Côte d’Ivoire : le gouvernement veut exclure
le secteur privé de la gouvernance
du Conseil café-cacao
Selon une proposition gouvernementale de réforme, le secteur privé n'aurait plus de représentant au sein de l'organe de direction du Conseil café-cacao (CCC), jugé trop divisé et s'opposant au rapprochement du système de mise en vente avec le Ghana.
Le gouvernement ivoirien propose de supprimer la représentation du secteur privé au sein du conseil d’administration du Conseil café-cacao (CCC) à partir de l’année prochaine, selon les informations de Bloomberg. Les autorités ivoiriennes trouvent les intérêts privés trop divisés, craignant qu’ils n’entravent les réformes d’harmonisation du système de mise en vente du cacao avec le Ghana.
Hormis des représentants des broyeurs, des exportateurs et des financeurs au titre du secteur privé, le conseil d’administration du CCC comprend des délégués du président, du Premier ministre, des agriculteurs et des ministères de l’Agriculture et du Développement rural, du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, ainsi que de l’Économie et des Finances.
Les autorités encourageront les représentants du secteur privé à former un organisme consultatif indépendant, qui pourra échanger régulièrement avec le CCC.
Rapprochement Côte d’Ivoire-Ghana
En juin 2018, les deux pays étaient parvenus à un accord sur une stratégie commune de mise sur le marché destinée à influencer les cours internationaux, avec l’annonce d’un prix plancher unique pour les cultivateurs dès cette année.
Si les deux vendent leurs récoltes aux exportateurs par anticipation, la Côte d’Ivoire a un système de mise en marché quotidien, tandis que le Ghana cède sa production seulement à certaines dates, quand il le souhaite.
L’économie cacaoyère mondiale génère 100 milliards de dollars par an, mais les paysans n’engrangent que 2% de cette manne. L’objectif de la Côte d’Ivoire et du Ghana est de créer un cartel de producteurs afin d’influencer les prix du cacao, en se mettant d’accord sur les volumes vendus.