Franc CFA: la polémique absente d’une réunion
des pays de la zone franc au Niger

Pour certains militants issus de la société civile en Afrique de l'ouest, CFA veut dire «franc des colonies françaises d'Afrique», associant toujours le CFA à une monnaie coloniale.
© ISSOUF SANOGO / AFP

Les ministres des Finances des pays membres de la zone franc étaient en conclave, ce jeudi, à Niamey, au Niger. Au menu, les questions de lutte contre le blanchiment des capitaux et la lutte contre le terrorisme, mais aussi comment continuer à faire de la zone franc un espace de coordination active des politiques publiques. La mobilisation des ressources internes était également à l'ordre du jour. Tout sauf la question du franc CFA contesté par la société civile dans plusieurs pays.

Les argentiers des quatorze pays africains de la zone franc et leur partenaire français ont réaffirmé entre autre leur engagement à œuvrer pour le développement de la zone franc. Mais selon le ministre nigérien des Finances, Diop Mamadou, la question du franc CFA n’était pas à l’ordre du jour : « Nous nous débattons des réalisations économiques, des perspectives économiques des pays membres, des enjeux qui se posent à ces pays membre. Nous avons une croissance moyenne de plus de 6%. »

La France voit par contre d’un bon œil le projet de la monnaie unique de la Cédéao. Une initiative complémentaire pour le ministre français des Finances, Bruno Lemaire : « S’ils ont des propositions nouvelles à faire comme la monnaie unique, nous accueillons de manière très constructive ces propositions. C’est aux Etats africains de décider de manière souveraine quelles sont les décisions qu’ils souhaitent prendre dans le domaine monétaire. »

La lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ont également été évoqués à Niamey : « Combattre Boko Haram, c’est pour la France une priorité absolue. Et le Niger sait qu’il peut compter comme les autres Etats qui sont touchés par ce phénomène sur le soutient matériel, financier, militaire de la France », a ajouté Bruno Lemaire.

Pour sécuriser la réunion de Niamey, un important dispositif policier a été déployé.