Recrudescence des attaques de Boko Haram
au Tchad

Les environs du lac Tchad sont régulièrement la cible d'attaques de Boko Haram, comme ici à Ngouboua, en avril 2015.
© AFP PHOTO / PHILIPPE DESMAZES

Une attaque d'éléments de Boko Haram dans la nuit de vendredi 28 à samedi 29 septembre a fait six morts sur la rive nord du lac Tchad, et dix-sept jihadistes abattus. Cette attaque illustre une recrudescence des actions des islamistes qui semblaient avoir été défaits il y a deux ans, même si le Tchad est relativement épargné.

C’est la troisième incursion jihadiste sur le territoire tchadien en quatre mois. Dans la nuit de vendredi à samedi, les localités de Moussarom et Ngueleya, sur la rive nord du lac Tchad, dans l'ouest du pays, ont été attaquées. On dénombre six morts du côté des loyalistes. Ce sont des militaires, des douaniers et des agents des Eaux et Forêts. La contre-offensive des forces tchadiennes leur a permis d’abattre dix-sept jihadistes.

Dernière attaque fin juin

La dernière attaque de jihadistes dans le territoire tchadien remonte à la fin juin. Dix-huit paysans qui avaient tenté de regagner leur village avaient été égorgés, obligeant les autorités à faire remonter le niveau d’alerte qui avait considérablement baissé.

Boko Haram s'est-il reconstitué ?

Après la fin de la campagne militaire contre Boko Haram il y a deux ans, les observateurs avaient indiqué que la secte, vaincue militairement et en proie à des dissensions, avait perdu en capacité de nuisance. Mais depuis six mois, la fréquence des attaques dans les quatre pays riverains du lac Tchad (Cameroun, le Niger, le Nigeria et le Tchad) laisse penser, selon le même spécialiste, que le mouvement jihadiste qui contrôle encore des territoires a eu le temps de se reconstituer.