"Quelle politique pour une sécurité alimentaire ?"
Dans son édition du 24 septembre 2008, le quotidien burkinabè "Le pays" rend compte des dernières journées parlementaires des députés ADF/RDA dont le thème était : "Quelle politique pour une sécurité alimentaire ?". A la lecture de l'article ci-dessous, il apparaît que la Confédération Paysanne du Faso (CPF) n'est plus seule à réclamer une véritable politique agricole, seul moyen d'obtenir la sécurité alimentaire. Les députés interpellent le gouvernement. Mais, qu'attendent-ils pour lancer un débat parlementaire sur ce thème ?
De François Somé , collaborateur au quotidien "Le pays" :
Les députés du parti de l’Eléphant se sont retrouvés le samedi 20 septembre au CDFA (Centre diocésain de formation et d’animation) de Diébougou pour leurs deuxièmes journées parlementaires dont le thème était : "Quelle politique pour une sécurité alimentaire ?"
"Depuis plusieurs mois, l’augmentation substantielle des prix des denrées et des céréales a plongé la majorité de nos concitoyens dans une situation de fragilité qui reste préoccupante". C’est fort de ce constat que Me Gilbert Noël Ouédraogo, président de l’ADF/RDA, a justifié le choix du thème. Selon Augustin Galliam Ouédraogo, président du groupe parlementaire de l’ADF/RDA, ce thème vient à point nommé car il est d’actualité; la sécurité alimentaire constitue un souci permanent du parti. Pour les responsables du parti, il est de plus en plus question de valorisation de la production locale. A cet effet, les populations, avec l’aide du gouvernement, se sont investies au cours de cette campagne agricole à produire plus de spéculations locales afin de faire face au phénomène de la vie chère.
Il n’y a donc pas de doute que ces journées parlementaires contribueront à édifier une politique agricole plus forte à même de permettre au Burkina Faso d’être autosuffisant, a déclaré le député maire de Diébougou Koumbatersour Nicolas Da, président du comité d’organisation des journées. Durement éprouvés par l’inflation des denrées alimentaires, les militants de l’ADF/RDA de la Bougouriba, du Ioba, du Poni, du Noumbiel et ceux venus des autres provinces du pays, ont répondu à l’appel de leur parti afin de s’enquérir des stratégies politiques mises en place par l’ADF/RDA pour une bonne production agricole. Durant donc deux jours, les députés ADF/RDA ont élaboré des stratégies qui permettront une bonne production agricole et une bonne conservation et commercialisation des produits agricoles.
A ce propos, Me Gilbert Noël Ouédraogo affirme qu’ils soutiennent la politique agricole actuelle du gouvernement, notamment l’appui apporté aux producteurs en intrants agricoles, à l’encadrement des paysans, à la sécurisation foncière, à une fiscalité incitative. Toutefois, l’ADF/RDA reste convaincue que la problématique de la sécurité alimentaire est au coeur des préoccupations de tous les Etats parce qu’elle constitue le point d’ancrage de toute souveraineté. Dès lors, une politique agricole, fût-elle parfaite, doit faire l’objet d’une remise en cause permanente afin de tenir compte des nouvelles réalités. C’est donc tout naturellement que le groupe parlementaire a décidé de faire un diagnostic de la politique agricole actuelle afin qu’elle réponde, au mieux, aux préoccupations des populations.
Les parlementaires ont suivi un exposé de deux experts du ministère en charge de l’Agriculture, sur la politique agricole actuelle. Les députés et le bureau national du parti ont rencontré les militants pour des échanges directs autour des préoccupations du parti. Au cours de ces débats, les jeunes, les femmes et les vieux ont réitéré leur soutien au parti avant de poser leurs préoccupations. Le président du parti, à son tour, a remercié les militants, puis a ajouté que c’est dans la collégialité qu’ils trouveront des solutions à leurs difficultés. Intervenant au cours des échanges, le président à vie de l’ADF/RDA, Gérard Kango Ouédraogo, est revenu longuement sur le passé glorieux du parti puis, a invité les militants à toujours faire confiance à l’ADF/RDA.
Avant de clore leurs travaux, les parlementaires ont présenté au public le fruit de leur réflexion sur la politique agricole. Pour eux, le gouvernement doit élaborer et mettre en place une politique agricole conséquente qui s’appuyera sur la sécurité alimentaire. Ils recommandent que l’Etat subventionne les équipements et les intrants agricoles, qu’il réalise des émissions de débats télévisés au profit des acteurs agricoles, vulgarise les cultures de contre-saison à travers la réalisation de barrages et de retenues d’eau, revalorise l’encadrement à travers la création de lycées agricoles, et dynamise les CPR et les écoles rurales. Ils ont aussi souhaité la réalisation d’infrastructures routières pour faciliter la circulation des produits agricoles. Enfin, ils ont recommandé la protection des produits agricoles contre les importations tous azimuts.
François Somé