » de la « jeune génération émergente en Afrique ». Avec une bonne éducation dans différents domaines, les jeunes Africains pourront ainsi contribuer à la croissance économique et ensuite à la baisse de la croissance démographique.
Mais il faudrait que cela se produise dans tous les pays du continent en même temps, ce qui n’est pas évident. Une projection indique ainsi que d’ici 2050, plus de 40 % des personnes extrêmement pauvres dans le monde seront des habitants de deux pays africains : le Nigeria et la République démocratique du Congo.