Élections en RDC : forte mobilisation de
l’opposition à Kinshasa contre les machines à voter

| Par Jeune Afrique avec AFP

Des milliers de manifestants se sont mobilisés à Kinshasa et dans plusieurs grandes villes de la RDC le 26 octobre pour protester contre les machines à voter, prévues pour le scrutin du 23 décembre prochain.

« Machine à voter = machine à tricher, combattants jusqu’à la mort ! », ont scandé le vendredi 26 octobre des milliers d’opposants, rassemblés sur la place centrale Échangeur de Limeté, à Kinshasa, ainsi que dans d’autres villes de la RDC.

Ces marches, autorisées par le pouvoir, ont été encadrées par des policiers déployés en nombre aux points stratégiques de Kinshasa, Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu) dans l’est, Bunia (nord-est).

Refus des machines à voter

Les manifestants ont réclamé le retrait des machines à voter, qui doivent permettre aux électeurs de choisir leur candidat et imprimer leur bulletin dans les bureaux de vote aux scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux du 23 décembre prochain.

L’opposition considère que ces machines, de fabrication sud-coréenne, vont favoriser la fraude lors des élections qui doivent désigner le successeur du président Joseph Kabila, à la tête du pays depuis 2001, dans un pays qui n’a jamais connu de transition pacifique depuis son accession à l’indépendance en 1960. La marche visait aussi à obtenir de la commission électorale la radiation de plus de dix millions d’électeurs inscrits sans empreintes digitales dans le fichier électoral.

Itinéraire validé avec la mairie

Dans la nuit de jeudi à vendredi, la police avait dressé des barrières sur les grandes artères de Kinshasa. Tous les véhicules étaient systématiquement contrôlés. En début de soirée, le gouverneur de Kinshasa avait autorisé formellement la tenue de cette marche après une réunion d’harmonisation de l’itinéraire avec les organisateurs.

La mairie de Kinshasa et les organisateurs avaient convenu que « la marche n’ait pas comme point de chute le quartier Gombe » qui abrite les administrations, les représentations diplomatiques et le centre des affaires, a déclaré à l’AFP le sénateur d’opposition Jacques Djoli.

Reportée en 2016 puis en 2017, la présidentielle du 23 décembre 2018 doit élire un nouveau dirigeant de la RDC après les dix-huit ans au pouvoir de M. Kabila à qui la Constitution interdit de se représenter.